L
a collection des Univers de Stefan Wul accueille dans ses rangs Thierry Smolderen, un scénariste qui s’intéresse de près à l’histoire de la bande dessinée et à ses multiples formes. À la lecture de ce Retour à zéro, cette passion transparaît véritablement, tant il est évident qu’une réflexion poussée a été à la base de cette adaptation du premier roman de l’auteur.
La narration est le témoin d’une époque, débouchant sur un rendu pour le moins saccadé : la trame, faite d’incessants rebondissements et de « deus ex machina », semble confuse comme l’était sûrement le récit d’origine. Plutôt que de gommer cette marque de fabrique, Smolderen a tendance à la mettre en exergue, dans un souci de s’inscrire dans une logique historique. Pour les lecteurs habitués à des déroulements comportant moins d’aspérités, l’impression est celle d’une précipitation. Replacée dans son contexte éditorial, la manœuvre s’apparente toutefois davantage à un hommage. Il est trop rare de voir des créateurs poser des choix forts, intransigeants, pour venir ensuite se plaindre du résultat.
Abouti, le travail de celui qui signait déjà le classieux Nos guerres et l’improbable Bordel de luxe, Laurent Bourlaud, l’est également. Son style va comme un gant à ce roman fondateur, donnant à des planches très esthétisantes un petit côté rétro qui n’est pas sans rappeler Souvenirs de l’empire de l’atome, du même scénariste, ou le récent Adam Clarks. L’aspect figé, loin de desservir l’album, lui confère une vraie identité sans empêcher les scènes d’action de se succéder.
Au confluent de diverses influences qu’un intéressant dossier placé en fin d’ouvrage vient expliciter, Retour à zéro est une œuvre singulière, d’autant plus que l’édition soignée ajoute à la nostalgie qui en émane.
Retour à 0 est l'un des rares romans de Stefan Wul que j'ai lu, et j'avais plutôt apprécié. Cette adaptation est franchement réussie. Mais si l'idée globale du scénario est plutôt originale et captivante -- c'est plutôt son dénouement qui laisse à désirer.
Quoi qu'il en soit, j'ai bien aimé le dessin particulier qui ne semble pas plaire à tout le monde. En lisant le cahier en fin d'album, on comprend pourquoi Thierry Smolderen et Laurent Bourlaud ont opté pour ce style. Comme hommage aux couvertures de romans de gare et de bandes dessinées des années 30 et 40, c'est très réussi! Mais on peut comprendre pourquoi certains lecteurs n'aimeront pas, presque cent ans plus tard.
Divertissant!
Alors que cette collection consacré aux oeuvres de Stefan Wul avait plutôt bien commencé Niourk, Oms en série ou encore La peur géante, j'ai senti une véritable baisse de régime et voir une déception pour Piège sur Zarkass et Rayons pour Sidar. Cela se confirme avec ce titre. Retour à zéro est volontairement rétro dans un dessin pour créer un effet de style qui ressemble un peu à Souvenirs de l'empire de l'atome avec son côté Métropolis. Graphiquement, je dirai que c'est loin d'être beau et je reste poli.
L'histoire est à se tirer les cheveux. C'est dommage car il aurait fallu une adaptation plus futuriste et plus réaliste sur le mode d'une colonie qui se retourne contre la planète mère. C'était sans doute possible. L'adaptation est sans doute très fidèle au roman mais le résultat est une déception pour le lecteur que je suis.
désolé mais cet exercice de style est une horreur qui risque de faire fuir tout lecteur qui commence S WUL à partir de celui-ci!
ils ont massacré l'un des meilleurs opus de WUL...
on peut rattraper le coup: les dessinateurs de TERMINUS 1 (magnifique..!!!) devraient être sollicités pour refaire "Retour à zéro"
prions....
Voici la légende : Madame Perrault aurait lu un très mauvais roman de science-fiction, le signifie à son mari qui, pris au jeu, aurait écrit en une quinzaine de nuit « Retour à « O » et ce mari est le futur Stefan Wul.
Dans « retour à « O », l’imagination d’une écriture automatique maitrisée y est foisonnante ! Certains spécialistes pensent d’ailleurs que Larry Niven aurait emprunté la thématique de la sélection naturelle à « retour à « O » » pour son « anneau-monde », tout comme Richard Fleischer et la guérison de l’homme par une équipe d’hommes miniatures dans le corps du malade pour son film « Le voyage fantastique »…C’est dire l’imaginaire débridé de ce roman qui, au-delà de ses deux exemples, a bien d’autres idées incroyables pour ces années-là !
Du roman, l’auteur construit une trame réussi avec un final « push-line » comme on l’aimait dans les années cinquante. Par contre, et comme toujours chez Wul, les personnages y sont lisses.
Pour l’adaptation, Thierry Smolderen ne dépoussière pas, n’actualise pas le propos et assume pleinement les idéologies de l’époque (guerre froide, misogynie latente…). Au contraire, il rend un hommage appuyé au « Pulp » d’antan. Le scénariste, d’ailleurs, ne peaufine pas d’avantage les personnages, n’améliore pas la trame du roman, bourrée de situations abracadabrantesques, mais son découpage est plus incisif. La lecture va à l’essentiel et c’est une BD véritablement Pulp que nous lisons
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Au dessin, Laurent Bourlaud construit une vision à la fois rétro et très contemporaine. Le dessinateur assume les formes avec excès, comme s’il exagérait le propos géométriques de Stanley Kubrick dans « 2001 », film de fin 1960 tout comme le roman. Certes, il y a une adaptation forcée pour le lecteur en tout début d’album mais l’expérience est belle par la suite : les cases aérées et inspirées, les cadrages toujours novateurs, la couleur et l’ancrage servant parfaitement le propos du concept-art.
Tous ces partis pris audacieux font de cet album un objet rare et précieux ou la recherche graphique est aussi innovante que fut le roman en son époque. Une franche réussite, limite un chef d’œuvre…
Les univers de Stefan Wul sont ,quoiqu'on en pense,toujours déroutant et fascinant,pour Retour a zero ,premier roman,les bases sont là...!
Alors autant dire que pour un scénariste ainsi qu'un dessinateur(je repense a Laloux/Topor pour les maîtres du temps:l'enfant de perdide a voir ou lire absolument et l'excellent Planète sauvage: oms en série ) la chose ne sera pas aisée a essayer de percevoir la pensée de cet auteur fantastique
Et pour dire vrai j’étais hésitant a acquérir ce "one shot" ...Alors
Le dessin de Laurent Bourlaud avec ces couleurs franches et ces formes surréalistes ont était un frein pour moi,malgré cela je l'ai lu et ma foi,pris dans l'histoire je l'avala d'un trait comme assoiffé,quand au dessin qui me faisait tant reculer ,je me suis mis a l'accepter. Casser les codes a toujours des effets secondaires ,et là c'est une réussite étonnante....!
a signaler que les choix des auteurs se sont surement fait en tenant compte de l’époque ou le roman fut écris,il y avait là une ambiance de "metropolis de fritz lang "
Bref un jolie tour de force pour ce duo Smolderen/Bourlaud ..Bravo