E
nola est une vétérinaire, mais pas la peine de lui apporter votre toutou ou votre vache favorite. En effet, la jeune fille s'occupe d'une toute autre sorte de faune : elle soigne uniquement les animaux des contes et légendes ! Son dernier patient en date ? Une gargouille mélancolique qui ne tient pas en place sur la façade de la cathédrale…
La gargouille qui partait en vadrouille rassemble tous les éléments traditionnels des séries destinées à la jeunesse. Une héroïne débrouillarde, flanquée d'un petit animal générateur de gags, s'agite dans un cadre médiévalo-fantastique qui rappelle le Royaume cher à Benoît Feroumont. Le tout est raconté sur un ton léger et bondissant. Joris Chamblain (Les carnets de Cerise) connaît la musique et son scénario se déroule à toute vitesse, sans anicroche majeure, mais sans grande originalité ni profondeur non plus. La personnalité espiègle et sautillante d'Enola fait néanmoins mouche et insuffle une énergie de tous les instants à l'histoire.
Après Sorcières Sorcières, il s'agit de la deuxième collaboration avec Joris Chamblain pour Lucile Thibaudier. Pour ce nouveau projet, celle-ci a développé un univers graphique très typé dessin animé. Le trait tout en courbe se révèle très fluide et dynamique. Les personnages, délicatement croqués, arborent tous un rictus disneyen de circonstance (pour ne pas dire réglementaire). La mise en couleurs – noyées dans des tons pastels – est à l'unisson, même si elle a tendance à masquer le style très fin de la dessinatrice dans les scènes nocturnes ou d'intérieur.
Aguichant pour l’œil et réalisé avec soin, La gargouille qui partait en vadrouille offre un moment de détente à défaut de convaincre totalement.
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