S
imon Pooni était un garçon comme les autres : il avait des amis à l'école et un certain talent pour le basket. Mais tout ceci appartient au passé, à un temps révolu où il pouvait encore se servir de ses jambes. Aujourd'hui, la sclérose en plaques le prive de toutes ces petites choses qu'il tenait pour acquises, ne lui laissant que la bande dessinée et le cinéma pour s'évader. Mais c'était sans compter sur l'arrivée de Superior dans sa vie.
Après des passages marqués chez Marvel sur Old man logan, Civil war et autres Ultimates, l’auteur aurait bien voulu se servir de son univers sombre et cynique pour moderniser DC Comics. Son projet d’adaptation de Superman au cinéma est refusé par Hollywood, devenant une source de frustration qui sera à l’origine de ce Superior. Et c'est là que le bât blesse, car si l’intention derrière cette relecture du héros iconique était pleine de bonnes intentions, le résultat est loin de soulever l'enthousiasme. Ce simili-kryptonien est tout aussi lisse que son modèle, ne s’éloignant jamais du cliché boy scout sauveur de l’humanité.
Avec Mark Millar, c'est tout ou rien, on le sait bien. Grant Morrison arrive à faire de son Joe the barbarian une histoire subtile où l’intime et l’épique se combinent à merveille pour créer une véritable émotion autour de ce jeune garçon malade. Tandis que Millar arrive avec ses gros sabots pour imposer au lecteur la tristesse simpliste d’un drama hollywoodien. Le détail du scénario n’a que peu d’importances, tant la grandiloquence prend vite le pas sur une véritable intrigue, pour aboutir à un dénouement forcément spectaculaire. Heureusement Leinil Yu vient sauver les meubles avec un dessin très soigné, dynamique et réaliste, rendant les personnages très expressifs et l’action lisible, notamment grâce à un découpage très cinématographique. La technique de colorisation ne rend par contre pas du tout hommage à l’artiste, laissant de côté la moitié du temps les détails que l’on peut voir dans ses crayonnés.
Récit convenu en forme d’hommage aux comics et aux films qui ont bercé l’enfance de l’auteur, Superior brille par sa maladresse mais garde ce côté fanboy, nostalgique et touchant de naïveté, rendant tout de même sa lecture plaisante pour les amateurs du genre. A noter que Panini poursuit ses efforts en ce qui concerne l'édition, se rapprochant de plus en plus des albums cartonnés de Delcourt et Urban.
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