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umanoïdes et zoomorphes se côtoient dans un équilibre précaire qui est soudain menacé par l’acte désespéré du grand prêtre Dahouty. Se sentant trahi, il renie sa foi et renonce aux pouvoirs qu’elle lui conférait. Son geste a une conséquence inattendue : le monde se vide peu à peu de sa magie. Aha, l’électron libre du clergé, est chargé de mettre fin à la menace. Il va devoir se faire aider par les plus puissants religieux des autres peuples, à commencer par les Ded-wen, des félins qui ne vivent que pour la guerre et l’asservissement de leurs ennemis.
Un sentiment mitigé prédomine à la lecture de cet album écrit et dessiné par Emmanuel Despujol. D’un côté, il ne manque pas d’atouts et le pitch offre de belles potentialités. Le personnage principal est un nain lubrique et ripailleur – donc rapidement plaisant –, mais également le bras armé de son ordre, car son pouvoir fait qu’il ne peut être blessé. La narration est fluide et s’appuie sur un dessin semi-réaliste appliqué et des protagonistes bien représentés (mention spéciale aux « animaux ») et expressifs.
Par contre, là où le bât blesse, c’est que la lecture se conclut rapidement car il ne se passe finalement pas grand-chose, installation du contexte et présentation des personnages de rigueur mis à part. Difficile de reprocher à un auteur de vouloir étoffer le background, mais si un tel tome d’introduction se conçoit dans le cadre d’une série au long cours, la démarche laisse plutôt perplexe quand il s’agit d’un diptyque.
Il faut espérer que la conclusion, programmée pour avril 2015, saura offrir plus de contenu sans pour autant paraître bâclée au vu des enjeux et du monde aperçus.
En ce qui me concerne, AHA est un groupe mythique pop norvégien des années 80 avec son célèbre "Take on me". Ici, cela sera non pas un beau Morten Harket mais un petit nain jovial et lubrique façon Game of thrones qui doit sauver le monde. Aha !
L'aventure se situe dans un monde imaginaire dominé par neuf peuples dont huit ont des apparences zoomorphiques issues de bêtes sauvages (crocodile, hippopotame, bélier, antilope, lézard...).
Par ailleurs, j'avais une appréhension face à l'assimilation d'information aussi complexe. Il y a une géographie des lieux assez détaillée un peu à la manière d'un Arleston pour la saga Lanfeust dont on sent quelques inspirations notamment pour la magie. Pour autant, cela s'est bien passé à la lecture. Cependant, c'est dommage de terminer sur un diptyque avec un univers aussi foisonnant. Est-ce pour une question de moyens?
J'avoue avoir beaucoup aimé ce graphisme semi-réaliste assez détaillé. Les décors sont pro-orientaux. La narration est très fluide. On ne s'ennuie pas une seule seconde. Bref, une bd qui offre de belle potentialité mais qui ne seront pas toutes exploitées faute de temps. C'est franchement dommage.
Un bon album introductif dans l'ensemble.
Le dessin est agréable et fluide, les personnages sont bien caractérisés et les décors sont travaillés.
le travail sur les animaux et vraiment bon !
Il y a des défauts quand à certaines proportions et anatomies humaines mais pour un premier album c'est du bon travail.
La colorisation informatique est un peu terne et n'apporte pas de plus au dessin (ni de moins d'ailleurs...)
Au niveau scénario, on pose les bases d'un univers qui fait écho aux mythologies anciennes en y ajoutant une touche de magie.
la lecture est fluide, rapide, le découpage dynamique et l'on ne demande qu'a en savoir plus sur l’avènement de ce 10 ème peuple.
A noté qu'il faut nuancer les chroniques d'olivier Vrignon sur le T1 et 2 concernant le manque de profondeur de l'univers... la série n'est pas un dyptique (le t4 devrait sortir en 2017).