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ax Winson a pris conscience du fait qu’il ne vit pas dans une bulle et que ses actes ont des conséquences. Il existe un univers dont il ignore tout. Il décide ainsi de prendre sa vie en main, jurant que l’on ne choisira plus à sa place. Mais, encombré d’une notoriété et d’une aura de star pesantes, comment trouver sa voie ?
Jérémie Moreau, remarqué pour sa prestation graphique sur Le singe de Hartlepool, poursuit sa fable tragi-comique sur les travers du sport business et, plus largement, ceux de nos sociétés dites développées. Car, par le vecteur du sport, ce sont bien nos comportements et celui des médias qui sont interrogés. Si des industriels et financiers avides proposent des spectacles dépourvus de sens, où seule la performance brute est recherchée, capables d’ériger au rang d’exemples des êtres qui ne font rien, c’est bien avec le consentement passif du public.
Le jeune virtuose de la petite balle jaune va chercher à échapper à ce grand cirque pour enfin construire sa vie. Cette quête, qui s’apparente à celle du passage à l’âge adulte, est à nouveau une merveille d’émotion et de finesse. Le monde dans lequel Max évolue, reflet du notre, est tout aussi trépidant et absurde. L’auteur sait rendre compte de cette folie comme de la sérénité naissante de son héros. Le rythme s’apaise, les émotions naissent dans les regards et les sourires. La tendresse, la naïveté ou la tristesse s’invitent dans une existence qui en était jusqu’alors dépourvue. Max est un enfant qui s’ouvre au monde, qui découvre toute la richesse des relations humaines, mais également leur complexité et les drames et les déceptions qui sont aussi leur lot commun.
La lecture est exigeante, car Jérémie Moreau ne livre pas ouvertement les clés de son récit. Il faut se laisser porter, s’imprégner de toutes ces sensations pour comprendre le cheminement de son personnage. Cette invitation repose sur un dessin qui est un parfait miroir de tous ces sentiments : il est vibrant de vie. Le choix du noir et blanc, de prime abord austère, se révèle judicieux tant le dessinateur, en variant les niveaux de gris, parvient à faire naître la lumière. De même, l’aspect épuré permet de se concentrer sur le ressenti.
Jérémy Moreau, pour sa deuxième œuvre (sa première au scénario), n’a pas choisi la facilité. Le résultat est probant, car il livre là un diptyque audacieux et enchanteur.
La chronique du tome 1
Autant j’avais trouvé le premier intéressant avec la recherche du match parfait, l’entraînement aux impondérables, le cas de conscience… autant celui-ci ne m’a pas enthousiasmé.
Déjà, Max court après quoi, on ne sait pas bien – même s’il le trouve à la fin, c’est amusant mais pas de quoi réellement tenir 160 pages…
Et puis sa copine m’énerve : elle lui reproche des choses dans le premier volume qu’elle veut que Max laisse absolument faire à Pedro parce que c’est mignon. Aucune cohérence…
Le récit avance en sinuant, sans qu’on sache vraiment où il va et je m’y suis un peu perdu.
Le premier tome se suffit.
Superbe satire du monde sportif, poussée à son extrême limite. Jeremie Moreau est pour la première fois seul aux commandes. Ca vaut réellement le détour !