L
’amorostasie ! Quelle est cette curieuse pandémie qui fige ceux qui laissent libre cours à leur élan amoureux ? Existe-t-il un remède à ce mal qui résiste à tous les chercheurs de la planète ? Peut-être ! Encore faut-il le découvrir…
Face au succès, nombreux sont les one-shots qui jouent les prolongations. En soi, le procédé n’est en rien répréhensible, pour peu que les opus qui suivent apportent leur pierre à l’édifice. Dans Amorostasia pour toujours…, il faut se rendre à l’évidence : ce deuxième album joue sur les variations d’une partition déjà écrite pour son prédécesseur. Cyril Bonin souhaitait-il développer plus en avant certaines thématiques ? Peut-être ! Mais force est de constater que bien des conséquences sociales de cette étrange maladie avaient été largement abordées dans ce qu’il est convenu désormais de considérer comme le volet d’ouverture. Il y a cependant une grande différence entre les deux albums ! Alors que le premier s’articulait autour d’Olga et de ses états sentimentaux, le second élargit le spectre des préoccupations et s’intéresse (plus) à la dimension sociétale de cette endémie. Il est toutefois possible de regretter un rapprochement discutable avec l’Occupation puisqu’il est question de couvre-feux, de réseaux ou de groupuscules entrés en dissidence pour ne pas dire en résistance et de brassards stigmatisant la condition de femme seule… D’autres manières de condamner l’irrationalité des comportements face à l’incapacité à maîtriser un phénomène qui échappe à l’entendement auraient pu être employées. Quoi qu’il en soit, Cyril Bonin évite d’en faire trop et montre une foi inébranlable dans la capacité des individus à s’opposer à la dictature de la peur de l’inconnu !
S’il est possible de disserter sur le scénario et l’ambigüité de l’épilogue, il serait par contre inutile de vouloir faire de même avec un dessin dont l’élégante esthétique, rehaussée d’un nuancier de gris parfaitement maîtrisé, ne laisse prise qu'à peu de critiques.
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