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vril 1915, les troupes alliées s’apprêtent à débarquer sur la plage de Sari Tépé pour une offensive qui devrait balayer l’armée turque et mettre fin à la guerre ! Mais l’Histoire en a décidé autrement.
Si le super-héros est une figure incontournable de la bande dessinée, le mythe n’est plus le monolithe d’hier. Depuis quelques années, entre "le brave malgré lui" et les productions américaines de Marvel & Co, fleurit une nouvelle race de demi-dieux, dont Les sentinelles de Xavier Dorison seraient presque l’archétype. Ce terme est un bien grand mot et doit s’entendre dans son acceptation sociale, puisque ni Féraud, Clermont, et encore moins Djibouti, ne sont des types idéaux, et c'est ce qui fait leur particularité. À l’inverse de nombre de leurs confrères conçus outre-Atlantique, les surhommes français pensent et… doutent.
Les sentinelles permet d’appréhender le statut de sauveur de l'Humanité d’une manière pour le moins inhabituelle. Ainsi le lieutenant Féraud, précurseur en garance de Robocop, a des états d’âmes, des problèmes avec la hiérarchie, l’alcool et les femmes. Sans parler quelques troubles dépressifs qui feraient le bonheur de plus d’un psychanalyste. Pour couronner le tout, il doit battre en retraite devant un nouvel ennemi et se contenter de gérer la débâcle alliée de janvier 1916. En fait, Féraud a tout de l’anti-super-héro !
Cette approche pour le moins déstabilisante pour les amateurs de manichéisme bleu et rouge se trouve renforcée par le trait d’Enrique Breccia. Le dessinateur argentin continue à faire vaciller les certitudes en développant un graphisme anguleux, à la limite du torturé, voire du caricatural. Ses personnages à la fois tendres, pathétiques, burlesques, ou dérisoires remettent l’individu au centre d’une tragédie qui a pour arrière-plan une guerre où les désirs de désertion l’emportent sur les rêves de victoire.
Loin des comics made in USA d'antan, Les sentinelles propose une autre façon de voir le super-héros, plus introspective, plus intellectualisée, sans pour autant en oublier le côté spectaculaire, inhérent à la condition de sauveurs de la veuve et de l’orphelin.
Plage de Keristos, 2 mai 1915.
Détroit des Dardanelles (Turquie).
Un sous-marin allemand débarque le professeur Offenstadt qui n’est pas venu les mains vides. Il offre au colonel turc Ziman de l’Apfelkuchen de Berlin, du Riesling de sa réserve personnelle, quelques petites sucreries à la pâte d’amande…
Faire venir un sous-marin jusque dans les Dardanelles pour ça ? Ils sont fous ces Germains !
Ah ! oui, j’oubliais un détail, mais il a peut-être son importance : Offenstadt livre aussi une sorte d’armure offrant à celui qui la porte la capacité de vaincre Taillefer en route pour les Dardanelles. Le professeur pense à un Allemand pour s’en revêtir, mais pour le colonel turc qui l’accueille, il ne saurait en être question ! Un Turc la portera. Il a son héros : Kamal, ancien Maître égorgeur de la secte Hadjid, déserteur de la Légion française, engagé volontaire turc et major dans le régiment du colonel Ziman.
Les Sentinelles vont-elles venir à bout de Kamal ?
Critique :
L’auteur, Xavier Dorison, suit l’évolution de la guerre et n’hésite pas à aborder sur de nouveaux rivages, en l’occurrence, les Dardanelles en avril 1915. Voilà un secteur, où sur ordre de Churchill débarquent essentiellement des Néo-Zélandais et des Australiens. Les Dreadnoughts britanniques qui devaient écraser les forts sous les coups de leurs obus n’y parviennent pas. Les Australiens et autres Néo-Zélandais, une fois débarqués sur la plage ont une falaise à gravir. Les Turcs sont bien commandés et n’ont aucun mal à abattre les malheureux fantassins. Les canons de leurs forts, intacts, pulvérisent les embarcations qui arrivent à leur portée. Très vite, les Australiens et les Néo-Zélandais se retrouvent dans une situation peu enviable : faim, soif, manque de munitions, dysenterie, choléra et autres joyeusetés, essentiellement véhiculées par les mouches achèvent de liquider ce corps expéditionnaire. C’est dans ce contexte que les Sentinelles vont intervenir… Enfin… Si elles y arrivent…
Il y a toujours ce mélange entre faits historiques et fiction steampuntesque qui rend l’histoire addictive tout en faisant découvrir une page d’histoire à ceux qui ne connaissaient pas cet épisode de la Grande Guerre.
A la fin du récit, l’auteur donne des chiffres qui font froid dans le dos, ceux de ce monumental échec où on va présenter la retraite comme une victoire ! On se console comme on peut…
Un quatrième tome qui nous mène dans le conflit Ottoman.
Avec certes le conflit des Alliés contre l'Empire Ottoman ,mais aussi pendant la même période le génocide Arménien.
Sous couvert d'une BD de science fiction, Dorison nous décrit l'absurdité de cette guerre.
Le dessin de E. Breccia reste de haut niveau.
Il est dommage que cette série n'est pas rencontré son public car il y avait du potentiel ...il restait encore 3 ans de guerre à nous conter.
Un tome un peu bizarre, et des scènes un peu "capillotractées".
Je préssentais depuis la lecture du tome 3 que le scénario prenait un petit coup de mou et le tome 4 vient confirmer.
Très peu d'intrigue, on attend a ce qu'il arrive quelquechose avec Djibouti ou le Pégase et on reste sur notre faim.
Attention la couverture ne reflète pas du tout le contenu.
Trop d'anglais qui n'apporte rien au scénario ou à l'action
Très déçu dans l'ensemble je pense arrêter là la série.
Erreur ou c'est moi page 7 case 5 et 6 Djibouti pète un le petit doigt de la main droite et après c'est celui de la gauche que l'on voit casser ?
On apprend un peu l’histoire de la guerre en Turquie en avril 1915 (les Dardanelles), un fait que je ne connaissais pas. Je suis un peu déçu par rapport aux trois premiers tomes car ici, on a du mal à comprendre certaines situations, pour moi, il y a des soucis de découpage. J’ai été un peu surpris du comment nous a été amené l’arrivée des prisonniers Arméniens, j’ai trouvé qu’ils sortaient un peu de nulle part. Certaines phases de combats sont un peu faciles, un peu énormes par rapport aux autres tomes et pas toujours simples à discerner. Je ne sais pas, je suis mitigé pour celui-ci, alors que je suis un grand fan de cette série. Je pense qu’ils ont voulu trop en faire et bien faire mais au lieu de ça ils ont compliqué les choses. Sympa mais pas sans défaut.