A
près un premier tome qui a fait un carton, Vincent Marbier sait qu'il est attendu au tournant. Les fans, privé de la suite de l'histoire, frétillent d'impatience et inondent les forums internet d'hypothèses et de critiques. Pendant ce temps, son éditeur tremble, car ce succès est indispensable pour maintenir à flot les finances de ses différents projets. Et, comme si cette pression ne suffisait pas, le dessinateur, qui sort d'un divorce douloureux, s’interroge sur son art et souffre du syndrome de la case blanche. La bande dessinée, une activité de rêve ?
Sylvain Runberg et Olivier Martin racontent le quotidien d'un artiste en prise avec ses incertitudes face aux attentes du public. Les longues heures passées à la table à dessin, les festivals, les collègues, le succès, la jalousie, les guéguerres entre éditeurs pour débaucher les perles rares, l'argent... pas de doute, les auteurs savent de quoi ils parlent ! Cet exposé, en plus d'être exhaustif et de soulever des points peu connus des lecteurs, se révèle passionnant et touchant. Ainsi, le côté business et « paillettes » du métier est minutieusement décrypté, non sans un certain humour (les séances de dédicaces semblent être des réservoirs sans fond à anecdotes). Parallèlement, le revers de la médaille, la souffrance et l'angoisse permanentes de ceux qui créent sont également très bien montrées. Résultat, ce portrait très complet de la profession est des plus pertinents. Il intéressera certainement tous les amateurs curieux et, espérons-le, fera tomber quelques mythes sur le fonctionnement de cette industrie.
Si le fond est particulièrement au point, la forme est peut-être moins convaincante. En effet, le mélange entre documentaire et récit autofictionnel n'est pas parfait. Les aléas de la vie de Vincent Marbier (sa situation familiale particulièrement) ne diffèrent pas de ce que pourrait rencontrer n'importe quel individu lambda, tandis que la chute et la « révélation » qu'elle engendre semblent très forcées (pour ne pas dire artificielles). Même si cette fin gâche un peu le plaisir de lecture, elle n'enlève rien à la justesse du propos. Au final, Les cases blanches offre un regard inédit et éclairant sur l'envers du décor du Neuvième Art.
Encore une histoire d'un auteur en panne d'inspiration. Cette fois-ci, il s'agit d'un dessinateur de bd. Cela ne sera pas la page blanche mais la case blanche !
On se demande si ce n'est pas un récit réellement vécue par un auteur. Il me semblait avoir entendu cette histoire de planches oubliées dans un train. On va également rencontrer le gratin de la bande dessinée actuelle. Il y a également une critique de ces oeuvres composées de monstres et de dragons qui font fureur en terme de ventes. On se dit que Lanfeust est un peu visé ou du moins, ce genre de bd. J'ai bien aimé cette critique subtile mise en image. C'est bien la première fois qu'on pénètre dans les coulisses de la bd. On se rend compte également que la vie menée par les auteurs est loin d'être facile.
Je n'ai pas eu réellement de compassion pour Vincent Marbier qui tente d'échapper à ses responsabilités par tous moyens. Dans une autre profession, je verrai mal un ouvrier arrêter la chaîne de production car il est en panne d'inspiration. Bon, en même temps, ce sont des artistes qui échappent à toutes les contraintes du monde réel. Pour autant, ils ne sont pas épargnés comme on le voit.
Cases blanches permet de resituer les choses dans leur contexte et de montrer l'envers du décors aux lecteurs de bd. J'ai bien aimé la fin qui est pleine d'humanité. Les véritables héros ne sont pas ce que l'on croît. Il y a plein de gens sympathiques autour de nous qui sont de véritables ordures et vice versa. Et puis et surtout, il y a toujours un homme derrière les cases avec sa propre vie et ses difficultés. Cette oeuvre bouscule les codes et c'est tant mieux.
J’ai bien aimé les dessins. Le trait est léger, presque crayonné, les rares couleurs pastels ou effacées renforcent ce sentiment de légèreté, c’est agréable à suivre.
Les personnages sont plutôt bien campés, le tout se lit avec un certain plaisir…
Mais le personnage principal subit surtout tout ce qui se passe, ce qui donne une sorte de mollesse, pas déplaisante mais qui manque un peu d’action. Même si l’histoire ne nécessite pas de course poursuite, ça aurait été sympa qu’il se passe plus de choses, qu’il entre en colère, qu’il pleure…
Là, il reste égal à lui-même d’un bout à l’autre, les choses avancent sans réel incidence sur sa vie ou presque, rien n’est vraiment grave…
J’ai vu d’autres ouvrage où la page blanche entraînait plus de drames.
Là, c’est agréable mais le bouquin passe comme l’histoire, avec (trop de) légèreté.
J'ai bien aimé cet album , le héros est très humain , l'histoire attachante , le dessin simple mais parfaitement efficace , on passe un bon moment et on dévore ces 80 pages avec plaisir
Bon album avec un scénario plutôt réussit et bien mené, des dessins honorables et un personnage attachant. Une belle histoire, à découvrir !