L
e commissaire Rachid Lamsari n'a pas le temps de descendre du train pour prendre son nouveau poste à Rabat qu'une épineuse affaire lui tombe dessus. L'agence pour l’aménagement du Bouregreg a été cambriolée et il y a un blessé. Très vite, tous les indices suggèrent qu'une tentative de vol d’artefacts archéologiques, d'un mystérieux disque d'or plus particulièrement, serait à l'origine de cette agression. Assisté de l'inspecteur Rguige et de Danae, une archéologue, l’enquêteur va devoir se plonger dans le passé de la cité des Oudayas afin de démêler les fils de cette histoire.
Intrigue policière squelettique (trois suspects, un motif), humour niais et dessins pas aboutis, Lamsari et le trésor des Oudayas ne possède pas grand-chose pour satisfaire l’appétit du bédéphile attiré par cet album « made in » Maroc. La situation est d'autant plus regrettable que Jean-François Chanson avait à disposition un excellent matériel de départ (un passé et une réalité contemporaine riches en anecdotes). Malheureusement, au lieu de creuser un peu son sujet, il a préféré une approche minimaliste ponctuée de dialogues assommants dignes d'un mauvais épisode de Navarro. Aux pinceaux, Malika Dahil se démène comme elle peut pour donner un peu de vie à cette aventure. Là aussi, le résultat est décevant, son trait manque drastiquement de vie et ne rend guère grâce à la beauté de cette région.
Ce qui aurait pu constituer un premier galop d'essai et servir d'ambassadeur à la bande dessinée marocaine se révèle être un ouvrage rempli de poncifs des plus frustrants.
L'auteur a eu beaucoup de mal à trouver un éditeur pour cette BD. Il l'indique dans la préface. Il est vrai que c'est actuellement très difficile pour des auteurs de se faire publier et de conquérir le marché. La spécificité de cette oeuvre est qu'il s'agit d'une BD marocaine qui explore la cité des Oudayas.
Mon approche était d'abord assez ouverte et bienveillante. Cependant, à la lecture, mon verdict est pourtant sans appel : dessin brouillon et scénario mal maîtrisé. On est noyé sous un flot de dialogues et du coup, on n'entre pas du tout dans ce récit qui aurait sans doute pu être intéressant. Cela manque totalement de dynamisme que ce soit dans le trait ou dans cette intrigue policière.
Bref, c'est une déception de plus. Comme dit, les auteurs qui s'essayent à la BD ne sont pas tous forcément doués. Il s'agit alors de passer à autre chose.
Pas de bol : La seule critique négative sur toutes celles sorties sur le web et la presse et c'est celle de Bédéthèque reprise, tel quel, par de nombreux autres sites.
Des propos inutilement durs pour un album de la seule collection française publiant de la BD africaine : L'Harmattan BD.
Le critique semble dire que c'est la première BD marocaine publié en Europe alors que ce n'est que la première d'une dessinatrice marocaine.
Moi, j'aime bien, c'est normal, je suis le scénariste. Par contre, je n'ai jamais aimé Navarro.
L'album fait partie de la sélection au concours au meilleur album de la prochaine édition du festival international de Bd d'Alger qui aura lieu du 6 au 12 octobre. la dessinatrice sera présente.