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n ce début de guerre mondiale, Charles De Gaulle n'est encore qu'un capitaine reconnu pour son intelligence et sa bravoure. Ce jeune officier issu d'une famille bourgeoise catholique et cultivée prend son rôle plus qu'au sérieux : il est exigeant au plus haut point – envers lui-même, son peloton et les autres gradés – et n'hésite pas à « casser » ses interlocuteurs s'il le faut. En mars 1916 à Douaumont, il est blessé puis fait prisonnier par les Allemands. Une fois rétabli, il n'aura qu'une idée en tête, s'évader et continuer le combat. C'est la fin des hostilités en 1918 qui le rendra aux siens, entre-temps il aura tenté cinq fois d'échapper à la vigilance de ses geôliers.
Historien de formation, Jean-Yves Le Naour retrace les années de jeunesse du futur créateur de la Vè République dans Le prisonnier. Sans trop entrer dans les détails, le scénario résume soigneusement la trajectoire du futur général durant sa captivité. Son caractère bien trempé est spécialement bien mis en avant. En effet, à vingt-six ans déjà , le grand Charles a des convictions bien tranchées (sur le devenir de la guerre moderne ou le devoir du soldat, par exemple). Bien écrit, l'album laisse néanmoins le lecteur un peu sur sa faim. Quasiment scolaire, la narration est appliquée, mais lisse à en devenir impersonnelle. Également décevant, le dossier qui clôt l'ouvrage se contente simplement de reprendre le fil des événements sans apporter une quelconque plus-value.
Claude Plumail illustre ces péripéties efficacement. Le trait est maîtrisé et parfaitement lisible, mais manque, comme pour l'écriture, de caractère. Sans entrer dans le jeu des comparaisons, sa version de la Grande Guerre fait pâle figure face aux travaux de Jacques Tardi ou de Maël. Le résultat est propre, mais fade. L'arrière du front et les prisons (De Gaulle en « fréquentera » plusieurs) est cependant bien mise en scène, mais toujours avec ce même rendu passe-partout.
Pétrifié dans une approche ultra-classique très datée, ce premier tome de la vie de Charles De Gaulle fait bien pâle figure face à l'envergure de l'Homme du 18 juin.
Certes De Gaulle est une légende en France , mais qui connaît sa jeunesse à part les fans absolus ? J'avoue donc avoir beaucoup appris sur la jeunesse de cet homme qui va le déprimer mais en même tant l'obliger à avoir le recul nécessaire sur son époque. C'est certainement grâce à cette captivité (plus de 1000 jours) qu'il a forgé les prémisses de son grand avenir. Le ton est enjoué, dynamique , certes un brin pédagogique mais l'ensemble se lit avec grand plaisir. je recommande
Une bonne lecture, atypique il est vrai, mais une bonne lecture quand même.
Le scénario narre les débuts de la vie militaire de Charles DeGaulle, elle aussi atypique. En plus d'un trait d'humour malgré le sérieux de l'histoire, celle-ci a le mérite de faire connaître la vie d'un des hommes les plus marquants du XXe siècle.
Côté dessin, j'apprécie le trait qui colle à cette histoire. Un trait plus fin n'aurait pas si bien convenu. La mise en couleur est appréciable et bien travaillée.
Une lecture à conseiller aux férus d'histoire et à nos chères têtes blondes.