L
'après-midi s'annonce beau du côté du Fort de Notre-Dame de Monte Serrat à Salvador de Bahia, Brésil. Le soleil tape fort, mais une petite brise venue de la mer permet de respirer. Comme à son habitude, M. Ney, militaire retraité, déraille un peu. Entre Richard, super-flic, moins bon mari, et sa femme Keira, les choses ne vont pas trop bien. Mais bon, pour l'instant il est au boulot, on en reparlera ce soir. Quand à Caju, il deale un peu, zone beaucoup et essaye de se faire discret. Mais voilà, il aura fallu que deux braconniers pêchant à la dynamite viennent déranger tout ce gentil monde : finie la sieste sur un air de bossa à l'ombre des arbres.
Polar noir sur fond social, Tungstène happe au passage une poignée de caractères pour les disséquer au plus profond de leurs âmes. Quasiment construit comme un roman chorale – pensez à Short Cuts de Robert Altman -, le scénario suit un quartet pendant quelques heures, alors qu'un simple fait divers provoque une explosion de violence. Ce petit laps de temps est néanmoins suffisant à Marcello Quitanilha pour explorer et analyser une partie de la psyché brésilienne (le machisme, la place des femmes, la corruption, etc.). Le scénario, plus que finement ciselé, saute continuellement d'un personnage à l'autre sans aucun accroc. Les personnalités s'affinent et les vérités s'étalent continuellement en un long chapelet narratif coulant comme une Brahma bien fraîche. Même si quelques scènes auraient gagné à être plus concises - difficile de rester sur la corde raide sur plus de cent quatre-vingt pages -, l'album en impose grâce à la rigueur de sa construction et sa finesse psychologique.
Graphiquement, le résultat est plus mitigé. Anatomies déconcertantes et poses forcées peu esthétiques gâchent quelque peu la lecture : Quintanilha semble forcer son trait en permanence. Un peu à la manière des acteurs du cinéma muet, les visages assènent plus les émotions qu'elles ne les montrent. De plus, le découpage s'avère rapidement répétitif, le dessinateur se contentant de deux-trois variations (zoom avant sur le regard par exemple) qu'il sur-utilise tout au long de l'ouvrage. Heureusement, le cadre général – ce sympathique quartier de Bahia – est superbement montré et se révèle être une invitation au voyage bien tentante !
Ambitieux, mais manquant un peu de rigueur dans sa réalisation, Tungstène mérite qu'on s'y attarde un instant, le temps de piquer une petite tête...
Cet album a remporté le Fauve polar en 2016 à Angoulême. C’est ce qui a attiré mon regard, ça et cette couverture très réussie. L’intérieur est moins coloré, dessins en noir et blanc, histoire sombre et violente.
L’intérêt réside surtout ici dans la lente évolution de ces personnages vers leur point de rupture…. Car même si ça tarde à arriver, on comprend vite que c’est inéluctable. 4 personnages à la dérive qui semblent assez représentatifs par leur diversité et leur détresse au Brésil d’aujourd’hui.
J’avoue ne pas avoir été emballé plus que ça. Des longueurs, un excès de violence et surtout au final peu d’intérêt pour l’histoire.
Je ne vais pas me forcer dans ma notation. Cela ne vaut pas plus de deux étoiles pour moi malgré le fait que cette oeuvre soit retenue dans la sélection officielle du dernier festival d'Angoulême. Honnêtement, il y avait sans doute de la place pour d'autres titres plus intéressants. Ma notation reflète surtout le plaisir lecture et il n'y aura pas le compte.
J'avais également été attiré par une couverture originale qui donnait envie de tremper ses pieds dans une eau vert émeraude d'une plage de Salvador de Bahia. Cette fable urbaine sur la réalité du Brésil d'aujourd'hui ne m'a guère convaincu. Beaucoup de violence pour pas grand chose au final.
Nous avons en effet le portrait croisé de différents personnages entre petit dealer et flic violent avec sa femme. Il est vrai que certains semblent péter les plombs. La quiétude de cette plage brésilienne va se briser au bruit de la dynamite. Au final, alléchant mais trop inabouti comme un coup dans l'eau. Flop.
Cette BD nous emmène au Brésil en compagnie de 4 personnages principaux : un flic et sa femme sur le point de le quitter, un dealer et un militaire à la retraite. Un événement va les réunir le temps d’une journée.
Le point fort de ce livre est la construction du récit avec l’alternance de point de vue de ces quatre protagonistes. On change de lieu, de vision sur l’histoire et cela contribue beaucoup à l’enrichissement de l’intrigue qui a peu d’intérêt à mon sens.
J’ai également aimé les illustrations réalistes en noir et blanc mais malgré ces points positifs, je n’ai pas été convaincue par cette BD.
Petite déception pour ce polar qui n’a pas su me tenir en haleine.
Tout auréolé de son prix Fauve d'Or du polar du festival d'Angoulême 2016, j'ai emprunté ce one shot à la médiathèque. Je m'attendais à un superbe polar, vu les bonnes critiques lues dans la presse (de "livre hebdo" à "DBD", en passant par CaseMate ou encore "Télérama") mais j'avoue avoir été très déçu.
Certes, le scénario sur le destin croisé de 4 personnages ( un flic, sa femme, un ancien militaire et un petit dealer) à Salvador de Bahia, est assez bien ficelé mais toute cette violence déversée autour d'une banale pêche interdite ne m'a guère convaincu. Du militaire à la retraite caricatural au flic qui dégaine à tout va, je n'y ai pas cru une seconde.
On est loin de la définition du polar que j'attendais pour une bande dessinée.
J'ai eu l'impression de lire plus un règlement de compte entre voyous, entre mari et femme, entre dealers, qu'à une enquête policière.
Bref, une grosse déception...dommage car la belle couverture intrigante donnait vraiment envie de découvrir ce qui se cachait sur cette plage.