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Il était une fois dans l'est 1. Les aventures d'Isadora Duncan

28/12/2015 7401 visiteurs 7.5/10 (2 notes)

À l'été 1921, Isadora Duncan, danseuse américaine à la renommée internationale, se voit invitée à Moscou à l'occasion du quatrième anniversaire de la Révolution d'Octobre. Rejetant les considérations mercantiles de la danse tout autant que l'enseignement occidental qu'elle juge trop académique, elle y voit la possibilité d'enseigner et exercer son art comme elle l'entend. Après San Francisco, New York, Londres et Paris, Moscou sera donc la prochaine étape de sa « ruée vers l'Est ». Laissant l'improvisation la porter, « La Duncan » vit sa danse avec fougue et passion. Que ce soit devant des paysans ou devant Lénine, le même souffle et la même émotion guident son corps et ses pas. C'est ce qui séduit immédiatement Sergueï Essenine, célèbre poète de l'époque, tourmenté, voyou, ivrogne et adulé. Et bien que plus jeune qu'elle de dix-huit ans, il ne restera pas longtemps insensible à son charme et son énergie. L'Odysée russe d'Isadora peut alors commencer.

Dans ce premier tome du diptyque consacré à la danseuse, J. Birmant décrit une idéaliste contestataire qui refuse d'être enfermée par les codes du ballet et trouve dans la naissance du Communisme l'écho idéal pour vivre son art sans retenue. Ponctué de flashbacks, cet épisode soviétique de la carrière de son héroïne et son idylle mouvementée avec S. Essenine suit une chronologie décousue, qui peut dérouter, un peu comme la vie de la danseuse. En dévoilant une partie de sa jeunesse, c'est le penchant helléniste de toute la fratrie Duncan que la scénariste expose, ainsi que l'incroyable charisme qui fait de cette femme de convictions le guide de son clan.

Pour peindre cette véritable épopée, C. Oubrerie l'accompagne. Reprenant en voix off les indications de J. Birmant, il donne un ton et un rythme particuliers au récit : à la fois distant et romanesque. Ses couleurs à l'aquarelle rendent à merveille l'ambiance de cette Russie post-révolution. Aussi à l'aise sur les paysages que l'architecture moscovite, c'est lors des scènes de danse que son trait fin et vif offre toute sa dimension. Le dessinateur s'émancipe alors des cases pour mieux restituer la magie de ces moments.

Dans la lignée de la série Pablo, les auteurs proposent la biographie d'un autre personnage épique. À l'aide d'une narration audacieuse, sur fond de fresque historique, ils présentent le premier acte de l'histoire d'une femme jusqu'au-boutiste, au destin tragique, qui emporte le lecteur et laisse entrevoir bien des promesses pour la suite.

Par M. Moubariki
Moyenne des chroniqueurs
7.5

Informations sur l'album

Il était une fois dans l'est
1. Les aventures d'Isadora Duncan

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    Erik67 Le 03/09/2020 à 22:49:19

    Il était une fois dans l’Est est un titre qui fait un clin d’œil à un western désormais très célèbre. Pour autant, il n’y a pas de quoi rire à l’évocation de la vie plutôt tragique d’Isadora Duncan. C’est une célèbre danseuse américaine qui a révolutionné la danse grâce à un retour sur le culte du corps. Cela tombe bien car elle a épousé également le communisme. Elle a ouvert une école à Moscou sous l’égide de Lénine en soutenant ouvertement sa politique. Il faudra avoir une grande ouverture d’esprit…

    Sa mort est très célèbre par le fait que son foulard de soie s’est coincé dans la roue arrière de son cabriolet en 1927 sur la promenade des anglais à Nice. Elle est morte étranglée et éjectée de son véhicule de la pire des manières. C’était une très belle femme qui n’hésitait pas à danser toute nue avec un léger voile. C’était une star hollywoodienne avec tous ses excès (excentrique, adepte de l’amour libre, bisexuelle et communiste). Bref, une mort stupide pour celle qui incarnait la grâce et la beauté. Attention également aux escalators mécaniques lorsqu’on porte un long foulard ou de longs cheveux : ce n’est pas une blague !

    Cette première partie va se concentrer sur sa relation avec un jeune poète russe Sergueï Essenine. Elle va l’épouser alors qu’il a 18 ans de moins et surtout un sérieux penchant pour la boisson et la déprime. Ainsi, ses accès de violence dans les hôtels privés sont connus de tous et notamment des médias. C’est le premier couple un peu trash de l’histoire moderne. Dans la bd, c’est presque édulcorer. Une part belle lui est consacrée bien qu’il sera comme une étoile filante dans la vie de cette danseuse.

    Cette œuvre est plutôt mal construite du fait de sa narration non linéaire. Certains passages sont difficiles à comprendre. On entre assez difficilement dans le récit. Au début, c’est plutôt ennuyeux mais on sera conquis au fil des pages par la personnalité hors norme de cette artiste féminine. Elle a eu une vie passionnante mais un destin tragique.

    A noter que rien n’est dit sur ses deux enfants dans cette première partie ce qui est assez étonnant lorsqu’on connait ce qui s’est passé. Comme dit, il y a des personnes qui n’ont vraiment pas de chance dans la vie. C’est ainsi.

    Bon, au moins, elle va revenir assez meurtrie de la Russie qu’elle idéalisait sans doute un peu trop. Les communistes ont remplacé le tsar par un autre qui voulait également le pouvoir et la célébrité au prix de millions de morts. Le peuple souffre toujours. J’aime bien l’idéal que portait cette femme à savoir la création de la beauté et l’éducation des jeunes. Elle s’est affranchie de nombreux codes par sa liberté d’expression pour offrir au monde entier autre chose.

    Je terminerais par ces quelques vers de ce poète lyrique soviétique qui fut le chantre de la révolution d'Octobre et l'époux de la danseuse américaine Isadora Duncan:
    « Mon ami, mon ami,
    Je suis malade à en crever.
    Mais cette douleur d'où me vient-elle ?
    Est-ce le vent qui siffle
    Sur les champs déserts, désolés,
    Ou bien, comme les bois en septembre,
    C'est l'alcool qui effeuille ma cervelle… »

    Au Fil des Plumes Le 10/06/2019 à 14:39:24

    Cette BD nous narre l'histoire de Isadora une danseuse qui décide de partir à la conquête de la Russie juste après la Révolution.

    Je suis tombée complètement par hasard sur cette BD dans ma médiathèque et j'ai très vite compris que celle- ci faisait écho à une autre BD lue il y a quelques temps, Isadora des mêmes auteurs. J'avais gardé un souvenir plutôt positif de ma première lecture donc je suis allée assez confiante me plonger dans celle- ci. Pourtant, j'ai trouvé très vite que l'ensemble manquait un peu de rythme. Cela m'a semblé quelque peu brouillon. La fin traîne en longueur et je me suis ennuyée...

    Pourtant, avec un personnage principal comme Isadora, comment peut-on  s'ennuyer? Cette femme est pétillante et a un sacré caractère. Néanmoins, elle devient très vite un peu trop hautaine, ce qui la rend désagréable.

    En revanche, gros point positif sur l'esthétique de cet opus. Les traits sont doux, les personnages ont de grands yeux très expressifs. Les couleurs sont plutôt sombres et reflètent bien l'ambiance austère de la Russie post Révolution.

    http://aufildesplumesblog.wordpress.com