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l est écrit : Demandez, et l'on vous donnera (Mt 7,7-12). Chaque jour, les Chrétiens dans leurs prières réclament à Dieu la vie éternelle. Les chants de Pâques prônent "Christ est ressuscité des morts, par la mort, il a vaincu la Mort, à ceux qui sont dans les tombeaux, il a donné la vie". Et en cette année 1348, Dieu finit par les entendre et les exauça. La peste noire ravage le Vieux Continent et comme les messes pascales le promettent, à l'instar de Lazare et du Messie, les morts se lèvent des tombes. Enfin, la promesse du Nouveau Testament est accomplie, note le père Swift, vaillant observateur dans sa paroisse irlandaise. Mais quel étrange Éden... Le doute le travaille jusqu'au jour où une jeune fille vivante se réfugie dans l'église. Et provoque une folie meurtrière chez les ressuscités. L'appel de la vie leur donne une faim inextinguible. Le prêtre recommence à prier, pour que ce monde ne soit pas le paradis, car "comment l'Enfer pourrait être pire".
Six siècles plus tard et un océan plus loin, les Incas ont totalement soumis l'Amérique. A la tête d'une armée de dirigeables, le prince Manco, héritier putatif du Sapa Inka vient d'écraser la rébellion des Lakotas et procède à l’anéantissement de ce peuple selon la tradition du sacrifice. Il est bientôt convoqué par son divin père. Celui-ci, terrifié par la sénilité qui l'accable, lui dévoile le secret que les monarques se transmettent à chaque génération : depuis plus de six cents ans, le palais conserve des explorateurs venus de l'Est, des hommes immortels. Manco devra traverser l'Atlantique et ramener la source de l’Éternité afin que l'Inka puisse à jamais régner.
Vous qui êtes saturés par Walking Dead, ne vous fiez pas au pitch de l'éditeur. Nous, les morts n'est pas une version amérindienne de l'incontournable comics et ses créatures sont très loin du "beuuaaarg cervooooo" des séries à zombies. D'ailleurs, elles n'apparaissent que sur quelques pages, le temps de poser le décor. Il faut plutôt se rapprocher de Valérie Mangin qui explorait il y a tout juste dix ans, le même thème dans son Luxley : une conquête inversée du Nouveau Monde mêlée de fantastique. Scénariste dans l'univers étendu de Star wars, mais aussi diplômé d'Histoire, Darko Macan réalise sur un court format un monde très dense et très complexe qui fourmille de références savantes et d'interrogations.
Ce tour de force scénaristique est résumé dans la personnalité du principal protagoniste, Manco. De stature assez délicate, aux traits efféminés, cet ascète expose ses rêves et sa sagesse à l'esclave Ticu, chargé de suppléer sa mémoire. Plutôt diplomate et flegmatique dans ses relations à autrui, il est tout aussi capable d'ordonner un génocide et de faire le travail lui-même en arrachant des cœurs à la chaîne sans sourciller. Il est en lui seul un paradoxe et tous les personnages qui l'entourent sont tous riches et intéressants. La référence à l'inévitable Game of Thrones arrive très vite avec les intrigues qui se multiplient: rivalités familiales, de cœur, vengeance et quête de pouvoir. Tous les ingrédients sont là pour créer une œuvre qui cartonne. Et effectivement, Nous, les Morts est prenant : mélange de médiéval fantastique, de steampunk à la sauce exotique mêlé de tensions shakespeariennes et de dilemmes cornéliens.
Aux pinceaux, Igor Kordey et Yana jouent d'un trait réaliste et essaiment les scènes vertigineuses de foules. Comme le scénario, le dessin grouille d'éléments : costumes et bijoux chatoyants, étendards, tatouages et peintures de guerre, folles technologies. Il faut savoir prendre le temps pour apprécier chaque scène.
Avec cette uchronie protéiforme, Delcourt semble avoir déniché un formidable creuset au potentiel de best-seller.
Si par " uchronie " on peut tout faire , c'est le principe on est submergé par des BD inutiles : le dessin de KORDEY " est toujours aussi mauvais car quand on parle des Inkas avec leurs cultures , leurs habits etc , on a la source pour du graphisme et là , nul , et le scénario n'arrive pas à relever le niveau , arreté ce genre de BD DELCOURT " c'est du merchandising
Très bonne lecture.
Bien qu'en feuilletant je me dise "non non non" pour le style graphique, après quelques pages on y est bien et tout s’enchaîne comme il faut !
Le scénar est pour le coup très original (surtout quand on parle de Z, ça devient rare ces choses là) et le côté exotique de la chose n'y est bien sûr pas pour rien.
Nous avons une belle uchronie zombiesque entre les mains !
Les dessins sont bons mais inégaux, disons qu'on a des planches sur lesquelles on reste longtemps et d'autres qui se passe en 2 secondes de lecture.
Saluons quand même le fait que la BD se dévore mais que personnellement je l'ai encore plus appréciée après lecture en prenant du recul dessus. Et ça aussi c'est plutôt rare !
Enfin, une série avec un nombre de tomes définis (4), ça sera appréciable.
Plutôt curieux je me suis installé dans un fauteuil au rayon culture de mon supermarché et j'ai trés vite été subjugué par le scénario et le dessin, l'ambiance et ce qui ne devait être qu'un feuilletage est devenu lecture. Je suis complètement OK avec M. Leroy dans son analyse. J'attends la sortie du 2ème opus pour acheter les 2.
Extrêmement déçu par cette bande dessinée.
Les dessins sont à mon goût tout juste moyens car trop fouillis et certaines cases manquent de clarté.
Le scenario s'annonçait bien : incas vs zombies. Je m'attendais a du grand n'importe quoi déjanté et j'ai eu droit à une sorte de conflit (sans intérêt) politico-geographico-generationnel.
Au surplus, la psychologie des personnages a été pensée a la truelle: aucune complexité, rien de rien.
Bref, peut-être le tome 2 sera-t-il meilleur ? Pas difficile, car pour l'instant ça ne vole vraiment pas bien haut.
Sans intérêt pour l'instant.
tout d'abord, la couverture m'a interpellée et je la trouve vraiment réussie.
ensuite, les dessins sont plaisants malgré quelques défauts sans gravités.
ensuite le scénario sort vraiment des sentiers battus.
bref, une BD sympa même si le sujet peut surprendre
il est certain qu'elle ne plaira pas à tous le monde.
j'attends la suite avec impatience