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Black Science 1. De Charybde en Scylla

16/02/2015 10567 visiteurs 8.0/10 (2 notes)

E n utilisant les sciences interdites, Grant McKay a embarqué son équipe, son directeur de programme et ses deux enfants dans un projet fou. Ils vont pouvoir atteindre un nombre incalculable de réalités, chacune créée à partir des choix effectués par chaque être vivant de l’univers. Les scientifiques, plongés dans l’euphorie de leur succès, ont par contre oublié quelques aspects pratiques. Par exemple, que fait-on si la machine se détraque ou si la faune rencontrée est quelque peu inamicale ? Il va falloir trouver très vite des réponses, car c’est exactement ce qui vient d’arriver à la suite du premier saut, un membre du groupe y laissant même la vie. Et se promener à travers les différentes couches de matérialité est-il vraiment sans conséquences ?

Voilà un récit de science-fiction qui démarre sur les chapeaux de roues. Bourrée d’action, cette histoire déroute au départ. Une voix off guide le lecteur qui ne sait pas à qui elle appartient. Des noms sont cités, une femme meurt, il y a de drôles de bestioles. Bref, c’est extrêmement dynamique, mais tout aussi confus. Il faut tenir jusqu’au deuxième chapitre au cours duquel Rick Remender commence à livrer des informations sur les protagonistes et sur ce qui se joue dans ce maelström initial.

Les bases sont simples mais pleines de promesses : des savants voyagent entre les dimensions sans possibilité de contrôler leur destination. En effet, leur dispositif – le Pilier – est détraqué. L’autre élément assez anxiogène est qu’à chaque arrivée sur un monde, un compte à rebours aléatoire se déclenche avant le prochain saut. Dans un contexte calme, cet état de fait est gérable, cependant, dans un milieu hostile, l’angoisse qu’un camarade soit involontairement abandonné est bien présente. Ajoutez de réelles tensions entre les individus, une probabilité que cette promenade interdimensionnelle ait des conséquences inattendues sur la réalité, et vous avez une aventure riche et intrigante.

Il y en a un qui, manifestement, est inspiré par ce foisonnement d’idées. Matteo Scalera s’en donne à cœur joie dans la caractérisation de ces mondes hétérogènes et des créatures qui les habitent. Son trait anguleux – qui n’est pas sans rappeler celui de Davide Gianfelice (Northlanders) – est puissant et dynamique. Tout d’abord surprenantes, les couleurs flamboyantes de Dean White s’avèrent judicieuses et utiles au rendu des atmosphères, notamment lorsqu’il s’agit de remplir les fonds parfois vides de décors, et ce, sans jamais nuire à la lisibilité du dessin.

La suite (prévue en mai) est attendue avec envie tant le potentiel est intéressant. Il est à souhaiter que les auteurs sauront l’exploiter afin d’éviter que cette odyssée se transforme en simple découverte de l’Infinivers, aussi agréable et exotique soit-elle. Cependant, ces craintes - de celui qui est déjà fan - ne doivent pas venir gâcher le plaisir de la découverte de cet épisode prenant et addictif.

Par O. Vrignon
Moyenne des chroniqueurs
8.0

Informations sur l'album

Black Science
1. De Charybde en Scylla

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L'avis des visiteurs

    Erik67 Le 26/08/2021 à 08:05:43

    Il y a du bon et du mauvais dans Black Science où une machine permet à des voyageurs de passer d'un univers à l'autre. Mon avis est par conséquent assez mitigé.

    Il y a comme une sorte de mélange entre différents univers ce qui fait que la lecture est assez indigeste. La difficulté est qu'il y a également des flash-back comme si ce n'était pas déjà assez suffisant d'autant qu'on est noyé sous un flot d'informations diverses.

    Bref, la confusion sera de mise pour la plus grande déception des lecteurs d'autant que les personnages ne sont pas assez distinctifs.

    Docteur Parangon Le 18/04/2015 à 18:14:57

    Le comics débute en pleine action, le scénario est bien pensé avec des éléments distillés au fil des cases pour nous faire rentrer dans un univers à part. Black Science est un voyage au frontière de la SF d'anticipation, à travers les dimensions. Une équipe d'explorateurs est piégée dans des mondes hostiles, sans arriver à trouver un chemin de retour.
    Si le concept n'a rien d'original (des sauts entre les mondes), ce sont le graphisme et le rythme soutenu du scénario qui nous donne envie de suivre leurs aventures. Les cliffhangers sont habillement placés. On ressent l'influence de séries comme Stargate, Code Quantum et Au cœur du temps, où la pseudo-science sert d'excuse aux aventures des protagonistes.
    Dès les premières pages, le trait vif et précis nous interpelle, une couleur très réussie l'accompagne avec des contrastes appuyés ou des dégradés travaillés. Le character design est moderne, anguleux et dynamique même s'il est parfois brouillon.
    En avançant dans le récit, les personnages prennent de l'épaisseur, un fil rouge se met lentement en place. La violence est présente avec un suspens tendu, parfois oppressant. Certains mondes accaparent plus que d'autres, mais les pages se tournent vite.
    Ne cherchez pas de logique scientifique et laissez-vous porter par l'histoire.
    Ce premier tome de Black Science inaugure une série SF prometteuse.

    Zorglubu Le 03/03/2015 à 11:52:02

    Rick Remender, celui qui m'a fait découvrir les comics.

    Black Science n'a rien à envier Fear Agent (c'est même son petit frère) : les personnages ont une vrai profondeur, c'est graphiquement réussi (je connaissais pas Scalera, mais c'est chouette), et, enfin, chaque monde parcouru est un émerveillement d'inventivité.

    A recommander, sincèrement.

    Scénario : 8/10 du n'importe quoi comme j'aime...
    Dessins : 8/10 vraiment réussis, chaque planche se regarde avec envie.

    Urbanscarface49 Le 19/02/2015 à 16:44:36

    Rick Remender, qui nous a étonné avec ses scénario sur Punsiher, Captain America, Uncanny Avengers ou encore Fear Agent, signe ici une nouvelle série de S-F/ésotérique.
    Nous suivons ici les péripéties de la ligue scientifique anarchiste aux commande de Grant, piégés dans un cycle spatio-temporelle à travers une multitude d monde avec ses enfants et son équipe.
    Malgré un début légèrement confus, on prend tout de suite plaisir à découvrir les différents mondes visitées et l'histoire des différents personnages, ceci dans une narration fluide avec un très bon rythme et son lot de coups dures et de révélations.
    Le travail de Matteo Scalera est très réussi tout comme les couleurs, bref une réalisation graphique des plus plaisantes.

    A lire pour tout les fans de S-F et ceux qui veulent découvrir une nouvelle série à suivre.