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anvier 1918. Louis-Charles Bouteloup ne le sait pas encore, mais, sur la cote 306, il va côtoyer ce que l’Homme fait de pire en matière de bassesse et d’ignominie.
Hasard du calendrier, alors que va paraître Shadow Warriors de Speca et Mainil, comics relatant les aventures de deux snipers cheyenne et iroquois sur le front de 14-18, Patrice Ordas, désormais seul au scénario mais toujours accompagné d'Alain Mounier au dessin, sort le troisième cycle d’Ambulance 13.
Le conflit touche à sa fin et, si le jeune chirurgien y a gagné l'inimitié de ses pairs en même temps que la considération des hommes de troupe, il y a surtout perdu beaucoup de ses illusions. Les plumes de fer ne lui donnera guère de raisons d’espérer mieux. Toutefois à trop vouloir en dire, il est aisé de semer une certaine confusion. Qu’il soit question de Corps francs, soit ! D'Indiens, pourquoi pas ? Mais, dans un album de seulement quarante-six planches, il est difficile de comprendre le lien avec de fugaces incursions parisiennes ou une tentative d’évasion en territoire allemand. Sans doute faut-il y voir là les prémices de développements futurs indispensables à la suite du récit.
Après les coloniaux au chemin des Dames, voici donc les Amérindiens au collet du Linge, sans parler des Corps francs. Malheureusement pour eux, les uns comme les autres semblent devoir partager le mépris de leurs supérieurs et leur satisfaction à les regarder disparaître. Sur ce constat, Patrice Ordas construit à nouveau un scénario où la vilenie est plus que jamais érigée en vertu cardinale. Quoi qu'il en soit de cette fiction, il n'en demeure pas moins que ceux qui inspirèrent Capitaine Conan furent bien des spécialistes de l'exfiltration avant l'heure et que, dès 1914, Lakotas, Commanches ou Cherokees étaient sur le front à crypter les communications alliées sous le nom de Code talkers.
En cette année de centenaire, les séries sur la Première Guerre mondiale sont légion. Si un phénomène de saturation commence à poindre, Ambulance 13 a une façon d'appréhender les tranchées qui sort de l’ordinaire. Reste toutefois à souhaiter que, dans le prochain album, la convalescence de Louis-Charles Bouteloup l'amène jusqu'à l'armistice.
En 1917, nos « amis Américains » débarquent en France pour nous aider à vaincre l’Allemagne. Bouteloup est désigné pour aider les médecins américains, aux moyens médicaux d’une autre époque, et les former à cette guerre. Les gradés, d’un côté comme de l’autre, se regardent en chiens de faïence. Ils doivent combattre ensemble, mais ne semblent pas avoir une grande confiance les uns dans les autres. Comme dans l’épisode précédent, où les Français envoient les Africains en première ligne, les Américains expédient à une mort certaine les Cheyennes.
Le dessin se bonifie d’album en album. Pas le temps de s’ennuyer dans ce tome 5 vraiment excellent.
Bizarrement, j'ai moins accroché à la lecture de cet album...
J'ai mis plus de temps à m’imprégner de ce nouvel opus. Pas inintéressant pour autant puisqu'on retrouve Bouteloup dans une fonction de formateur pour le corps médical américain (en gros il est mis au placard, vu qu'il dérange...).
Mais j'ai moins ressenti cette mise en haleine continuelle existante dans les précédents albums...
Malgré des scènes intenses en fin d'album (notamment avec les "être humains"), et une case où Louis-Charles essuiera lui aussi (on se demandait si cela arriverait...), les conséquences d'un conflit dans les tranchées.
Je n'omets pas les dialogues efficaces et une belle documentation fournie.
C'est certainement pour mieux terminer cet ultime cycle dans le sixième tome mais celui-ci m'a moins touché.
Excellente série.
Ce début de cycle 3 reste d'une excellente facture. Le héros Bouteloup est devenu un vieux briscard des tranchés...