I
l y a comme une évidence à voir Jean-Luc Cornette relater la vie de Frida Khalo ; le ton de ses œuvres passées le prédisposait certainement à se plonger dans le parcours d’une artiste peintre qui a fait de son existence un étendard de la révolution et un plaidoyer pour la liberté.
Cette osmose, entre iconoclasme et surréalisme, se prolonge agréablement dans le dessin de Flore Balthazar qui pare cette destinée erratique de couleurs chatoyantes. Le Mexique, terre de soleil qui accueillit Trotski à bras ouverts, est dépeint avec une verve incroyable, et présenté comme un pays peuplé de gens qui aiment la vie et la célèbrent. À travers l’art, bien sûr, mais aussi dans un rapport au corps plutôt libre qui n’empêche pas les sentiments de gouverner les existences. Dans la narration de Cornette également, on retrouve ce manque de logique, de fil rouge, comme si tout était conduit par les émotions, les coups de sang. Tout cela crée par instants une grande confusion, les personnages – connus ou inconnus – se croisant et se recroisant dans un mouvement continu. Parfois, ils se déchirent au passage, tiraillés entre leurs propres aspirations et les objectifs d’une cause qu’ils défendent tant bien que mal.
Les réflexions se succèdent aussi à un rythme effréné. Elles portent sur l’art et ses catégories, la politique et ses enjeux, l’amour et ses atermoiements. Ode à la vie, cette biographie romancée de Frida Khalo est un manifeste pour plus de justice, d’équité, de respect et de fraternité. Il parle à la fois d’un idéal communiste voué à l’échec, que les luttes intestines et les conflits internationaux auront réduit à néant, et d’une femme qui voulait prendre sa vie en main et s'en est donné les moyens.
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