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Lazarus 1. Pour la famille

23/04/2015 13367 visiteurs 8.0/10 (2 notes)

L a planète a subi une crise économique et sociale sans précédent. Des individus à la richesse incommensurable ont supplanté les États et s'en sont arrogés la gouvernance selon un système féodal. Forever est le Lazare de la famille Carlyle. Présentée comme la fille du patriarche Malcolm, elle est en réalité un outil issu de manipulations génétiques, capable de se régénérer et de survivre à la plupart des blessures. Elle a été construite et entraînée pour être à la fois le bouclier qui protège et la main qui frappe. C’est l’arme ultime. Pourtant, malgré son important traitement médical et l’intensité du suivi dont elle est l’objet, elle a un fort besoin d’affection et éprouve bien trop souvent des doutes et des arrière-pensées dans l’exercice de ses fonctions. Et ça, ce n’est pas bon pour un chien de garde.

Lazarus arrive en France précédée de la réputation d’être une série majeure. À l’issue de ce premier tome, il semblerait que cela ne soit pas usurpé. Certes, ce n’est pas sur le fond qu’il faut chercher les points forts. Un pouvoir détenu par des despotes/mafieux, un exécuteur en chef des basses-œuvres dont la foi en son devoir se lézarde progressivement, des enfants qui s’étripent pour manger le père, voilà un tableau bien connu qui peut s’appliquer à n’importe quelle époque. Si l’histoire s’inscrit dans un contexte d’anticipation, la vision du scénariste n’est en rien farfelue ni débridée. Elle plonge dans l’observation et l’extrapolation de nos fonctionnements actuels, entre la puissance financière de sociétés privées qui dictent leurs lois aux États et les progrès annoncés issus du croisement de la génétique et de l’informatique.

Non, la force de ce récit réside dans le soin apporté à la construction de cet univers et la caractérisation des acteurs. Greg Rucka, sur la base d’une trame classique de thriller, maintient constamment le lecteur en éveil. Il divulgue tout doucement les arcanes de son monde et trouble graduellement l’image de sa tueuse en faisant surgir des failles (empathie pour des victimes, honte après avoir donné la mort) dans l’armure du « Terminator » qu’elle est censée être. Sa narration s’articule autour de séquences différentes et parfaitement enchaînées : les temps dits faibles où Forever se dévoile, les instants durant lesquels le fonctionnement du clan et la personnalité malsaine de ses membres sont mis en avant et, bien sûr, les moments d’action, violents et explosifs. Il n’y a rien de spécialement remarquable en tant que tel, mais avec une héroïne charismatique, une orchestration soignée et habile, l’envie d’en savoir plus ne faiblit jamais.

Michael Lark est un compagnon idéal pour inciter à découvrir ce récit. Son trait réaliste et son utilisation de la couleur composent des planches dans lesquelles il est facile de s’immerger. Le dessinateur se montre aussi à l’aise pour exprimer les émotions à travers les regards, les positions du visage ou du corps, que pour traduire toute la sauvagerie et la tension des scènes de combats où son découpage fait merveille.

Avec un personnage principal fort et en dévoilant juste ce qu’il faut pour piquer l’intérêt et la curiosité, cet épisode, dynamique à souhait et précisément agencé, invite clairement à poursuivre l’aventure. Bonne nouvelle, le deuxième recueil, intitulé Ascension, est annoncé pour le mois d’août.

Par O. Vrignon
Moyenne des chroniqueurs
8.0

Informations sur l'album

Lazarus
1. Pour la famille

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Note: 4.6/5 (69 votes)

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L'avis des visiteurs

    Lakazdelonclepol Le 03/05/2023 à 11:52:35

    Le postulat de départ est très audacieux et pourtant les évolutions de notre monde nous poussent à le rendre très plausible.
    Cette vision futuriste froide et dure suscite la réflexion et, en cela, LAZARUS est une BD assez salutaire.
    En parcourant les avis de lecteurs on peut mesurer tous les ressentis variés à cette lecture, une démonstration du caractère sensible des sujets abordés par cette série atypique.
    Une œuvre addictive.

    Lecture DC Le 21/10/2021 à 14:19:41

    Ce premier tome a pour objectif de présenter l’univers de Lazarus ainsi que les personnages principaux de la famille Carlyle et bien entendu l’héroïne Forever. À travers un complot interne et une négociation avec une famille rivale, le lecteur va pouvoir découvrir la fonction d’un Lazare, leur puissance, mais aussi le traitement parfois dénué d’humanité qu’ils subissent.

    ----> Lire la suite sur https://lecture-dc.fr/lazarus-comics/
    ----> En savoir plus sur l'Ordre de Lecture DC Comics sur https://lecture-dc.fr

    INTRIGUES 4.5/5
    DESSINS 4.5/5
    PERSONNAGES 4.5/5

    LES PLUS
    Un univers riche et captivant
    De la géopolitique bien dosé
    Des personnages profonds et unique

    LES MOINS
    Des passages un peu mou de temps en temps

    Erik67 Le 22/12/2020 à 15:33:59

    Je n'ai pas trop aimé l'univers futuriste, le récit ainsi que le dessin très sombre. C'est tout cet ensemble qui peut faire qu'on aime ou pas une oeuvre.

    Il faut dire que ce n'est guère crédible comme postulat de départ. Une famille riche règne sur un monde de pauvres et n'hésite pas à faire sa loi en se servant d'être doté de pouvoirs exceptionnels comme la régénération du corps. On découvre petit à petit ce qui fait tenir ce monde avec ses codes bien particuliers.

