À peine remis d’un traumatisme violent, Marco se voit confier une enquête sur un meurtre raciste. Les soupçons se portent rapidement sur un groupe proche des néo-fascistes que le jeune homme va tenter d’infiltrer. C’est dans un bar, quartier général du groupuscule, qu’il va faire la rencontre de la belle et fascinante Cassandra. Cette relation ravive très vite des blessures encore fraîches et conduit le policier à affronter ses propres démons.
Très vite, ce qui commence comme un polar bascule vers la chronique sociale. L’intrigue n’est pas évacuée, mais elle devient secondaire. Elle rythme le récit et sert de révélateur au vrai sujet du livre. Ce sont bien les personnages qui sont au centre de l’histoire et, en particulier, le jeune policier et la mystérieuse et envoûtante Cassandra. Dans les bas-fonds de la société italienne, sur fond de racisme, le rapprochement entre ces deux êtres meurtris par l’existence permet d’aborder les thèmes de la divergence entre les individus, de l’acceptation de l’autre mais aussi de soi et des préjugés. Fragiles, les deux protagonistes autour desquels tout tourne sont plutôt bien construits et intéressants. Malheureusement, le déroulement des événements est assez prévisible, tant en ce qui concerne le parcours de Cassandra que l’évolution de Marco. Sur des sujets pourtant forts et délicats, le propos reste juste mais ne parvient pas à réellement surprendre.
Cette découverte reste tout de même agréable, bien aidée en ça par le graphisme de Marco Caselli. Le dessinateur emprunte des codes du manga pour le côté épuré du dessin sur des fonds majoritairement blancs, et aux comics pour la mise en scène et les cadrages qui se concentrent essentiellement sur les protagonistes, les sentiments étant bien mis en exergue.
À cheval sur plusieurs thématiques, cette bande dessinée ne trouve jamais vraiment sa voie et, malgré de réelles qualités, laisse finalement sur sa faim.
Poster un avis sur cet album