Ô temps ! Suspends ton vol, et vous, heures propices !
Suspendez votre cours :
Laissez-nous savourer les rapides délices
Des plus beaux de nos jours !
Manie Ganza possède désormais l’éternelle jeunesse, mais ces minutes volées manqueront à d’autres !
Microcosme fantasmagorique à l’imagerie rétro-futuriste Azimut entraîne vers des contrées où la démesure devient une vertu cardinale. À l’évidence, Wilfrid Lupano et Jean-Baptiste Andréae cultivent un goût partagé pour l’invraisemblable, à l’image du titre néologique de leur dernière production : Les Anthropotames du Nihil. Ce dernier, tels les chronoptères et autres saugres, résume à lui seul, l’originalité qui habite cette série. Toutefois, cet univers où l’extravagance est une vérité et l’irrationnel un lieu commun est particulièrement pensé et structuré selon une (a)logique quelque peu insaisissable.
Prenant le flot des secondes perdues comme fil conducteur, Wilfrid Lupano décline, à l’envi, ses variations sur le temps n’en laissant que peu au lecteur qu’il entraîne dans des odyssées parallèles aussi poétiques qu’iconoclastes et qui, malgré Euclide, devraient se rejoindre. Sur un registre aussi particulier, le trait de Jean-Baptiste Andréae est irréprochable. D’une superbe précision dans leur mise en couleurs, chacune de ses planches se révèle d’une créativité et d’une maîtrise graphique peu commune, tout en restant d’une facilité de lecture qui frôle l’insolence.
Initialement prévu en trois puis en quatre tomes, et il serait même question d’un cinquième, Azimut est une voluptueuse déambulation dans un Pays de Cocagne, dont la naïve absurdité pourrait faire perdre le Nord aux plus cartésiens.
Dans ce troisième volet d’Azimut, deux idées sont à retenir.
La première concerne les anthropotames, issus d’un peuple ancien, qui ont mangé le douzième œuf des belles lurettes, celui donnant la vie éternelle. De cette éternité, ils ne font rien repoussant toujours au lendemain la moindre petite action. Les dangers de l’éternité ! Que pourrions nous en faire une fois ce rêve réalisé ? L’urgence de vivre pourrait effectivement nous quitter.
La deuxième consiste à vivre pour des chimères et oublier de vivre pour soi-même. Est-ce égoïste de se dire que sa vie est la plus importante ? Oui certainement, mais elle l’est sûrement.
Les bons mots foisonnent encore tout au long de l’album même si la blague concernant les cannibales est datée (mais tellement drôle). Quand Eugène, dans le désert, fait une allusion aux tortues Ninjas… je trouve cela du tonnerre !
Encore un album d’azimut complètement azimuté et magnifique.
Cette excellente série poursuit sur sa lancée avec ce 3eme tome très réussi. Comme dans un vaudeville, les personnages continuent de se courir après, de se croiser, et de poursuivre leurs insensées quêtes respectives. Les clins d’œil se multiplient et les planches d’Andreae sont de plus en plus belles. Vivement la suite.
On continue dans les bizarreries et autres excentricités, avec des aventures extraordinaires d'une bande de joyeux jojos qui ne l'est pas moins, dans des mondes fantaisistes à souhait, remplis de créatures hallucinantes. Avec, cerise sur le gâteau, un dessin à la fois sublime et très typé. C'est magique. Bravo aux auteurs.
Ça faisait longtemps que je n'avais pas lu quelque chose sur le temps qui ne soit pas ni sérieux, ni grandiloquent, ni noir intense. Un vrai plaisir de voir les éléments se mettre en place et nous guider.
Non de Zeus que je suis fan de cette serie. C'est beau, onirique, on est déconcerte sans être perdu. Cette serie me rappelle les contes de mon enfance adaptés aux adultes. A lire absolument.
Bonne continuation de l'aventure des différents protagonistes.
Aristide arrive au source du Nihil et reçoit une révélation,
Manie se retrouve 103ème épouse dans un harem
Pôle Nord est toujours dans le Sud,
et la terrible reine mère Éther continue sa poursuite meurtrière...
Je pense que tout ce beau monde va se retrouver lors du prochain épisode...?