F
avorisée par le réchauffement climatique, l'apparition de nuées de moustiques ont envahi une partie du monde, apportant avec eux la mort. Il n’est plus possible de sortir sans combinaison. Pourtant, la vie continue, et les crimes également. L’enquête sur un a priori banal homicide va permettre à l’inspecteur Pronzini de découvrir autres choses qu’un coupable, notamment que la dengue a provoqué d’étonnantes transformations chez certains humains.
Publiée en Uruguay en 2012, Dengue débarque dans nos contrées. Pour notre plus grand plaisir ? Là, ce n’est pas gagné. Le pitch imaginé par Rodolfo Santullo est pourtant séduisant : un polar noir dans un univers investi par des moustiques transmettant une maladie mortelle, sur fond de fantastique avec des mutations génétiques liées à l’invasion des petites bestioles qui pourrissent vos soirées d’été. Le problème est que tout cela fait vite pschitt. En cause, le fait que tous les éléments intéressants ne prennent pas véritablement d’ampleur. C’est principalement vrai pour les mutants qui, finalement, ne sont qu’un élément d’une sombre manipulation financière. Mais cela aurait pu être des victimes d’une pollution industrielle ou encore d’un laboratoire de recherche médicale peu scrupuleux.
Le contexte restant à l’état de décor, il reste un thriller finalement classique qui ne décolle jamais tant il est prévisible et construit sur des poncifs du genre, à l’image du flic désabusé mais incorruptible ou de la journaliste ambitieuse mais dotée d’une conscience. La tentative du scénariste d'inspirer de l'empathie à l'égard des protagonistes est vaine, et il n'est pas aidé en cela par le dessin de Matías Bergara qui remplit correctement son office mais manque franchement de charme. La faute à des décors souvent réduits à leur plus simple expression, à des maladresse dans la représentation des personnages et une expressivité trop souvent grossière.
Une lecture à l’image d’une piqûre de moustique : on y attache de l’intérêt pendant quelques instants, puis on oublie.
Poster un avis sur cet album