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r Inuyashiki est un insignifiant employé de bureau que personne, pas même son entourage familial, ne respecte. Ni la maladie d’ailleurs, car ses jours sont comptés. Une nuit, dans un parc, un éclair : sa vie va se trouver changée. Son enveloppe corporelle de petit homme terne n’a pas changé mais elle abrite désormais une puissance insoupçonnable. Son rôle dans une société gangrénée par la racaille pourrait s’en trouver lui aussi transformé. Ce soir-là, non loin de lui, il y avait aussi un jeune homme…
Un nouveau titre signé Hiroya Oku est forcément un événement. En 2000, à l’époque de sa sortie, Gantz, son titre-phare, avait secoué bon nombre de lecteurs. Une œuvre de S-F au concept solide, distillant un suspens de haute tenue, n’ayant pas peur de jouer la carte de la violence (créatures délirantes et souvent surdimensionnées) et de l’érotisme, proposant en outre un graphisme d’une précision rarement égalée : une date dans l’histoire du manga. Tout ne s’est pas révélé aussi novateur durant les 37 volumes que compte la série et l’auteur a eu tendance à céder à quelques-uns de ses péchés mignons, tels que la composition de très longues scènes de combats ou la composition de tableaux dantesques où il laisse libre court à son sens de la démesure qui frôle régulièrement l’excès. Le dessinateur se fait plaisir, c’est patent, mais plus d’une fois, il est arrivé de poser un tome de 200 pages, certes mouvementées, sans avoir réellement perçu de progression dans le récit.
Avec Last Hero Inuyashiki , les aficionados ne seront pas dépaysés. Aux défunts, parfois suicidaires, passant dans une forme d’antichambre de l’au-delà, succède un quinquagénaire que peu de choses relient à une existence satisfaisante, avant qu’une "main" extra-terrestre fasse irruption pour le transformer. Le créateur recourt toujours intensément à la modélisation informatique pour les décors dans lesquels sont insérés les personnages avec pour double corollaire de faciliter la multiplication des angles de vue mais aussi de tirer un trait sur un sens de l’ellipse pourtant salvateur en bande dessinée. Il en résulte un côté excessivement démonstratif et pour certains éléments de l’environnement… moche.
La dimension de groupe fait cette fois défaut (avec toutes les rivalités et les compétitions internes qu’elle induisait), le propos étant centré sur la solitude, l’indifférence envers ses congénères, quand ceux-ci n’apparaissent pas seulement comme des ressources à exploiter. Exprimée sans nuance, la charge dirigée contre la société contemporaine éclabousse plus qu’elle ne saute aux yeux. La chasse aux indigents organisée par des jeunes crétins qui ne trouvent pas mieux que de se vanter de leur méfaits sur les réseaux sociaux, et qui ne sont pas plus déférents à l’égard de leurs aînés, relève davantage d’une scène ordinaire extraite d’un film justifiant l’auto-justice que du fin pamphlet. Avec le petit côté voyeur qui va avec, bien entendu. Si l’auteur poursuit dans cette veine pour donner des cibles à cogner à son super-héros inattendu, le sort réservé à quelques victimes du beau sexe risque de ne pas faire dans la dentelle.
D’érotisme – un aspect qui a bien du amener quelques hordes de lecteurs à Gantz -, il n’y a pas de trace non plus (momentanément ?). À moins que d’aucuns considèrent l’intrusion mécanique subie par les corps comme exemplaire dans le domaine. Ils pourront toujours faire alliance avec les quelques fans de la trilogie Tetsuo qui lisent des mangas.
En résumé, la découverte des huit chapitres initiaux présentés dans ce premier recueil laisse un sentiment mitigé. Celui d’évoluer dans une forme de territoire bien connu (personne ne doute que Hiroya Oku doit être un homme de conviction, y compris en ce qui concerne ses choix artistiques) est on ne peut plus clair, mais une « claque » comparable à celle reçue il y a une quinzaine d’années n’est pas au rendez-vous. Il n’est pas question pour autant de renoncer dès maintenant : un deuxième personnage central reste à découvrir et toutes les promesses liées à ce que son profil permet d'envisager (personnalité différente, confrontation / association avec l’homme mûr, comportements induits par des vécus différents etc.) méritent d’être explorées. D’ailleurs, n’aurait-il pas été intéressant que les deux "élus" soient de sexes différents ?
Je suis resté scotché pendant les 10 tomes. Impossible de décoller de la série avant de l'avoir bouclée !
On peut reprocher à ce manga de se lire très rapidement, mais on est tellement dans l'univers, que les pages défilent à une vitesse !!
Le dessin est extraordinairement fin, à base de 3D modelling, et incrustation des dessins dessus. On aime ou pas. En tout cas, cela donne un environnement hyper réaliste. MAGNIFIQUE.
Le lecteur appréciera aussi l'immersion dans le Japon moderne et une utilisation intelligente des pouvoirs des supers robots pour aller bidouiller toutes les nouvelles technologies : les "héros" exploitent à fond toutes leurs capacités pour le meilleur comme pour le pire.
Enfin, morale intéressante puisque le vieux décrépi devient l'idole nationale. J'ai envie de croire à un message qui serait : une meilleure compassion fraternelle entre les humains. Car on ne sait finalement pas qui est un héros ou un blaireau. Bref, aimez-vous les uns les autres et ne vous fiez pas (trop) aux apparences. :bisou:
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Hâte que ce mangaka sorte une série de cette qualité ! :food:
Un vieil homme insignifiant, ignoré presque méprisé par sa famille apprend qu'il va mourir d'un cancer. Mais l'impossible survient et il se transforme en cyborg. Hiroya Oku reprend les codes des super-héros mais chiro Inuyashiki n'est pas un adolescent et le propos devient tout de suite différent et intéressant.
(8/10: trés bien)
Le manga-ka Hiroya Oku a commencé sa carrière en 1989 avec la romance "Hen", dont il achève la création en 1999.
Mais c'est en passant à la Science-Fiction que Oku obtient les faveurs des lecteurs et la reconnaissance internationale. Particulièrement grâce à la série "Gantz" publié entre 2000 et 2013, et adaptée à la TV et en plusieurs films au cinéma.
"Last Hero Inuyashiki" reprend une partie de la recette qui a fait le succès de "Gantz", avec un mélange de SF, d'armes de guerre et de jolie nana. Mais ce 1ier volume laisse préfigurer que l'auteur traitera aussi de thèmes plus adultes, comme le transhumanisme, et les réseaux sociaux ; l'indifférence, la violence sociale des sociétés modernes, etc.
Ce 1ier tome nous présente Inuyashiki, vieux salary-man japonais de son état. Son manque de charisme, d'auto-affirmation lui valent le mépris de sa famille, et l'indifférence des personnes qui le croisent. Et comble du désespoir, on lui diagnostique maintenant un cancer en phase terminale... Seulement, un événement exceptionnel va changer sa vie à jamais!
Oku nous propose ici un dessin réaliste et précis. La composition des planches est très fluide et agréable à lire. Le scénario, tout en ne proposant pas la révolution, propose tout de même de bonnes surprises.
Une série qui commence bien. Dommage que les décors sur photo soient aussi détaillés, ca bouffe les personnages. Un départ qui n'est pas sans rappeler Parasite, mais la série ne fait jamais aussi bien.