M
oins connue que sa cousine nippone, la bande dessinée coréenne ou manhwa est néanmoins de plus en plus présente en Occident. Historiquement proche du manga, dont elle emprunte de nombreux codes (copieuse pagination, segmentation prononcée des genres, publication numérique, etc.), elle a aussi été influencée par les comics suite à la Guerre de Corée et, autre conséquence de l'Histoire, comporte une forte composante alternative et contestataire héritage des années de la dictature de Park Chung Hee. Dans De case en case, Kwum Suk Gendry-Kim et Loïc Gendry proposent un petit panorama d'une quinzaine d'artistes afin de mieux connaître la BD du Pays du Matin Calme.
D'Ancco (Aujourd'hui n'existe pas) à Yun Tae-Ho (cf. son populaire webtoon, malheureusement pas encore traduit) et à Lee Doo Ho (Le Bandit généreux), en passant par Kim Hanjo (La mémoire du corps), la sélection démontre la richesse et la diversité de ce marché lointain. Récits historiques, intimistes ou politisés, les auteurs ne laissent aucune pierre retournée dans leurs explorations graphico-narratives. De plus, comme pour leurs confrères franco-belges, ils se décrivent, avant tout, simplement comme des raconteurs. À des milliers de kilomètres, la même passion faite de papier et d'encre les habite !
Éclectique et varié, ce panel se révèle être une véritable invitation à la découverte, malgré la pauvreté, voir l'indigence, des textes. En effet, même avec beaucoup d'indulgence, le ton mièvre et répétitif de la rédaction rend la lecture navrante et gâche carrément la visite. Au final, malgré l'excellente iconographie et le très beau travail d'édition, l'ouvrage reste bien en deçà de la qualité de son sujet.
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