I
l est toujours délicat de s’entendre dire « Mais comment, tu ne connais pas l’Olympia de Bertrand ? Mais, c’est énooooooorme ! ». À ce moment-là, vous souhaiteriez être ailleurs, vous vous dites que votre lecture d’(À Suivre) était vraiment très superficielle et qu’il y a une vie au-delà de la ligne claire du franco-belge. Derechef, vous vous jurez que demain, dès potron-minet, vous comblerez cette lacune béante dans votre culture bédéstique.
De Phillippe Bertrand, ma mémoire n’avait retenu que l’entrelac des courbes de Linda et des lignes brisées de son art et plus récemment le touchant Le Montespan avec Jean Teulé. Et à part cela ? Rien !
Avec cet ouvrage posthume au dessinateur comme à Jean-Marie de Busscher, son scénariste, Dargaud rend hommage à une époque, à un style que d’aucuns pourront (re)découvrir du 10 décembre 2015 au 2 janvier 2016 dans une galerie sise 10 rue Choron à Paris, dans le 9ème arrondissement. Mais revenons à Olympia ! Une fois l’album lu, le parallèle avec l’aristocratique et divine Petra de Michelluzzi semble inévitable et pas forcément en faveur de l’héritière des von der Goltz ! L’inconséquence de cette ingénue guidée par sa seule naïveté et quelques élans de sensualité comme les situations fantaisistes dans lesquelles elle est plongée trouvent vite leurs limites dans une Allemagne en proie à sa Révolution.
Toutefois, cet album aura au moins le mérite de remettre en lumière un dessinateur éclectique au trait singulier autant que marquant et un récit qui l’est un peu moins !
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