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lors que le monde entier célèbre l’Armistice, une guerre de succession couve pour la reprise de l’empire de la baronne Zarkoff. Ironie du sort, avant de mourir, cette dernière charge Silas de lui retrouver un héritier que beaucoup souhaiteraient voir mort…
Fabien Nury exploite la veine du Réseau Aquila et lui invente une suite dans une Bavière d’après-guerre qui panse ses plaies et ne sait quel avenir s’inventer. L’appétit d’associés aiguisés par l’appât du gain, l’intérêt supérieur des nations et une Europe en recomposition constituent la trame d’un scénario qui n’hésite pas à se servir de l’Histoire pour raconter la sienne. Sur cette toile de fond, Silas Corey, alliant le cynisme d’un James Bond et la désinvolture d’un Arsène Lupin, navigue au grè des opportunités, sauvant une hypothétique veuve sans pour autant oublier d’en tirer profit. Le fil rouge qui semble constituer les scénarios de Fabien Nury est de à nouveau présent : sobriété du propos, attachement à un certain fond, le tout au service d’un héros qui cultive les contradictions avec panache.
Sur une mise en page des plus classiques qui utilise à merveille l'horizontalité, Pierre Alary laisse à la couleur de Bruno Garcia le soin de marquer les temporalités du récit. Déployant un trait semi-réaliste, il compose pour ses personnages de vraies personnalités qui font écho au synopsis et donnent à cette fiction toute sa consistance.
Avec cette deuxième dilogie, le talentueux Silas Corey prouve que les vieilles recettes, intelligemment revisitées, savent garder toute leur saveur.
Brillantissime. Fabien Nury m'impressionne à chacun de ses albums, la maitrise est totale. Pour moi, c'est le meilleur scénariste en langue française depuis la mort de Charlier.
Excellente suite du premier cycle, on est à la fin de la guerre 14-18, c'est les réjouissances mais pas pour nos protagonistes.. Les services de notre détective sont encore demandés pour trouver l'héritier de la mère Zarkoff.
Notre redoutable duo composés des sieurs Nury et Alary gardent le même niveau de qualité et nous servent un très bon album et on en redemande :) vivement la suite
Alors que Nury est aujourd'hui l'un des scénaristes les plus brillants de la BD franco-belge ("Il était une fois en France", "Tyler Cross"...), il est tentant d'aller découvrir d'autres facettes de son travail : même si j'ai personnellement peu d'intérêt pour le "mainstream" de la BD que la série Silas Corey représente - disons une intrigue de thriller dans un contexte historique (bâillement)... Il faut pourtant reconnaître que, dès l'entame de ce "Testament Zarkoff", ce fameux contexte historique s'avère passionnant, ouvrant des perspectives au lecteur sur la situation politique de l'après première Guerre Mondiale (beaucoup de faits, d'informations que, personnellement, j'ignorais...), au point qu'on peut avoir du mal à se concentrer sur l'intrigue elle-même, pas vraiment extraordinaire, elle. Et ce d'autant que le "héros", Silas Corey, sorte de décalque inconsistant de Sherlock Holmes, s'avère un ratage complet : aussi détestable qu'inintéressant, il représente une somme de clichés plutôt qu'un véritable personnage qu'on aurait envie de suivre. Les choses s'agravent rapidement d'ailleurs quand Nury introduit le "Board" d'une "multinationale" anachronique, qui évoque plus "Largo Winch" qu'autre chose : c'est à ce moment-là, donc très tôt dans le livre, que j'ai décroché, avant qu'une accumulation de péripéties rocambolesques menées à un rythme d'enfer n'achève de me désoler : non, ce n'est clairement pas dans "Silas Corey" que je trouverai une autre preuve du talent de Nury ! Ajoutons aussi le dessin de Alary, déplaisant, pas beau et régulièrement illisible à force de fragmentation de l'action, et nous voilà devant une oeuvre assez médiocre et passablement ennuyeuse. J'essaierai de terminer "l'histoire" avec le tome suivant, mais mon niveau d'attente n'est pas très élevé, pour le coup !
Cette série est indéniablement a lire. Les événements prennent place au moment de la naissance de la république de Weimar. L'histoire est bien construite et l'ensemble est bien porté par les dessins de Alary.
Munich en feu est magnifique. Petit bémol: certaines scenes d'action patinent un peu à mon goût.
Dessins: 7/10
Scénario: 7/10
Dans la verve des précédents
Joli coup d’œil sur l'histoire récente et un dessin et mise en page efficaces. Personnages récurrents attachants.
On attend la suite ...
Après la lecture des tomes 1 et 2, on se dit que garder un tel niveau de qualité (dessin, couleurs, scénario, dialogue et donc ambiance et cohérence du récit) va être difficile...
Et bien non ! Le tome 3 est très très bon et plein de finesse. Chers lecteurs, courrez chez vos libraires et achetez car ceci est de la très bonne BD !
Bien que la fraîcheur due à l'effet nouveauté des deux premiers tomes se soit atténuée, ce troisième volume de la série SILAS COREY n'en demeure pas moins excellent. L'album se lit avec énormément de plaisir - ce qui demeure soit dit en passant la première qualité d'une bonne BD. Scénario accrocheur, dessin incisif, dialogues percutants, action bien dosée ... tous les éléments ayant fait le succès des deux premiers opus sont présents. Mention spéciale pour les dialogues particulièrement tranchants et excellents par moments !
J'avais vraiment bien aimé les deux premiers albums, c'était frais, entrainant et bien en place.
Le troisième album est toujours bien en place mais je n'ai pas vraiment ressenti la même fraîcheur. J'ai eu cette impression de "déjà lu"...