    Je n'ai pas réussi véritablement à rentrer dans ce récit bien que le rythme soit présent. C'est très froid et parfois trop impersonnel. On suit une héroïne à laquelle il est difficile de s'attacher. Bref, cela ne prend pas. Par la suite, on devine que les rouages dépassent certaines frontières mais il est trop tard pour bien faire. Le manque d'empathie peut effectivement nuire à l'envie de continuer l'aventure.

    sebastien01 Le 26/05/2019 à 09:54:49

    Dans un futur proche, il n’y a plus ni Etats ni gouvernements. Le monde est divisé en territoires sur lesquels règnent sans partage de puissantes familles. A l’instar d’une société pyramidale poussée à l’extrême ou d’une dictature moyenâgeuse, on retrouve aux étages inférieurs une petite classe moyenne (appelés "serfs") et une abondante classe ouvrière (appelés "déchets"). L’histoire racontée par Greg Rucka nous fait suivre la famille Carlyle et se concentre en particulier sur le personnage de Forever. Tour à tour commando, assassin, émissaire ou garde du corps, la jeune femme surentrainée obéit sans sourciller aux ordres de son paternel et joue froidement son rôle de Lazare.

    L’attention du lecteur est cependant rapidement captivée par les dissentions internes à la famille mais surtout par la personnalité de Forever, moins monolithique, antipathique et insensible qu’annoncée. Qui plus est, l’univers dystopique imaginé par Rucka est incroyablement riche et réaliste. L’histoire s’annonce passionnante à suivre et il s’agit assurément du meilleur titre de Glénat Comics. Il faudra cependant être patient car ce premier tome laisse une foule de questions en suspens, d’autant plus que les révélations sont rares (Lazarus 2013, #1-4).

    Si l’histoire est aussi captivante, cela est dû en grande partie au dessin de Michael Lark. Son trait est réaliste, brut, très encré – assez proche de ce que fait Alex Maleev. On le sent autant à l’aide sur les personnages que sur les décors et cela contribue à créer une atmosphère sombre et dure propice au récit. Pour les amateurs, il faut lire les précédentes collaborations de Rucka & Lark sur Gotham Central ou Daredevil.

    Shaddam4 Le 13/11/2018 à 13:34:28

    Beaucoup entendu parler de cette série du scénariste tendance Greg Rucka, du coup je me lance: dystopie absolue où le monde est régi par des grandes familles à la tête de multinationales, qui font la loi, la police, la guerre, bref, dirigent le monde en un système proche de la féodalité. Les humains sont répartis en trois classes: les familiers (la famille élargie), les serfs, travaillant pour la Famille, et les déchets qui sont considérés comme inutiles. Ce monde est absolument terrible et le scénariste nous fait suivre les pas du Lazare de la famille Carlyle, Eve, machine de guerre invincible formée dès son plus jeune age pour assurer la sécurité de la famille. Impitoyable, elle est néanmoins humaine et s'interroge sur sa place dans la famille et sur l'amour supposé de ce père génétique, le patriarche de la Famille qui entretien une relations ambiguë avec elle.

    Si les dessins sont assez difficiles pour moi (style américain fait de numérique très noir et pas toujours précis (style que pouvait avoir Bec à une époque et qui allie photoréalisme et aspect très froid), je reconnais que ce monde sorti des cauchemars de Renato Jones est passionnant en même temps que terriblement dur. On part sur un format long dans le style des séries US et l'histoire (très axée sur la psychologie des personnages) et l'univers justifient de poursuivre la lecture.

    Lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2018/10/28/sushi-et-baggles-2

    paulin89 Le 19/02/2016 à 16:03:37

    une intrigue super sympa qui se découpe en chapitre et qui se laisse lire toute seule sans accro. Un dessin très beau, très fin qui permet de mettre en valeur encore d'avantage le scénario. A lire sans hésitation!!!

    Urbanscarface49 Le 15/07/2015 à 22:23:09

    Le célèbre Greg Rucka, auteur de nombreux récits licenciés chez Marvel et DC, ainsi que certaines créations originales, telles que Whiteout, Felon, et l'excellent dessinateur Michael Lark, co-auteur de Scene of Crime et dessinateur de Gotham Central, reviennent pour une nouvelle série Image.
    Lazarus nous entraine dans un univers d'anticipation néo-capitaliste où une poignée de familles dirige le monde politico-économique, et même le monde tout court.
    Ce premier tome contient les 4 premiers numéros de la série, qui constituent un excellent début de série (ce qui n'est pas tâche faicile) avec une entrée dans l'univers fluide, des personnages ayant dès le départ un certain charisme et une intrigue très bien maitrisé qui nous talonne jusqu'au bout et engendre une impatience insoutenable du second tome.
    Un excellent début de série qui à de bonnes chances de devenir culte.
    Indispensable pour les amateurs de comics.

    artbd Le 19/05/2015 à 21:41:55

    Une intrigue prenante dès les 1ères pages, des personnages qui prennent place rapidement et efficacement, un dessin de Michael Lark sombre à souhait (jetez un oeil sur certaines des planches sur 2D Galleries, c'est à tomber par terre), voilà qui préfigure un beau succès en France après un carton aux Etats-Unis.

    madmix83 Le 17/05/2015 à 17:20:42

    Quand on aime les dessins de Michael Lark, la moitié du chemin est faite ! Ajoutez à cela une intrigue passionnante de Greg Rucka et vous obtenez une très bonne BD polar/fantastique !

    biggyjay Le 03/05/2015 à 22:02:12

    Topissime ! Un récit dense qui ne dit pas tout, une intrigue prenante et rythmée. Le tout servi par une dessin assez "dark" mais vraiment sympa. Foncez !