E
t si l’Économie mondiale avait été mise en équation ? Aujourd’hui, une telle question peut apparaître incongrue, et techniquement irréaliste. Mais demain, dans 15 ans, se posera-t-elle toujours de la même manière ?
Dans Ghost money, l’art de Thierry Smolderen est d’adosser ses variations romanesques à la réalité et de savoir mettre son scénario en regard de l’actualité afin d’y puiser une certaine crédibilité. Ainsi dans Le Black Cloud, décrit-il un réseau informatique qui s’apparente à bien des égards à Darknet, et une Amérique qui espionne le monde sans vergogne pour son plus grand bien autrement dit, ses intérêts ! Mais Thierry Smolderen ne s’arrête pas là et n’est pas loin de rejoindre l’univers développé par Fred Duval dans Carmen Mc Callum…
Sur un récit plus que pensé, Dominique Bertail propose un graphisme qui s’illustre par son esthétique et sa variété. Si les mégalopoles modernes sont dessinées avec une fluidité et une transparence qui fait écho au futurisme de leur architecture, l’Enclave s’inscrit visuellement dans un enchevêtrement de lignes à l’image de la confusion qui y règne. Cette adaptation à la configuration des lieux, se retrouve chez les personnages : la finesse de Lindsey ou l’épure de Chamza tranchent avec l’ambiguïté d’Azimatov et la folie de Gellett. À l’évidence, Dominique Bertail sait varier la tension et l’épaisseur de son trait selon le sujet et les séquences qu’il aborde et réussit - par la gestion de sa lumière et des couleurs - une subtile alliance des styles et des ambiances.
D’une redoutable efficacité, ce dernier opus de Ghost money, véritable thriller de politique-anticipation, plonge le lecteur dans le maelstrom les luttes pour le contrôle de l’information numérique.
Une histoire de complot, machination qui ramène aux événements du 11 septembre 2001. Qui tire les ficelles ? Dans un futur proche et plus évolué technologiquement, les protagonistes essaient de démêler ce sac de nœud.
J'ai bien aimé le dessin et la vision de ce futur « proche ». Le scénario est bien mené jusqu'à la fin. Agréable à lire, pas forcément à relire.
Une série remarquable qui s'achève sur un cinquième tome superbement ficelé. Quand je pense que j'avais eu plutôt du mal à rentrer dans le premier épisode...
Thématique bien pensée autour de la question omniprésente de l'attitude des dirigeants US vis à vis du reste du monde. Très intéressant même si l'on n'est pas particulièrement anti américain comme moi...
Dommage toutefois que l'histoire ne se termine pas sur une note plus optimiste.
Du très bon boulot !
j'ai beaucoup aimé ce 5ème tome, où le suspens est entretenu tout au long de l'album, les dessins restent de grandes qualités pour traduire ce monde futuriste mais qui sait? qui nous attend peut être. Enfin il est sain d'avoir des auteurs qui savent s'arrêter au bout de 5 albums au risque d'en faire des moins bons. Merci Messieurs pour cette saga un peu décalée mais très sympa!
Belle série d’anticipation, Ghost Money bénéficie d’un dessin original où l’action, très lisible, est omniprésente. Le scénario, passionnant dans les premiers tomes, s’éparpille toutefois et se dégonfle dans le dernier opus. La faute à des explications alambiquées sur le black Cloud. Qui le dirige ? Qu’est-ce que cet algorithme révolutionnaire ? En quoi Chamza peut-elle le chambouler ? Ca part dans tous les sens, on ne sait plus quel est le sujet. Le nouveau danger planétaire, évoqué en planche finale, prête à sourire tant il est incongru. Plus grave, Lindsay, l’héroïne, ne sert à rien. Elle aurait dû stopper l’ascension d’une Chamza devenue mégalomane ! Reste une série divertissante et bien documentée.
J'ai globalement pris un peu de plaisir sur la série, même si elle est très inégale.
Mais ce 5ème tome bâcle finalement la fin de l'histoire. Et c'est sans compter les dessins des personnages qui se dégradent au fil des pages, notamment au niveau des visages (au contraire des décors qui restent globalement très très bons). Et puis c'est quoi ces filles dénudées en plein milieu du tome et qui n'apportent rien ? Pourquoi ce voyeurisme de bas étage pour une histoire qui se veut un peu intello (mais qui finalement n'y arrive vraiment jamais) ?????
Tome 1 : 5/10 - mou et nébuleux, mais annonce un 2ème tome plus prometteur
Tome 2 : 6/10 - un peu mieux, mais pas encore vraiment convaincant.
Tome 3 : 7/10 - le meilleur tome de la série, plutôt très bien
Tome 4 : 6/10 - baisse de régime et des explications plus ou moins farfelues font leur apparition
Tome 5 : 5/10 - une fin tarabiscoté qui laisse le fond en suspens. Décevant.
Smolderen est décidément un auteur génial, qui nous parle du présent, et ne cherche pas la facilité.
Sa bande dessinée est pour adulte (dans le bon sens du terme, pas du porno Dieu merci) et on apprend toujours plein de choses en le lisant.
En 1990, dans sa série en 4 tomes, "convoi" (rebaptisée "karen springwell" sur ce site), ilnous parlait d'internet et des réalités virtuelles alors qu'on ne savait pas ce que c'était.
Le résultat était brillant, dans le scénario comme dans le dessin de Gauckler.
20 ans plus tard, il récidive avec son compère Bertail (dont j'attends, sans plus y croire du tout, une suite à "Shandy"...) et nous offre une sublime (le mot n'est pas trop fort) plongée dans un futur très proche et visuellement aussi beau que terrifiant.
On prend cette fois une leçon de géopolitique et d'économie, mais sans l'aspect ennuyeux de ces matières, en utilisant les ressorts scénaristiques du thriller.
C'est haletant, prenant, j'ai dévoré ces albums et j'attendais chaque album suivant avec impatience.
J'ai eu peur que Bercail ne finisse pas, cette fois encore, cette série, mais heureusement je me trompais et c'est tant mieux !
Smolderen est un auteur qui ne fait pas de vagues, qui n'est pas traité en star par les maisons d"éditions, mais regardez son travail ("convoi", "olivier varese", "ghost money"...) et vous verrez qu'il produit souvent de petits chef d'oeuvre en s'associant toujours avec de super dessinateurs.
Ce dernier album clos la série avec maestria (malgré quelques coïncidences un peu trop grosses, comme la présence de Ring) et répond VRAIMENT à LA question posée dans le tout 1er tome :
"d'où vient la fortune de Chamza ? Est-ce celle du banquier d'al quaïda ?"
Une pure réussite.
Dargaud, enfermez ces auteurs dans une prison et obligez-les à produire d'autres histoires !!!!!!
Exceptionnelle peinture de la face cachée de notre monde et de ses enjeux économiques. Se dévore comme un thriller. Ambiance graphique très esthétique et réussie. Vivement que ces deux auteurs nous proposent une autre série de leur cru.