L
e dialogue entre César Nekros et Colgate reprend de plus belle, mais les rôles sont désormais inversés ! Trop confiante, l'inspectrice se trouve maintenant dans la position de la proie. De son côté, le géant ne résiste pas à la tentation de lui avouer sa vraie nature et lui conte quelques épisodes de son incroyable existence.
Dans Deuxième service, El Diablo clôt sa truculente saga culinaro-légendaire. Le pot aux roses ayant été dévoilé dans le premier volume, le récit perd évidemment un peu de son originalité. En effet, si le scénariste relie très astucieusement son héros avec quelques mythes (les contes de Perrault et des frères Grimm), l'histoire ne vient que confirmer ce qui était déjà connu et peine à surprendre. Résultat, si l'ensemble est bien ficelé et souvent très amusant, sa lecture se révèle un peu longuette car peu surprenante.
Après les années cinquante et quatre-vingt-dix et la belle époque, Cha a de nouveau l'occasion de faire varier ses styles graphiques pour illustrer cette fable à travers les âges. Miniature byzantine, folklore européen, art aborigène …, la dessinatrice démontre sa capacité à modifier son trait. Ce tour de force temporel donne véritablement le ton à l'album. La mise en scène, qui prend à son compte le format comics de la publication, s'avère dynamique et agréable à parcourir.
Même s'il est un peu convenu, ce Deuxième Service devrait réjouir autant les amateurs des aventures de Tony Chew que celles de Connor McLeod.
Le second tome va nous permettre de nous placer du côté de l'ogre pour en savoir un peu plus sur son passé et sur ses motivations.
En effet, on ne sait toujours pas pourquoi il garde en vie notre héroïne alors qu'il peut tuer aussi facilement. Je dois dire que j'ai été encore agréablement surpris par l'évolution prise par le récit. Même graphiquement, c'est pensé de manière intelligente selon les époques et les lieux géographiques. Le dessin épouse à chaque fois un style particulier pour former une histoire dans le récit global.
J'ai réellement adoré ce second service. La fin de ce diptyque est impeccable même si elle arrive assez rapidement. Le dynamisme de l'ensemble a contribué à faire de cette œuvre quelque chose d'assez unique dans le bon sens du terme. Certes, c'est mordant mais c'est ce qu'on voulait. Les végans devront s'abstenir !