Pilote, les années 80 ou la dernière ligne droite. Comme pour la majorité des magazines BD, la décennie qui s'ouvre avec la victoire de François Mitterrand s'annonce difficile pour le journal qui s'amuse à réfléchir. Le lectorat délaisse peu à peu les périodiques pour les albums, les acteurs historiques ont quitté le navire et la direction de chez Dargaud hésite sur la direction à prendre. Pourtant, Pilote a de beaux restes ! De nouveaux auteurs pointent le bout de leur nez, tandis que Guy Vidal, d'abord sous la casquette de rédacteur en chef de 81 à 82, puis celle de directeur de la publication jusqu'en 1989, impose sa patte avec talent et discernement.
Comme dans les tomes précédents, ce quatrième florilège rassemble des histoires courtes, principalement humoristiques. Certaines sont le fruit d'habitués (Greg, F'murr), d'autres des galops d'essais plus ou moins aboutis (un Léo très mœbiusien ou un Baru en mode pré-Quéquettes Blues, par exemple). L'ensemble est évidemment un peu disparate, mais globalement très sympathique. Par contre, orphelin de sa partie éditoriale et, malgré des publicités « d'époque » fun et fluo, il est difficile de se rendre compte de ce que fut réellement le journal durant cette période (pas d'exemple de rubrique, aucune couverture reproduite, etc.).
Au final, il reste trois cents pages de très bonne bande dessinée de styles variés (dont une bonne partie inédite en album) : largement de quoi passer une ou plusieurs soirées agréables au coin du feu !
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