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our tenter de lever la malédiction qui plane sur le village, Xipil a été offerte en sacrifice à la déesse Caïman. Ligotée à un totem, elle attend bravement son funeste sort. Surprise ! C'est le roi Ours qui apparaît à la place de la cruelle divinité. Ce dernier, pas très fan de ce genre d'offrande, libère la jeune fille. Elle se retrouve alors seule, car, ayant osé contrevenir aux ordres du shaman, elle ne peut retourner auprès des siens. Se sentant responsable, le souverain des plantigrades décide finalement de l'emmener avec lui sur la terre des dieux et de la prendre pour épouse ! L'aventure et les épreuves ne font que commencer, car, comme chez les humains, les habitants de ce Valhalla à plumes et écailles ne sont pas tendres avec ceux qui enfreignent les règles.
Pour un premier album, Mobidic réalise un superbe travail avec Roi Ours ! Mêlant avec délices différents panthéons animistes et en piochant autant vers les mythes précolombiens qu'africains, la scénariste s'est composé un Olympe animalier aussi impressionnant qu'inquiétant. Résultat, un conte peuplé de bêtes fantastiques et espiègles que n'aurait pas renié Rudyard Kipling. Au centre des débats, Xipil tente de survivre et de s'adapter à sa nouvelle situation de reine. Petit à petit, la narration montre cette évolution d'une manière posée et très convaincante, cette jeune fille soumise aux rites de son peuple se transforme en adulte revancharde et sans pitié, le tout sous les regards de déités pas aussi sereines que ça. Cerise sur le gâteau, la scénariste évite tout lyrisme ou romantisme trop appuyé grâce à des dialogues souvent amusants et quelques personnalités hautes en couleurs (la Mère des Singes, par exemple). Grâce à ces échanges plus légers et légèrement décalés (« Même en épousant une déesse ours, il y aurait eu des remarques, là, on va les occuper pour des siècles. »), l'ouvrage gagne en tenue et en recul, malgré la gravité du propos.
Aux pinceaux, Mobidic offre également un récital d'un très haut niveau. Sur une base typée « ligne claire », la dessinatrice joue avec dessein avec la lumière et les couleurs. Le mélange des styles fonctionne et donne aux planches profondeur et clarté. Le seul bémol pourrait venir de l'allure parfois « disneyenne » des animaux. Sans vraiment gêner (ce sont des démiurges, ils prennent la forme qu'ils veulent), ces derniers pourraient induire en erreur le lecteur sur le fond parfois très violent de cette fable cruelle.
Premier essai réussi pour Mobidic : son Roi Ours se démarque grâce à un univers d'une grande richesse et d'une réalisation graphique sans faute.
Il est des jours où je suis ravi de découvrir qu'une bd sort enfin du lot d'une médiocrité ambiante motivée par l'aspect commercial. Roi Ours se présente comme un conte et je n'en n'attendais pas grand chose d'autant que l'auteur m'est totalement inconnu sous le pseudo de Mobidic.
Et puis, à la lecture, ce fut la révélation ! Tout y est, à commencer par le talent de cette nouvelle auteure dans le monde de la bande dessinée. Pour une première, c'est un sans faute aussi bien sur le plan scénaristique que graphiquement. Les planches sont tout bonnement superbes. Bravo pour ce résultat incroyable !
Cette histoire est d'ailleurs pleine de bonnes surprises. C'est un conte pour adultes qui nous transporte dans le monde des dieux animaux sur fond de mythologie indienne des totems. On se rendra compte qu'un amour improbable va naître entre la belle et la bête. Et puis, il y aura ce sentiment de vengeance quand un être aimé nous est soudainement enlevé par la folie meurtrière des hommes. Un cycle de violence sans fin et qui n'est pas digne des dieux.
