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n vit, on surnage et puis, soudainement, tout se fissure, tout s'écroule et on se retrouve face à soi-même à contempler des poissons tourner dans un aquarium. Pour Ramon Sanchez, l'élément déclencheur a été ses vertèbres. Un mauvais lumbago l'a brutalement réveillé : la quarantaine est bien là. Ouch, ça fait mal.
Alors qu'il s'était fait connaître par des histoires remplies de fracas et caractérisées par un design léché flirtant bon avec la néo-ligne claire (Roco Vargas, Opium, etc.), Daniel Torres revient sur les étals avec Bulles, un récit intimiste en noir et blanc. Le scénario-thérapie suit le pauvre Ramon Sanchez dans sa crise de la quarantaine. Si certains s'achètent un bolide rouge ou vont à Compostelle en espadrilles, ce dernier parle aux poissons de l'aquarium municipal. Page après page après page, il revient sur son existence, ses échecs et ses regrets, tandis que sa femme tempête après lui pour le ramener à la raison (et à la maison). Bien que plusieurs situations prêtent à sourire ou éventuellement à réfléchir, l'album est néanmoins passablement barbant. Quasiment clinique, le ton est monotone et les personnages guère originaux. La sincérité du scénariste n'est pas en cause. Simplement il n'arrive pas à faire partager ou généraliser ses angoisses. Résultat, l'ouvrage ressemble à un long rapport médical d'un inconnu lambda dont la lecture aride se révèle peu passionnante.
Malgré une réalisation graphique très bien pensée et parfaitement maîtrisée, Bulles manque le coche, faute à un sujet bien banal et un traitement narratif linéaire sans aucune surprise.
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