L
e grand Khan est mort. La nouvelle est annoncée à maître Chang Chun, un moine taoïste chinois, par un novice. Le religieux, qui côtoya celui que l’on voyait presque comme un dieu, décide de confier à son jeune disciple ce qu’il sait sur le bâtisseur de l’empire mongol.
Pour faire découvrir celui qui fut un des plus grands conquérants de l’Histoire, Denis-Pierre Filippi et Marie Favreau, historienne et chercheuse à l’université d’Oxford, ont fait le choix radical de s’intéresser à celui qui s’appelait Temudjin avant de gagner le titre de Gengis Khan, laissant de côté les formidables conséquences militaires, politiques et sociétales qui en découlèrent. Ainsi, l’accent est mis sur l’homme plutôt que sur le guerrier, ainsi que sur ses conditions de vie. La narration est fluide et ce témoignage sur cet incroyable destin se parcourt comme un bon récit romanesque. Il est question de son humanité (avec ses bons et mauvais côtés), de son aura de meneur d'hommes et de sa vision de dirigeant sachant se battre mais surtout construire et administrer. Par contre, les deux tiers de l’album sont consacrés aux vingt/vingt-cinq premières années du futur empereur (sa date de naissance n’est pas certaine). Cela laisse peu d’espace pour conter le passage du statut de Khan à celui de chef suprême. Même en respectant le parti-pris des auteurs, quelques pages supplémentaires auraient été utiles. Cela aurait également permis de profiter un peu plus du travail de Manuel Garcia. Ses planches sont très séduisantes. Son trait réaliste propose des personnages bien campés et surtout des décors très travaillés. Bénéficiant d’une colorisation minutieuse, ces derniers confèrent une réelle densité au propos et donnent vie aux steppes mongoles.
Quelque peu à l'étroit malgré ses cinquante-quatre pages, Gengis Khan n’en demeure pas moins une lecture agréable et instructive.
De son vrai nom Temüdjin, ce légendaire chef des forces armées mongoles fut l'un des plus grands conquérants de l'histoire de l'humanité. Entre la fin du XIIe et le début du XIIIe siècle, il réussit à unir les tribus mongoles et créa un empire colossal comparable en taille à celui d'Alexandre le Grand. Pour autant, on ne connait pas très bien son histoire en Occident. Il n'y a que le nom qui évoque quelque chose.
C'est plutôt l'enfance d'un chef qui nous est contée et c'est le choix des auteurs tout comme celui d'un film russe sorti en 2007 intitulé Mongol. Mongol est un bon film qui raconte comment Gengis Khan est monté au pouvoir. La démarche est identique donc cela ne sera pas une réelle surprise en ce qui me concerne. Par ailleurs, on observera qu'à aucun moment, il n'a le désir de partir à la conquête du monde. Cependant, on ne pourra être qu'admiratif par ce parcours hors norme d'un homme qui n'a pas utilisé que la force mais également son intelligence.
Une bd historique plutôt bien réalisée et bien dessinée ce qui ne gâche pas le plaisir.
Une déception pour cet album où je n'ai pas trouvé de réconfort dans le dessin par rapport au scénario. Certes, la documentation est là, mais de manière très pédagogique, sans offrir de surprise de narration ou de rebondissement. L'immensité du territoire conquis par le mongol ne ressort pas et sa manière de gérer son empire n'est pas explicitée. Sa cour, ses fidèles, sa justice, sa gouvernance ... Un album assez plat, dommage