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’érotisme revient à la mode et le gris se conjugue à l’envie !
Annoncé comme la déclinaison, pour le 9ème Art de productions telles Eyes Wide Shut ou Ghost in the Shell, Monika est encore un des ces albums où la forme sauve le fond. Brillant plus par la profondeur de ses décolletés que par celle de son histoire, la nouvelle égérie sur papier glacé de Thilde Barboni ne possède pas la complexité de la Sophia fantasmée par Massimo Visavi et dessinée par "l’italianissime" Adriano De Vincentiis.
Réalisant avec une efficacité déconcertante des pin-up à la sensualité givrée, Guillem March démontre sa capacité à aborder tous les styles. Au-delà d’un trait fin et stylisé qui cultive son attrait pour une plastique racée qui rappelle furieusement celle d’une célèbre poupée, il faut surtout retenir sa mise en couleur. Seule cette dernière arrive à donner un peu de vie à des planches dominées par un esthétisme qui manque cruellement de chaleur. Si graphiquement, ce premier volet ne peut que séduire, l’appréciation est différente lorsqu’il est question d’évoquer le scénario. Curieusement, Thilde Barboni, pourtant écrivaine et dramaturge éprouvée, ne peut se sortir d’une histoire pétrie de lieux communs jusqu’à en frôler, parfois, le ridicule.
Prévu en septembre prochain, Vanilla dolls mettra certainement en lumière les qualités, pour l’instant restées dans l’ombre, de ce diptyque à la volupté stéréotypée.
A lire surtout pour ses dessins et sa mise en couleur. l'esthétisme prédomine.
Petit bémol pour le scénario trop lent qui manque singulièrement de rythme.
On a le sentiment que la scénariste s'est d'abord adapté aux dessins et non l'inverse.
l'histoire très fouillée est peut être plus adaptée à un film qu' à une BD;
encore une fois, je le recommande fortement pour l'esthétisme de cette très belle BD.
Une fois de plus, avec ce premier tome de Monika, Thilde Barboni nous offre un album passionnant au point de regretter de ne pas avoir le fin mot de l’histoire dans la foulée ! Album passionnant par la complexité des personnages qui fait qu’on ne sait jamais vraiment si on a bien cerné leur(s) personnalité(s). Album accrocheur par l’enchaînement des situations et les liens qui se tissent au fur et à mesure que les masques tombent. Histoire envoûtante faite d’intrigues portées jusqu’à la dernière case et se déroulant dans une atmosphère où s’entremêlent la passion, la volupté, les faux-semblants ainsi qu’une réalité dure et amère. Et on vogue ainsi de surprises en découvertes.
Il y a Monika, artiste performeuse, à la recherche de sa sœur autant que d’elle-même par le truchement de ses métamorphoses, et dont on devine que le poids d’une enfance volée a radicalement marqué leur relation, et profondément divisé leurs destinées. Il y a Epson, l’homme politique charismatique au cœur brisé par ses souvenirs. Il y a Théo, l’ami hacker dans l’âme, et qui se met au vert pour achever en secret la fabrication d’un androïde révolutionnaire, tout en gardant un œil protecteur sur Monika. Il y a enfin Erika, la sœur disparue, activiste politique au caractère vengeur et aux desseins bien sombres…
Tout ce petit monde est porté en image par le très talentueux Guillem March. Un dessin fin et précis mais toujours empreint de douceur et de caractère, assuré par un découpage efficace et une mise en page originale et tout en mouvement. Et pour couronner le tout, une mise en couleur directe tout simplement à couper le souffle. Entre le ton très découpé des couleurs vives, il y a les atmosphères tantôt froides, tantôt suaves, mais toujours intelligemment amenées à servir le scénario et ses ambiances mystérieuses, dérangeantes, sensuelles ou rassurantes. Car les couleurs de Guillem March racontent à elles seules une histoire dans l’Histoire, ou plutôt, soulignent et rehaussent le scénario d’une force et d’une dimension nouvelle.
Bref, un premier tome « haut en couleur » qui présage assurément d’une suite et fin qui apportera son lot d’intrigues, d’action et de réponses...
Dans cet album, Thilde Barboni nous emmène dans une ballade sensuelle dans le monde des bals masqués pour mieux introduire deux histoires qui mêlent le tragique au mystère et qui se rejoindront, n’en doutons pas. Elle greffe à cela une troisième histoire qui semble anecdotique à la fin du livre, mais qui ajoute au suspens et à l’envie irrépressible de connaître la suite.
Le scénario est superbement secondé par les magnifiques dessins de Guillem March, dont le trait précis et les couleurs, directes, ajoutent à la sensualité du récit sans jamais tomber dans le vulgaire.
Un duo qui se complète parfaitement et qui signe une introduction qui laisse sur sa faim dans l’attente de la seconde partie du diptyque.
À lire absolument.