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Tin Lizzie 1. La belle de Ponchatowla

24/02/2015 5904 visiteurs 5.0/10 (1 note)

L 'arrivée de la première automobile à Ponchatowla ne passe pas inaperçue ! En 1908, ce type d'engin est plus qu'exotique, surtout au fin fond du Mississippi. C'est le « Colonel » Lebey, un riche propriétaire terrien, qui a commandé la machine dans le but de la transformer en tracteur. Cette tâche ne réjouit pas trop Rhod, le régisseur du domaine. Il préférerait pouvoir aller faire la fête à New Bay au volant du bolide. Profitant de l'absence du patron et de la complicité de Jack, le petit-fils de celui-ci, il va pouvoir réaliser son rêve.

La belle de Ponchatowla est le premier album d'un duo d'artistes - Thierry Chaffoin au scénario et Dominique Monféry aux dessins – venant du monde de l'animation. Publié au sein de Calandre, la collection « vroum-vroum » des éditions Paquet, ce récit humoristique met en avant la célébrissime Ford T. Démarrage à la manivelle, comportement routier capricieux et freinage aléatoire, sans parler des compétences contrastées des conducteurs, donnent au récit un ton bon enfant. Malheureusement, le reste du scénario pêche par son manque d'originalité : le fil rouge est passablement usé (une quête pour conquérir le cœur de la belle), les personnages sont formatés (Rhod le baraqué timide, Jack le petit gars déluré, Knox le méchant de service, etc.) et le contexte historique mal utilisé (dans le Sud des États-Unis, à cette période, un Noir aurait difficilement pu se retrouver dans un saloon pour jouer au poker avec des Blancs, par exemple). Le scénariste survole beaucoup d'éléments narratifs, sans jamais vraiment les exploiter à fond.

Graphiquement, Tin Lizzie souffre également de la même volonté de trop en faire. Monféry maîtrise son art et le montre bien, peut-être trop. La multiplication de cadrages audacieux (plongées, contre-plongées, vues aérienne, gros-plans, etc.) donne le tournis. À force d'être mis à l'épreuve à chaque nouvelle case, l’œil finit par avoir de la peine à suivre les événements. Un peu plus de retenue aurait été plus que bienvenue. Le même reproche peut-être fait à Julia Weber dont la savante mise en couleurs se révèle rapidement écrasante. En effet, les incessants jeux d'ombre et de lumière assènent plus qu'ils ne suggèrent.

Souffrant d'une réalisation agaçante sur la longueur, l'atmosphère de La belle de Ponchatowla en devient irrespirable, et cela, sans que les gaz d'échappement soient mis en cause. Suite et fin dans le tome deux.

Par A. Perroud
Moyenne des chroniqueurs
5.0

Informations sur l'album

Tin Lizzie
1. La belle de Ponchatowla

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L'avis des visiteurs

    toon's Le 23/02/2015 à 19:23:22

    Tin Lizzie, qui signifie littéralement « petite auto métallique », n’est autre que le surnom familier de la Ford T fabriquée en 1908. Et c’est justement à cette époque, dans l’Amérique des grands espaces, que se déroule cette aventure, à bord d’une Ford T jaune rutilante, sur les chemins du Mississippi.
    Les dessins semi-réalistes de Dominique Monféry, qui ne sont pas sans rappeler ceux de Régis Loisel, semblent tout droit sorti de cartoons. Les visages expressifs et attachants rendent les personnages éminemment sympathiques et le trait rond donne du volume à chaque vignette sans pour autant dynamiser ce récit fantasque en une histoire extravagante !
    Les dialogues cocasses de Thierry Chaffoin sont de qualité et collent parfaitement aux mimiques de chaque protagoniste. Le scénario bien qu’original et bien structuré manque un peu de relief et de rebondissement pour nous emporter encore plus loin dans cette atmosphère cotonneuse.
    A bord de cette « vielle guimbarde » toute neuve, ce road movie fantaisiste nous entraîne aux confins du sud des Etats-Unis sous les couleurs chaude comme la Louisiane de Julia Weber.
    L’émerveillement que suscite ce progrès à quatre cylindres et deux vitesses dans cette contrée reculée et l’enthousiasme que j’ai eu à la vue de la couverture, n’a pas provoqué le coup de foudre escompté à la lecture de ce premier tome, malgré un travail collectif de bonne facture.
    Annoncé comme un diptyque, ce premier opus manque donc de profondeur et l’intrigue demeure très superficielle. Malgré le ton primesautier, il ne manque pas grand-chose pour se laisser griser par la vitesse de Tin Lizzie et pour vrombir de plaisir, si ce n’est un deuxième tome à la ligne narratrice plus rythmée, plus pêchue, plus rock, plus… « Thin Lizzy » !