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vec L’anti-vierge, Guido Crepax donnait en 1988, un point final à l’adaptation graphique du roman d’Emmanuelle Arsan, œuvre majeure de la littérature érotique contemporaine. Aujourd’hui, les éditions Delcourt la ressuscitent !
Que dire sur un album qui, vingt-sept ans après sa première parution, connait une nouvelle jeunesse et les honneurs de la collection εrotix ? Au-delà du roman, des fantasmes qu’il a suscités, des polémiques qu’il a engendrées, ces quelques planches permettent peut-être d’appréhender une certaine vision de la femme. Le trait est fin, élancé et sophistiqué, il travaille sur la verticalité de silhouettes longilignes, s’attache aux arabesques des corps en mouvement dans une approche esthétique et quelque peu intellectualisée. Le crayon sait être volontairement elliptique, et fait la part belle à un propos qui tend à faire du sexe un art de vivre plutôt qu’une pulsion. L’important ne semble pas être l’acte en lui-même mais la manière de le penser et de le vivre !
Guido Crepax est de ceux qui possèdent l’art et la manière de transformer l’appel de la chair en une chorégraphie sensuelle et amoureuse. Il concourt ainsi à donner ses quartiers de noblesse à une certaine frange de la bande dessinée érotique.
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