Étonnante trajectoire que celle d'André René Roussimoff ! Né à Coulommiers en 1946, il est devenu, grâce à un physique hors-norme et après quelques détours, la première grande star de la lutte professionnelle américaine. À la fois icône populaire et pur produit d'un marketing sans scrupule, il a toujours su garder une bonne attitude : professionnel, mais jamais dupe de ce qui il était.
Discipline de combats scénarisés, le catch professionnel jouit en Amérique du Nord et ce depuis des décennies d'une popularité jamais démentie. Ce spectacle infantile aux relents de Grand Guignol mâtiné de Jeux du Cirque ne laisse personne indifférent, soit on l'ignore ou le critique ouvertement, soit il fascine. C'est le cas pour Box Brown. Ce jeune auteur-éditeur américain issu de la mouvance indépendante (il fut lauréat d'une bourse Xeric attribué au meilleur album auto-édité) raconte, d'une manière très documentée, la vie de la figure emblématique des débuts de la World Wrestling Federation : André le Géant. Toujours focalisée sur son sujet central, la narration se révèle d'une clarté sans faille. Le scénariste est visiblement fasciné par son personnage et recrée d'une manière convaincante la psychologie complexe de celui-ci. D'un côté l'homme public à la stature invincible, de l'autre, la bête de foire qu'on montre du doigt dans la rue. Roussimoff souffre dans sa chair (il est atteint d'une maladie génétique rare), mais surtout du regard des passants. Sans démériter, le reste de l'ouvrage s'avère quelque peu moins convaincant. Le contexte général du catch pro est tout juste introduit et la facette internationale du héros (sa jeunesse française, les tournées au Japon) se limite à de simples anecdotes à la limite de la caricature. La star, c'est bien André et rien d'autre !
Graphiquement, le trait typé underground de Brown est solide même s'il manque un peu d'ampleur par moments. Dans cette existence faite de lumière (les affrontements sous les projecteurs) et d'ombre (la solitude des bars et des chambres d'hôtel) tout baigne dans la même atmosphère. Le résultat est homogène et très bien construit, mais où est la violence des coups (même simulés) et la ferveur des fans ?
Agréable et très honnête biographie, André le Géant devrait séduire les amateurs de « Belly to belly Pildriver » et autre « Gorilla press slam » bien sentis.
Je ne suis pas vraiment un fan du monde de la boxe ou des catcheurs. C'est la biographie de l'un d'eux que je ne connaissais pas et qui était surnommé André le Géant. Visiblement, il avait un problème médical qui expliquait une croissance accélérée et qui le condamnait à plus ou moins long terme.
Pour ce qui est du caractère, on ne peut pas dire que c'était un tendre. Il avait abandonné femme et enfant, s'adonnait à la boisson et insultait le monde autour de lui à commencer par les serveurs des bars. Non, je ne peux pas avoir la moindre admiration envers ces personnes qui sont très vites propulsés vers le sommet et la gloire. Ce ne sont pas vraiment mes valeurs. Pourtant, dans ce monde où tout est faussé, il jouait le rôle du gentil à savoir le babyface puisque c'est hautement codifié. Par la suite, il a prit l'habit du méchant pour laisser la place à une nouvelle génération.
Mais bon, c'est une biographie sincère et honnête de ce que fut un personnage qui a certainement apporté beaucoup à l'industrie de la lutte professionnelle.