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lors qu'il allait avouer sa vraie nature à Barry Donovan, Werner Von Lowinsky est brusquement interrompu. Barry doit partir, Sanderson, son équipier, aurait de nouvelles informations à propos du tueur en série à lui transmettre. Pas convaincu par cet appel urgent, Werner décide de suivre son nouvel ami. Bien lui prend, car, en réalité, c'est Marco Peralli, un parrain de la Mafia new-yorkaise, qui a « convoqué » le policier.
Suite directe de Morts en série, Le prix du sang démarre sur les chapeaux de roue alors que les différents protagonistes avancent leurs pions dans cette sordide affaire. D'un côté, la police assemble des indices, de l'autre, Von Lowinsky précise son incroyable destin. Plus largement, Serge Le Tendre se débat pour donner un semblant de tenue à son adaptation du roman de David S. Khara. Malheureusement, plus le livre avance, plus la narration s'enlise, écrasée par la quantité d'éléments dramatiques à moitié digérés. Évidemment, le rythme s'en ressent et les nombreuses ellipses deviennent bancales. Résultat, ce thriller ultra-classique mâtiné de fantastique se lit sans réel plaisir, tant le créateur des Errances de Julius Antoine a dû rogner les angles pour caser son récit dans les quarante-six planches réglementaires.
Frédéric Peynet offre un travail solide et efficace. Son approche typée « comics », lui permet de donner un maximum de mouvement et d'énergie à ses dessins, tout en gardant une excellente lisibilité. Les scènes d'action, en particulier, sont menées au cordeau : les vertèbres craquent réellement sous la poigne du Vampire ! Néanmoins, le trait manque parfois de personnalité, le dessinateur ayant préféré s'effacer et mettre tout son talent au service de l'histoire seule.
Sans réel caractère et au rendu très convenu, Le prix du sang clôt sans panache Les Vestiges de l'aube.
Histoire policière sympathique mêlée de fantastique, sans grande prétention mais efficace avec un dessin agréable. Deuxième partie du diptyque réussie.