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epuis qu’ils ont repris les rênes de Batman avec le renouveau des New 52, Greg Cappulo et Scott Snyder soulèvent un enthousiasme général avec des scénarios travaillés et un dessin de qualité. Après avoir répondu aux attentes avec La cour des hiboux et redéfini le Joker avec Le deuil de la famille, ils s’attaquent aux origines de l’homme chauve-souris dans ce dernier tome de L’an Zéro.
Changement radical de cap pour le Chevalier noir. Après deux cycles très sombres et empreints de violence psychologique, les protagonistes sont maintenant confrontés aux énigmes du Sphinx, qui met la main sur Gotham pendant les jeunes années du justicier. Les auteurs surprennent avec un virage prononcé vers l’action et l’aventure, plus proche du dessin animé de 92 que des derniers films signés par Christopher Nolan. Les vilains y sont hauts en couleur, les épisodes parsemés de gadgets et d’affrontements homériques.
Ce remaniement de l’ambiance est soutenu par l’utilisation que fait FCO Plascencia des couleurs, transformant Gotham en ville ensoleillée à la nature luxuriante. La démarche est originale et fait souvent mouche quand il s’agit de dépeindre des paysages urbains ou d’illustrer une tempête titanesque, mais, malheureusement, le rendu est inégal. Certaines cases sont moins travaillées, le coloriste s’attardant principalement sur les grands tableaux et les scènes d’action. Le souci du détail qui faisait précédemment le succès des séquences intimistes fait ici défaut à plusieurs reprises, provoquant chez le lecteur un détachement régulier. Pour ce qui est du dessin pur, Greg Cappulo rappelle sans cesse qu’il est l’un de ces artistes qui semblent nés pour dessiner des capes et des ruelles inondées par la pluie.
De son côté, Scott Snyder livre un scénario qui divisera de nouveau le lectorat. Les épisodes centrés sur la relation entre le Joker et l’homme masqué apportaient une pierre de plus à la mythologie, étoffant un répertoire symbolique déjà si riche. La violence sacrificielle qui lui était infligée par son pire ennemi poussait les murs de la notion d’héroïsme, offrant au lecteur un final d’une rare subtilité psychologique dans le monde des super-héros. L’an zéro donne l’impression de revenir en arrière, retombant dans les travers du savant fou et du grand méchant qui veulent détruire le monde. L’auteur parsème pourtant son récit de références renvoyant aux grands classiques, mais leur justification demeure difficile à trouver. L’influence de 75 ans d’aventures pèse sur l’histoire, donnant l’impression de revoir par bribes des cycles précédents (No man’s land, The Killing Joke, The Dark Knight Returns). Pour un connaisseur, la multiplication des clins d’œil paraîtra un peu lourde, desservant le propos. A contrario, les néophytes y trouveront leur compte, chaque personnage et situation faisant honneur à la saga.
Les origines sont finalement peu traitées, mis à part la relation de Bruce avec ses parents et Alfred. Le cycle du Joker ne produisait pas un grand final, mais il avait le mérite d’ébranler le mental de Batman, le laissant avec des cicatrices morales qui pourraient le redéfinir. Sympathique, ce tome 2 confirme que l’année zéro n’était pas forcément nécessaire, et que Scott Snyder avait surement besoin d’une pause pour pouvoir écrire avec soin ce qui compte vraiment : l’après-Joker. Une nouvelle page se tourne pour le duo d’auteurs, qui impriment tant bien que mal de leur empreinte l’un des super-héros les plus populaires à ce jour.
Après deux arcs de très haut niveaux, l'an zéro est moins bon, la faute à un scénario moins palpitant et surtout à un super vilain sans charisme.
Le scénario met surtout en avant Gotham et sa transformation, mais le tout est un peu long et très bavard.
Mais ne blâmons pas les auteurs pour autant car cela reste du très bon Batman, graphiquement c'est toujours impeccable et les quelques surprises scénaristique sont toujours très bien vu.
Récit et dessins sont toujours bons mais n'égalent toujours pas, hélas, la qualité des tomes 1 et 2. Je trouve de plus, que cette fois, le méchant, à l'inverse du tome précédent, est en carton. Il n'est pas consistant et pas crédible un seul instant !
Avec une première partie de l'an zéro légèrement décevante, nous voici avec les arcs "dark city" et "savage city" qui complètent les "nouvelles" origines de batman dans sa série New 52, verdict ?
Avec une premier arc très bien mise en scène mais somme toute très classique, le deuxième arc nous propose un véritable thriller post-apocalyptique très réussi, superbement écrit par l'étoile montante de DC : Scott Snyder (avec bien sur Sean Murphy).
Quant à la réalisation graphique, Greg Capullo nous propose une très belle mise en scène et un dessin toujours de qualité.
A lire absolument donc pour les fans du plus grand détective du monde et une série indispensable pour les néophytes désirant découvrir cet univers.