R
omain Dutreix repasse avec un deuxième service de ses Impostures. Tintin, Rahan, Hulk et quelques autres en sont pour leur frais. Toujours en mode du pastiche, genre à ne pas confondre avec la parodie, l'auteur « torture » et triture ces héros avec une férocité non dénuée d'une certaine admiration. Mais, avant tout, l'heure est à la rigolade, la bonne, la vraie.
Sans jamais s'écarter de sa mission originale, Dutreix alterne le bon - voire le très bon - avec le moyen. En effet, certaines histoires, Gaston Lagaffe par exemple, reposent sur des ficelles téléphonées, tandis que d'autres, comme Quartier Lointain se perdent dans les répétitions. De plus, particulièrement avec Superdupont, le lecteur s'aperçoit rapidement que pasticher une série elle-même dédiée à la dérision s'avère forcément délicat ou, plus simplement, un peu vain. Heureusement, les astres zygomatiques s'alignent également et le résultat s'en retrouve explosif ! Ainsi, le cours de « bogoss' attitude » donné par Corto Maltese aux loups de mer du Neuvième Art (Haddock, Barge Rouge et les pirates d'Astérix) est absolument hilarant et voir Horus, tout droit sorti de La foire aux Immortels de Bilal, se retrouver aide-ménagère vaut son pesant de cacahuètes !
Bel exemple d'album-récréation, Impostures se lit avec un certain plaisir complice. Évidemment, vu le sujet, il est préférable d'avoir une bonne culture BD pour apprécier les situations.
Poster un avis sur cet album