L
éopold Sully-Darmon vient de faire la Une des médias en obtenant le sursis pour une femme musulmane qui a poignardé son mari. Connu pour s’occuper des victimes, il fait à nouveau sensation quand on annonce qu’il va défendre une femme accusée de crime contre l’humanité. Il ne va pas hésiter à se rendre en Irak pour rechercher les preuves de l’innocence de sa cliente.
Avec L’avocat, les coscénaristes ont choisi d’utiliser une profession de plus en plus au cœur des débats sociétaux, dans un univers toujours plus judiciarisé. Maître Léopold Sully-Darmon est une vedette des prétoires qui défend les petites gens. Soucieux de son image, il a parfaitement conscience du poids des médias et de l’intérêt de s’en servir. Malgré ce côté « Robin des bois », le personnage n’attire pas spécialement la sympathie. Il est peut-être intelligent, malin et efficace mais il dégage surtout de l’arrogance. Frank Giroud et Laurent Galandon livrent peu d’informations sur le passé de leur héros, en dehors de quelques zones d’ombres, à l'exception d’une scène totalement artificielle avec sa mère. L’intrigue est peu passionnante, l’enquête menée par l’avocat étant cousue de fil blanc, d’autant plus que le lecteur bénéficie d’un petit coup d’avance. Quant au dessin de Frédéric Volante, il est dans les standards habituels de la collection, ni plus, ni moins. En conséquence, il n’y a pas de mauvaises surprises mais, malheureusement, pas de bonnes non plus.
Le final laisse toutefois penser que les auteurs en ont sous la pédale. Cela sera nécessaire pour convaincre et installer durablement ce personnage.
Si j'ai eu peur de tomber au départ dans une histoire avec trop de clichés et de préjugés (comportement des femmes maghrébines au tribunal et plaignante qui choisit d'enlever son voile), le reste de l'album est bon, très bon même. Beaucoup de personnages denses, mystérieux. Et les nombreux thèmes abordés (immigration, Islam, guerre en Irak...), tellement d'actualité, le sont avec soin et profondeur (la situation de Bagdad et ses environs). La vie et le fonctionnement d'un cabinet pénaliste sont très bien décrits. À ce titre, j'ai beaucoup aimé le personnage de Gaëlle, la secrétaire de "LSD". Elle veille sur l'avocat un peu comme une grande soeur et lui est très précieuse dans l'organisation de son travail. Elle me rappelle la secrétaire du Globe, où travaille LEFRANC ou encore Hélène, la secrétaire de NESTOR BURMA. Côté dessins et couleurs, Frédéric Volante et Christophe Bouchard font un bon boulot. J'aurai juste aimé plus de détails dans certaines cases (1, page 3 / 1, page 7 / 4, page 27 / 1, page 42 / 1, page 54). Le choix des couleurs (claires dans l'ensemble) est judicieux même si elles auraient pu être davantage appuyées par endroits (l'immeuble où travaille "LSD", la rue où vit son épouse cachée...).
La planche 45 est magnifique.
"L'Avocat" (Tome 1) est une très bonne bande-dessinée que je vous recommande de lire.
C'est typiquement le genre de série que j'aime bien avec un avocat médiatique et idéaliste comme héros. Par ailleurs, le sujet est fort passionnant en surfant sur la vague actuelle de crimes contre l'humanité ou d'intégrisme musulman. On se rendra compte que notre avocat est un homme bien plus complexe que cela avec un lourd passé familial en Afrique.
Il est vrai que la couverture n'était pas très alléchante. Le titre est plutôt simpliste. Le dessin est un peu à l'image de la troisième vague chez Lombard avec un trait parfois maladroit. Bref, rien de très exceptionnel. Pourtant, la lecture de ce thriller a été assez agréable. On termine d'ailleurs sur un cliffhanger qui appelle à découvrir la suite.
L'avocat est un titre qui se défend bien. Le contraire aurait été d'ailleurs un comble. Le public pourra s'intéresser aux dessous de la profession d'avocat et du monde tortueux de la Justice.
Pas mal du tout.
L'intrigue est bien troussée
Les personnages sont bien campés
J'ai envie de lire la suite