Histoire surprenante, touchante et originale accompagné de dessins magnifiques. J'ai ADORÉ! Tellement déçue d'apprendre qu'il n'y aura pas de suite et un grand merci a Mobidic pour avoir partagé cette aventure magique.
Comme d'autres lecteurs apparemment, je n'avais pas été attiré par la 1e de couv. du Roi Ours. Non pas que je la trouvais ratée, mais j'y voyais + une BD pour enfant style "Livre de la Jungle"... Et puis est arrivée la Preview. Happé par le dessin je change d'avis et la mets dans ma wishlist. Quelques mois après sa sortie je viens donc de terminer ce One Shot...
.... Superbe ! On entre dans le vif du sujet dès le début de l'histoire (cette dynamique haletante sera respectée tout au long du récit) avec l'héroïne, Xipil, en bien mauvaise posture car prête à être offerte à la déesse Caïman. L'un des autres Dieux, le Roi Ours n'entend pas les choses de cette façon...
On comprend vite qu'on se dirige vers une aventure où vont se mêler croyances, divinités, symboles, et légende. D'abord offrande, Xipil évoluera au fil des pages pour devenir la principale instigatrice d'un inévitable chaos.
Ce premier premier roman graphique de Mobidic est d'une sensibilité profonde tant par son trait que par certaines scènes intimes (je pense à celle où Xipil est emmitouflée dans la fourrure de son Roi...). A laquelle s'ajoute une sensualité joliment imprégnée.
Le Roi Ours est un conte oui, mais un conte cruel où la violence, le sang et la trahison sont légion du coté des humains qui ont clairement le mauvais rôle. Du côté des animaux, on se prend à penser à Frank Pé. Non pas par comparaison, mais plutôt pour la grande réussite dont fait preuve Mobidic pour rendre humain la Mère des Gorilles, Caïman, Roi Ours & autres bêtes. De l'anthropomorphisme brillamment mis en images.
Vraiment un très bel album proposé par Mobidic. Pour l'avoir croisé au festival de la BD d'Angers, à ce moment là je n'avais pas lu son œuvre, j'ai tout de suite pensé à elle en découvrant son héroïne. Mais en la voyant pas mal se balader tout au long du festival, et en y ajoutant nos brefs échanges, c'est marrant mais je pourrai plutôt la comparer à un de ses animaux (mais je dirai pas lequel !!! :p )
Un seul petit bémol : la fin. Un peu convenue et qui laisse trop de portes ouvertes. Cela reste très subjectif. Je ne la voyais pas comme ça. C'est le choix de l'auteur. Ce n'est pas une fin illogique. Elle n'est donc pas mauvaise pour autant.
Je suivrai le travail de Mobidic. Avec grand plaisir.
Je rejoins assez bien les avis de mes comparses de commentaire... J'ai aussi flashé sur le dessin et l'histoire a suivi correctement... ça vaut vraiment le détour, il n'y a pas à hésiter... L'album n'est quand même pas très bon marché si on devait y mettre un tout petit bémol mais bon, quand on voit la qualité, on oublie rapidement ce détail !
Superbe one shot!!!
Acheté un peu par hasard en fait, j'ai flashé sur les dessins. L'histoire n'est pas en reste et je n'ai pas vu le temps passer...
Gros coup de coeur.
C'est pour moi le coup de coeur de... de la mi-année ! :-D
Non, vraiment en plus, cet album est superbe, et d'autant plus pour une première publication ! Bravo à l'auteur !
On a un ouvrage beau et prenant proposant une fable aux accents de mythologie primaire, amérindienne, ou presque. Et qui dit fable ne dit pas qu'on part sur une bd pour enfant, loin de là. Nous avons un ouvrage enchanteur et adulte.
Très chouette album, joliment dessiné avec une sensibilité et une intelligence narrative surprenante pour un premier album. Je ne suis pas fan des gros traits de cases et de bulles qui me semblent un peu trop imposants par rapport au dessin, mais l'histoire est vraiment très agréable à lire.