"Je suis Enora, nièce du seigneur de la Cité des Chiens. J’ai traversé ces marais putrides et froids pour quérir l’aide de la Confrérie de l’Île des Pendus. Je n’ai rien à échanger, que mon corps, mon cœur et mon esprit, mais ils seront à celui qui accédera à ma demande : tuer Volas, mon oncle…"
Rares sont aujourd’hui les albums qui prennent le risque de sortir de la norme tout en étant capables de développer un univers spécifique et immersif. La cité des chiens, alliance d’une narration maîtrisée et d’un graphisme particulier, est de ceux-ci.
Épopée fantastique d’un monde impossible à situer, la saga d’Enora est une légende où la fureur, la haine, l’apprêté et la sauvagerie s’élèvent en principes de gouvernance. Nul espoir en ces terres où le sang imbibe des champs qui ne sont plus que de bataille. Alors que la surenchère eut été facile, Yohan Radomski prend le parti de la sobriété. La parcimonie des dialogues comme la stratification systématique sur trois strips n’empêchent en rien la création d’un récit complexe qui acquiert une toute autre dimension grâce aux compositions de Jakub Rebelka. Avec un style qui n’est pas sans rappeler quelques marqueteries précieuses ou tapisseries anciennes, voire pour certains l'influence de Mike Mignola, le jeune graphiste polonais sait aussi bien traduire la folie qui habite ces cités totems que la violence qui anime leurs habitants.
Révélant un dessinateur, ce premier volet d'un diptyque fait plus qu’introduire un propos en créant - au travers de planches lourdes et oppressantes - un univers d’une prenante intensité. Un bien bel album !
Atypique, voilà le maître mot de cette BD. La version N&B est belle mais étrange, car les graphismes ont leur charme propre. Côté scénario, c’est de la fantasy un peu Dark classique mais efficace
Surprenant mais tellement bien fait. Le graphisme colle à cet univers glauque et sanglant; le scénario nous entraîne dans ce monde fou et sans espoir. Très bon album.
Affaires de trahison, de pouvoir, de guerre et d'amours contrariées, dit comme ça, rien que de très classique. Pourtant, un décor somptueux a été planté par un dessin magnifique et très original. Comment dire ? du noir blanc en couleur ? serait-on face à un nouveau Comès si tant est que ce soit possible ?
Les paysages, les scènes de bataille, les personnages, tout est très expressif et donne beaucoup de force au scénar. J'ai beaucoup hésité à donner la note maximum, en tous les cas on se réjouit de la suite.