L
a cité de Troie est assiégée par les Grecs. Pourtant, ses habitants ont confiance en la solidité de ses murs et la bravoure de ses soldats. Ce sentiment est renforcé lorsque deux jeunes filles apparaissent avec une idole, le Palladium, censée apporter la félicité pour l’éternité à la ville qui l’adorera. Le grand-prêtre Aquilon et le général Léonidas sont des figures de Troie. Alors que, hantés par une souillure, ils se refusent à nouer des liens avec la gent féminine, ils épousent à la surprise générale les deux envoyées des dieux. Pour eux, la noirceur de leur passé s’éloigne enfin. En réalité, les ténèbres viennent juste d’entamer leur vengeance, entraînant l’ensemble des Troyens dans le châtiment des deux hommes.
Gilles Chaillet, disparu prématurément en 2011, n’a pas pu mener à bien son projet de fresque historico-fantastique sur cette Rome qui l’a tant fasciné. Didier Convard, Éric Adam, Pierre Boisserie et Chantal Chaillet ont repris l’aventure à partir de cinq synopsis et des résumés des autres albums laissés par le défunt. Le programme est ambitieux : trois mille années d’histoire, quatre cycles – Antiquité, Moyen-Âge, Renaissance, époque moderne et un épilogue futuriste en 2032 – et un total de treize récits. Chaque tome forme un récit complet, qui peut se lire indépendamment du reste et est illustré par un dessinateur différent. L’historien Bertrand Lançon accompagne la série et rédige les dossiers pédagogiques.
Pour ce premier épisode, la capitale italienne est loin, elle n’existe même pas. Il s’agit pour l'heure de livrer les origines de la malédiction, en se servant de la tradition antique qui veut qu’Énée se soit échappé du sac de Troie pour ensuite arriver en Italie. Romulus et Remus seraient de la lignée du prince. Les scénaristes mêlent légendes et fantastique – lié à l’influence des créatures divines – dans une fiction rythmée, bien dialoguée, pleine de fureur et de larmes. La faute de deux êtres va condamner des milliers d’innocents et leurs descendants devront vivre avec cette damnation sous peine de voir le monde envahi par la nuit éternelle. Graphiquement, la prestation est tout aussi convaincante. Le trait de Régis Penet est toujours aussi élégant et expressif. Sa capacité à rendre les atmosphères et les émotions enrichit le récit. Il bénéficie également du très bon travail de Nicolas Bastide aux couleurs.
Les bases sont solidement et agréablement construites. Ceux que la curiosité tenaille, et qui veulent découvrir comment la terrible sentence divine va s’intégrer dans les grands événements vécus par la Ville éternelle, n’auront pas trop à attendre : la suite est annoncée dans six mois.
Les prochains tomes seront dessinés par
- Luca Erbetta (Vaincre et mourir) ;
- Annabel Blusseau (Tuer César) ;
- Christian Gine (La chair de mon sang) ;
- Régis Penet (La peur ou l’illusion).
Roma est une série concept autour du mythe de la ville éternelle. On dit d’ailleurs que tous les chemins mènent à Rome. J’ai beaucoup aimé la série TV Rome qui décrivait la vie sous le grand Jules César. Ce faut passionnant à souhait. C’est un empire qui a duré 1000 ans pour sa partie orientale (l’Empire byzantin ayant poursuivi l’œuvre de Rome). Tout ce qui attrait à cette période de l’Histoire retient incontestablement mon attention.
Bon, ceci dit, on ne peut pas dire qu’on soit en présence d’une grande série. Elle mêle beaucoup trop le fantastique à l’Histoire pour inspirer une réelle crédibilité. Ce n’est pas mal mais sans être véritablement merveilleux. Par ailleurs, en guise de Rome, on va retourner à l’histoire des grecs et du fameux siège de Troie.
J’ai eu un peu de mal à croire que la future Troie, c’est Rome. Et pourtant, selon une légende bien connue, Enée, le célèbre héros troyen, aurait quitté sa cité détruite pour fonder une nouvelle Troie. C’est plutôt ses descendants qui ont fondé cette ville à savoir Rémus et Romulus. Ils sont d’ailleurs été abandonnés et élevés par une louve.
L’orientation prise est beaucoup plus mythologique. J’ai trouvé que cela manquait un peu de dynamisme bien que cela se laisse lire agréablement. Le dessin est réaliste et précis comme ce que j’apprécie. Les dialogues manquent également d’un peu de saveur.
Au final, on aura une genèse de Rome un peu spéciale sous l’angle d’une antique malédiction née d’une souillure commise par deux hommes en chaleur. Ouais si on veut…
Une histoire banale narrée façon années 2000 et de manière idiote, les dialogues sont sans saveurs tout comme les couleurs à gerber - le dessin tient quant à lui la route, fort heureusement !
J'ai trouvé ce premier tome excellent et j'espère que la suite de la série dont le thème de fond me parait très original ne me décevra pas. Ce premier tome me donne la salive à la bouche en attente du second