532 après Jésus-Christ, Constantinople. Une course de char encore perdue par les verts déclenche un tumulte. Justinien I ordonne une répression pour ramener le calme, mais l’assassinat d’un des dirigeants des bleus, imputé à ses soldats, lui fait perdre ses alliés. Les deux clans opposés depuis des lustres s’unissent pour le destituer. Maxence, le dresseur de fauve, proche de la famille impériale, est chargé de faire la lumière sur les événements et, surtout, d'identifier les instigateurs de la révolte.
Romain Sardou se lance dans la bande dessinée en ancrant son histoire au cœur de l’Empire romain d’Orient qui a fait scission avec Rome. L’époque est abondante en bouleversements car Justinien veut reconstituer l’Empire romain et va entreprendre une série de campagnes militaires qui lui permettront de reprendre l’Afrique du nord, l’Italie et même le sud-est de l’Espagne. L’aventure démarre lors de la sédition Nika, une émeute qui se transforme en insurrection – point d’orgue de plusieurs années de climat politique explosif – et met le trône impérial en danger. Le contexte est donc riche en potentialités et le romancier sait manifestement construire un récit épique. La narration est assez fluide mais pêche au niveau de la caractérisation des protagonistes avec lesquels, à l’exception de l’impératrice Théodora, il s’établit une certaine distanciation. Ce défaut aurait pu être compensé par le dessin de Carlos Rafael Duarte mais, malheureusement, il n’en est rien. Avec une mise en page bien trop sage et un encrage trop lisse, l’artiste brésilien propose un graphisme appliqué, mais beaucoup trop aseptisé pour apporter la puissance et l’émotion attendues. Ses personnages souffrent notamment d’un manque de charisme et d’expressivité.
Ce premier tome laisse un sentiment d'autant plus mitigé que la matière est bien présente, à commencer par ce halo de mystère qui entoure le héros et ses relations avec Théodora.
Si le premier tome de cette nouvelle série n’est pas sans (légères) faiblesses, la plupart des évènements racontés sont absolument historiques.
Aussi étrange que cela puisse paraitre la forteresse de l’oubli a bel et bien existé et si son apparence était sans doute différente, les anecdotes qui s’y rattachent dans la BD sont véridiques. Même chose pour la révolte de Nika et, plus surprenant encore, pour l’épisode des pendus. Tout juste la trame du complot a-t-elle était hypertrophiée pour des raisons romanesques.
Bref, c’est une page d’histoire qu’il nous est donnée à lire avec des dessins intéressants, bien que parfois un peu figés, mais qui laissent entrevoir un futur très grand artiste. Ils nous valent d’admirer une magnifique Théodora qui n’était sans doute pas, mais la chose est encore débattue, l’hétaïre que certains auteurs antiques ont présentée et dont Romain Sardou reprend la thèse, avec, c’est vrai, beaucoup de délicatesse.
Bref, un bel ouvrage sur un épisode historique assez peu connu du grand public et pourtant totalement passionnant.
Le T.1 a beaucoup gagné depuis qu'il a été réédité avec certaines planches réhaussées. A lire avec le T.2 qui lance réellement l'intrigue et offre un diptyque d'introduction solide
j'ai bien aimé cet album qui traite d'une période que je connais assez peu.
les dessins sont très bons et le scénario tient bien la route.
évidement l'Istanbul actuel n'a plus rien à voir mais l'emplacement du cirque existe toujours et avec un peu d'imagination...
bon, il me reste à commencer le deuxième.
J'ai aimé les dessins, pour un premier tome l'histoire est bien menée et j'ai hâte de lire les suites.