L
e Guinea Lord a été trompé. La tête qu’il ramène à la reine des Moriganes n’est pas celle de la fée Sanctus. Déçue, la sorcière décide d’éliminer son instrument favori. L’objet de sa convoitise s’est réincarné dans le corps d’un bébé protégé par le Chevalier du Pardon, Seamus. Échappant aux sicaires envoyés par sa redoutable ennemie, celui-ci cherche à rejoindre l’île de son Ordre. C’est le cœur gros qu’il accomplit le périple, car, pour ce faire, il doit abandonner son maître. En effet, Sill Valt a entrepris de se rendre au château où serait né le terrible guerrier maléfique. Il compte percer les arcanes de la naissance de ce dernier afin de trouver les moyens de le vaincre. Or, une malédiction semble s’abattre sur tous ceux qui s’aventurent dans la forteresse et croisent la Dame à l’Hermine, la châtelaine et mère du bras armé des Moriganes.
Voici la fin du second chapitre de La complainte des landes perdues, qui précède chronologiquement le premier. Depuis le début de ce cycle de médiéval-fantasy à l’intrigue simple mais taillée pour l’épopée, Jean Dufaux a choisi un récit basé sur les êtres et ce tome n’y déroge pas. Il n’est pas question de grandes armées qui s’opposent dans le bruit et la fureur, seulement d’individus, avec leurs forces et leurs faiblesses, qui doivent aller au bout de leurs convictions, même au mépris de leur vie. Une nouvelle fois, la tonalité de la voix off, les personnages bien campés et le découpage adroit concourent à construire la légende. Amour, vengeance et folie sont au centre de ce final qui fait la connexion avec l’histoire de Sioban et entretient jusqu’au bout le suspense sur le devenir des protagonistes et l’identité du Guinea Lord. Car, rappelez-vous, l’amour est au cœur du mal.
Le travail du regretté Philippe Delaby, décédé en janvier dernier, traduit magnifiquement l’imaginaire de son scénariste grâce à la subtilité, la finesse et la puissance de son trait, ainsi qu'à sa science de la mise en scène. N’ayant malheureusement pu réaliser que trente-quatre planches, il laisse les vingt et une suivantes aux bons soins de Jérémy, l’ancien coloriste du dessinateur belge. Malgré la difficulté, tant technique qu’affective, de marcher dans les pas du maître, il prend brillamment la relève et offre une continuité graphique somptueuse. La coloration reste un indéniable atout de cette œuvre et, là aussi, le changement entre Sébastien Gérard et Bérengère Marquebreucq, qui a assisté Jérémy, s’opère sans accroc.
Ce second cycle de La complainte des landes perdues se conclut joliment, quand bien même aura-t-il été réalisé dans des difficiles conditions. Un mot vient à l'esprit : Merci.
J'ai pleuré deux fois sur cet album.
La première, lorsque j'ai lu la préface de Jean Dufaux écrite en mémoire de son ami Philippe Delaby.
La deuxième, lorsque je me suis rendu compte que cet album était nettement inférieur aux trois précédents.
Bon, premièrement, c'est QUOI cette police de caractères??? On est passé d'un beau lettrage fait à la main (ou du moins ça en avait l'air) à une police écrite à l'ordinateur sortie tout droit de votre logiciel de traitement de texte. Argh! Mes yeux brûlent!! C'est laid, re-laid et archi-laid!!! C'est mécanique, c'est artificiel, c'est sans âme, c'est affreux... comme une Morigane sur le point de mourir. Ça entache le récit! Ça le rend inorganique! Commercial!
Qui est la tête pensante chez Dargaud en 2014 qui s'est dite - à partir de maintenant on fait comme ça! On s'en fout de la continuité avec les tomes précédents, c'est comme ça un point c'est tout! Probablement pas un lecteur de BD. Incroyable, ces maisons d'édition et leurs décisions calamiteuses, parfois. Je pourrais en nommer plein d'autres, comme ça, qui ont parfois ruiné des collections pour d'autres raisons... C'est impardonnable. Si les fontes n'avaient changé qu'à partir du prochain cycle, ça m'aurait moins dérangé.
Bon. Ok. Qu'en est-il du récit lui-même? Eh bien... où est passée l'écriture, ici? On s'étale, on s'exhibe, on s'expose... Plus de narration, moins de concret. Le début est bon, mais le voyage de Sill Valt et une bonne partie de la section avec la Dame à l'Hermine sont assez peu intéressants. Étrangement par contre, à partir du moment où Jérémy reprend la plume au dessin, la plume de Dufaux à l'écriture semble elle aussi reprendre un peu du poil de la bête.
