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ew York, 1975. Après vingt ans d'une carrière – et quelle carrière ! - ininterrompue et parfois houleuse, John Lennon décide de prendre du recul pour pouvoir s'occuper de son fils Sean qui vient de naître. Cette disparition médiatique fait évidemment beaucoup parler d'elle. Encore un « coup » de Yoko Ono ? Non, John veut simplement avoir ce que tout le monde souhaite : une vie de famille et de la tranquillité. Il en profite également pour faire le point sur lui-même et commence une thérapie auprès d'un psychiatre avec une question en tête : comment devient-on l'égal de Jésus ou, plus simplement, Lennon ?
Fiction très biographique, Lennon suit l'extraordinaire trajectoire du chanteur, de son enfance difficile à la beatlemania et sa carrière solo. Dans son roman, David Foenkinos a imaginé et retranscrit les sessions sur le divan de l'artiste. Plus concrètement, l'ouvrage se lit comme une autobiographie classique avec la star dans le rôle de narrateur. Efficace et agréable à parcourir, l'adaptation signée d'Éric Cobeyran s'en tient aux mots du romancier. Le scénariste réalise un travail techniquement sans faute, mais sans grande personnalité.
Graphiquement, Horne choisit la même approche et reconstitue sûrement et prudemment ces deux décennies de musique. Ses dessins, très documentés, sont criants de vérité, les portraits des protagonistes en particulier. Par contre, comme pour le scénario, ceux-là sont complètement dénués de caractère. Le dessinateur s'est effacé, tant il s'est mis au service de son sujet. Le résultat est néanmoins attrayant, particulièrement grâce au savant jeu d'ombre et de lumière, mais quasiment anonyme.
Réaliste, mais sans réelle âme ou originalité, Lennon est à réserver aux inconditionnels du créateur d'Imagine.
J'ai beaucoup aimé cette biographie de John Lennon qui part de sa naissance à son terrible assassinat le 8 décembre 1980. Il faut dire que la bd n'avait pas encore fait sa biographie alors qu'on avait eu droit à celle du producteur des Beatles à savoir Brian Epstein, du 5ème membre Stuart Sutcliffe ou Pete Best ou même du groupe dans son ensemble.
En l'occurrence, nous avons une véritable psychanalyse du personnage et cela valait le coup. Au début, j'ai trouvé cela très prétentieux puis petit à petit, j'ai fini par comprendre où les auteurs voulaient en venir. En réalité, c'est le lecteur qui est dans la position du psychanalyste ce qui nous confère une certaine proximité !
Nous découvrons une histoire qui n'est pas aussi lisse qu'on aurait pu l'imaginer. J'ai toujours considéré les Beatles comme les enfants sages du rock au contraire des Rolling Stones. J'étais loin de m'imaginer toute cette débauche, toute cette violence qui allait jusqu'au délit corporel sans compter sur la drogue. Bref, j'ai aimé la sincérité du propos qui confère à cette oeuvre un caractère unique qui va au-delà d'une simple biographie.
Au final, la lecture de ces 150 pages a été très fluide avec un excellent dessin de Horne. Cela plaira certainement aux fans des Beatles mais pas que, pour peu qu'on soit réceptif au message pacifiste de l'auteur d'Imagine. Lennon fut quand même une des plus grandes légendes du rock et plus célèbre que le Christ !