1970, au fin fond du bush australien. Un berger qui vit à l’écart des hommes apprend que son frère vient de rendre l’âme. Mais l’extrême-onction du pasteur s’est changée en confession. Le frangin a avoué le meurtre de sa belle-sœur, 27 ans plus tôt, dont notre berger a été accusé, accusation qu’il l’amènera à vivre loin des hommes, au milieu des moutons. Tout semble s’éclaircir et l’heure est venue de retourner dans la ville du drame, pour aller y chercher la Rédemption. Pourtant, tout ne sera pas aussi simple.
Il y a deux façons d’écrire un polar : soit on respecte à la lettre les règles du genre, soit on joue avec, malgré le risque que cela représente. Zidrou, omniprésent dans l’actualité de ce début d’automne 2015, suit cette seconde voie, dangereuse. Il reprend les grands ressorts du récit policier, mais les renverse : le nom de l’assassin est révélé dès le début et la scène du crime est dévoilée à la fin ; la victime est omniprésente tandis que le shérif n’investigue pas. Pourtant, tout se tient dans ce récit qui tourne autour d’une jeune femme nymphomane. Mais tout se tient dans le mensonge et les apparences. Les personnages sont manipulés, le lecteur aussi.
Très bien porté par la ligne claire de Philippe Berthet (l’excellent La Route de Selma), qui soutient l’atmosphère pesante du récit, cet album reprend avec bonheur des éléments du roman noir : aucun manichéisme simpliste, tous les personnages portent leur croix et suivent leur propre quête dans une ambiance glauque. Mais la narration fait penser aussi à l’œuvre d’Agatha Christie, dans laquelle le pacte qui lie classiquement le narrateur, le personnage et le lecteur est rompu, ultime mise en œuvre du mensonge.
Ce pourrait être une relecture de l’histoire d’Abel et Caïn, mais aussi une satire sociale, ou bien une dénonciation du poids des apparences ou, enfin, un jeu narratif. Le Crime qui est le tien est tout cela à la fois. Pari risqué, mais pari gagné.
On se croirait dans l'ouest américain mais on est en plein milieu du bush australien. A la place des bovins, nous avons des agneaux dont certains ont visiblement été sacrifiés. Les histoires d'amour peuvent terminer assez mal. Nous le savons presque tous. Nous allons par conséquent suivre un homme désabusé qui va retourner dans son passé, dans sa ville où a un lieu un terrible crime.
L'atmosphère de ce polar noir est plutôt assez lourde. Il s'agit de repentir ou d'assumer les conséquences de ces actes. On aurait presque de la compassion pour un assassin qui a quand même mis 67 coups de couteau à une femme ressemblant à Marilyn Monroe.
Un style tout à fait cinématographique dans une ambiance parfaitement maîtrisée. Cependant, un scénario que j'ai trouvé un peu trop prévisible. Il faut dire que le titre de cet ouvrage ne laisse pas de place au doute. Zidrou arrive quand même à réaliser quelque chose de puissant. Pour les amateurs de polar bien tortueux.
Beaux dessins. Histoire sympathique mais sans plus, si ce n'est par son contexte, l'Australie à la fin des années 60. Une histoire de rédemption où tout n'est que mensonges et apparences.
C’est plutôt bien fait dans le style, dans l’ambiance…
Les personnages assez taiseux et mystérieux laissent entendre que beaucoup de choses se sont passées que l’on devine et que l’on ressent…
Les dessins sont sympas, assez simples dans le trait et les couleurs mais qui contribuent à rendre le style de l’époque correspondant à l’histoire, au genre…
La présence de Lee est excellente tout au long de l’album et permet de bien rythmer l’histoire…
Non, le seul « souci » que j’ai eu, c’est que toute cette tension aboutit finalement à quelque chose d’assez banal alors que le tout laissait attendre un gros orage qui finalement se révèle une belle averse…
Connaissant Zidrou pour tout son travail scénaristique, je me suis lancé dans cet album bien que le dessin très particulier de Berthet ne m'est pas attiré plus que ça. Et j'ai bien fait car j'ai été happé par l'histoire du début à la fin. Une histoire qui nous déstabilise par rapport à ce qu'on peut voir habituellement dans ce genre de récit, puisse qu'ici on connait dès le début le coupable du crime et on chercher à comprendre pourquoi il a commis ce crime. L'époque et l'ambiance dans laquelle se déroule l'histoire sont retranscrits à la perfection. On est totalement immergé dans le récit jusqu'à cette fin dont on ne s'attend vraiment pas.
J'ai craqué sur cet album.
Après avoir hésité à acheter (Berthet, je connais peu, je fréquente d'assez loin), je me suis lancé... et j'ai adoré ! J'ai aimé cette ambiance bout du monde américain (même si là c'est en Australie), cette narration lente et néanmoins avec des surprises, je suis rentré dans l'histoire à fond et n'en suis ressorti qu'à la dernière page.
Je recommande, à lire absolument !
Étrangement, je ne possède que quelques albums de la série phare de Berthet (Pin-up), mais je ne résiste pas à ses autres albums ("Nico", Yoni, "sur la route de Selma").
Après un "Périco" réussi, Berthet s'associe au prolifique Zidrou pour nous offrir un polar (un one shot , il faut le souligner) assez lent tout de même, dans la collection "Ligne Noire" chez Dargaud.
J'ai vraiment bien accroché, à l'ambiance et à l'histoire. Avec le personnage de Lee"hot"Duncan, il y a un petit côté "Halloween Blues", la série de Kas et Mythic, qui ressort.
Un seul (petit) regret, le fait que cette intrigue aurait pu se passer dans n'importe quelle ville des Etats Unis, le côté "australien" de l'histoire, n'étant pas aussi présent que je le pensais dans cette bande dessinée..
En tout cas, je recommande la lecture de ce one shot
Un crime passionnel sordide se trouve déterré, lavant de tous soupçons le principal suspect en fuite depuis plus de 20 ans. La vérité est plus compliqué que cela.
Un pitch classique mais une narration efficace, avec cette idée sympathique de délire schizophrénique servant à développer le principal protagoniste de cette histoire. Un petit bémol sur la fin, trop rapide à mon goût. Mais globalement un bon album.