Q
ue faire après avoir passé la majeure partie de sa vie à ruminer sa vengeance en prison ?
Adaptation de Carnage constellation de Marcus Malte, Les nuits de Saturne relève plus de l’étude de mœurs que du thriller. Ce qui pourrait n’être qu’un règlement de compte, bien sanglant, entre anciens associés, prend un tout autre parti. À travers une rencontre des plus improbables, ce récit s’attache à la transformation intérieure d’un ex-terroriste qui en vient à douter du bien-fondé de sa vendetta. Pour mettre en image ce roman, Pierre-Henry Gomont utilise un trait flottant et indécis qui pose l’album dans l’introspectif, impression renforcée par une mise en couleurs crépusculaire (une grande part de l’histoire se passant de nuit) comme si la pénombre était l’écrin propice à un amour pour le moins surprenant.
Sous ses allures de road-movie, Les nuits de Saturne sonne d’une justesse désabusée, pas forcément des plus morales, mais c’est ce qui en fait peut-être le charme.
Les nuits de Saturne ont failli avoir raison de ma patience. Cependant, j'ai tenu jusqu'au bout et je dois bien avouer que la dernière partie est bien la meilleure de ce polar grâce à un rythme assez effréné.
Nous suivons un personnage du nom de Clovis qui n'est guère sympathique ou plutôt désabusé. Il est vrai qu'il vient de sortir d'une longue détention en prison. Il s'est retrouvé dans de sales draps suite à une dénonciation quinze ans auparavant. Au cours de son enquête pour rechercher le traître, il va faire une rencontre d'un nouveau genre qui porte un nom à savoir Césaria. Cela ne sera pas la même que chante Stromae. Cette expérience peut paraître assez dérangeante mais il n'en saura rien.
On est emporté par le scénario qui se décline en long road-movie pour accomplir une vengeance. Trop long sans doute. En prime, nous aurons droit à des dialogues en italien qui ne seront pas traduits. On aime cela ou pas.
Au final, un polar sanglant avec une belle ambition graphique.
J'ai vraiment apprécié ce moment de lecture ...
Un polar sensuel ,attachant et déroutant .
Les dessins sont bien sur superbes
Après l'excellent rouge karma ,Pierre Henry gaumont nous offre une superbe adaptation d'un roman et ,une belle histoire d'amour aussi troublante que sincère ...
Merci ..
Pierre-Henry Gomont nous revient avec Les Nuits de Saturne album librement adapté du roman de Marcus Malte et offre à ses lecteurs un titre qui claque bien comme il faut.
Volupté sensuelle, nuits sombres et va-et-vient lacifs… L’érotisme latent gagne en intensité au fil des planches, que nos héros écorchés vifs se cherchent du bout des doigts ou à pleine bouche. Une histoire tracée par un pinceau qui excelle dans un joli jeu de suggestion charnelle d’une finesse rare.
Chaque page s’offre ainsi un découpage ciselé se jouant de la chronologie et entretenant habilement le rythme de la narration. L’histoire est aussi prenante que surprenante et chaque planche se paie le culot d’une magie visuelle qui régale le lecteur. Jeux sur les flous, les lumières et les ombres: on retrouve le trait découvert – et tant aimé – dans Rouge Karma tout en s’émerveillant de ce sens de l’esthétisme plein de nuances dont seul monsieur Gomont a le secret.
Si peu attirée par les polars -que j’ai même tendance à fuir- , je suis prête à revoir mon jugement s’ils ont tous la force de ce titre-là. Chapeau bas.
Chronique complète ici:
https://aumilieudeslivres.wordpress.com/2015/09/02/les-nuits-de-saturne-pierre-h-gomont/