Il reste que, ultimement, cet album est beaucoup moins intéressant que les autres. Ça manque de subtilité, de cérébralité, de beauté. Sill Valt méritait mieux.
Tout bonnement magnifique. Succube au rendez-vous, ensorcellement, érotisme, malédiction, beauté, couleurs, Cryptos créature des enfers, Moriganes... un panoplie extraordinaire de choses pour cette sublime série. Je recommande à tous ceux qui ne connaissent pas les légendes les plus noires de ces landes. Si les contes de fées existent, je vous invite à découvrir les contes de sorcières... Un must absolu et la meilleure série de tous les temps.
Dessin superbe, rien que Sill Valt en couverture, ca tape.
Jeremy a su enchainer avec panache, on ne vois que peu de différence sur la puissance des dessins.
Ce cycle est bcp mieux que le premier qui avait un scénario plat.
Fin du cycle des " chevaliers du pardon" que l'on lira non sans une certaine émotion -le décès prématuré de Philippe Delaby , et la mort de Sill Valt- ainsi qu' un dénouement plutôt étonnant - quel est ce fameux " Guinéa Lord" ? L'album est achevé par l'élève et assistant de Philippe Delaby : Jeremy . et......les dessins sont tout aussi superbement réalisés !
critique du cycle "les chevaliers du pardon"
Avec ce deuxième cycle Dufaux explore à merveille les landes perdues et plus exactement son imaginaire; pour nous livrer une histoire simple sur la transmission et l'héritage.
Le tout est magnifiquement illustré par les dernières planches du regretté Delaby.
La fin du cycle est particulière et chargée d'émotion suite au décès de ce très grand dessinateur.
Un magnifique cycle qui sert de préquel au cycle de Sioban.
Incontournable.
Conclusion avec brio du deuxième cycle! Un album particulier dessiné à 4 mains.
Philippe Delaby (RIP) restera longtemps dans nos esprits!
Merci à Jérémy pour l'excellent travail effectué...certainement que ça n'a pas été facile.
Il me tarde de retrouver Béatrice Tillier qui devrait pouvoir exprimer tout son talent dans le 3ème cycle de cette série phare de l'H.F.
Indispensable 10/10.
Fin du deuxième cycle dessiné par Delaby et très bien terminé par Jérémy qui a réussi â égaler le maître, son dessin ayant même une rondeur agréable. Le scénario est digne de Dufaux, bien tourmenté mais bien ficelé, ce qui au total même en n'étant pas un grand amateur d'héroïc-fantasy, fait de cette série un excellent divertissement, sans plus, mais ce n'est déjà pas si mal.
Fan de la Complainte des Landes perdues depuis le début, j'aurais dû acheter ce dernier album dès sa sortie... mais il m'a fallu un mois pour y arriver. Je le savais tellement chargé émotionnellement, tant au niveau des héros que des dessinateurs. Je ne voulais pas perdre Sill Valt, et encore moins Philippe Delaby. Lire la fin du récit, c'était accepter l'inéluctable.
Et vous plongez déjà dans ce drame avant la première page de la BD, où Jean Dufaux témoigne de sa reconnaissance pour Philippe. Jérémy avait de son côté déjà partagé des photos de son ami et collègue dès le lendemain de son décès : http://jeremy-bd.blogspot.be/2014/01/he-philippe.html.
C'est la première fois que je lis une BD avec autant d'émotion, non seulement pour son contenu qui est toujours aussi prenant, du point de vue du scénario et du dessin, formant un récit tellement intense. Mais surtout parce qu'il est impossible de ne pas faire le parallèle entre ce que vivent le maître et l'assistant dans le récit, et la transmission vécue entre les deux dessinateurs.
La réalité et la fiction se rejoignent dans cette oeuvre poignante, à laquelle Jérémy a apporté tout son art comme cadeau d'adieu. J'en suis terriblement touché...
Excellente fin de deuxième cycle. Dernier album de Delaby (RIP), certainement un des meilleurs dessinateurs de BD (le choix de Jérémy pour le remplacer fut judicieux).
Vivement le troisième cycle sur les Moriganes, mes chouchoutes.
Superbe album du très regretté Philippe Delaby et de son complice Jean Dufaux. Les dessins sont splendides et la reprise de Jérémy à partir de la page 34 est impeccable. Mon seul bémol est pour la couverture de l'édition spéciale que je trouve un ton en dessous de celle de l'édition normale.
Un très bon album qui donne envie de relire le cycle de Sioban qui lui aussi est une réussite...