A
près avoir affronté de terribles épreuves, Golias, sa sœur Aéréna et leurs deux amis, voguent vers Ankinoë. Le destin les conduit aux abords d’une terre inconnue. Malgré la statue de la terrible Hécate, la confidente des morts et des monstres et l’ennemi intime de leur protectrice Artémis, le manque d’eau et de vivres les contraint à accoster. Ils découvrent un village désert, sur lequel pèse une malédiction. Il y est question du sacrifice annuel d’une vierge, d’une sorcière qui s’abreuve du sang de la suppliciée et d’une monstrueuse bête invincible lâchée dans la contrée, lorsque les habitants renâclent à livrer une des leurs. Ne tenant pas compte des avertissements de Sarhan, le jeune prince décide de mettre fin à tout cela.
Tel Ulysse rentrant de Troie, le voyage de Golias pour son île natale ne va pas être de tout repos. Le combat qu’il mène, avec ses trois compagnons, n’a rien à voir avec sa quête de vengeance. Pourtant, cette digression par rapport à la trame principale fait de cet album le plus réussi de la série. Serge le Tendre continue de jouer avec les codes classiques de ce genre d’épopée sur un mode grand public. Parce que les personnages gagnent en épaisseur et qu'il devient plus aisé de s’y attacher, cette épisode "fonctionne" mieux que les précédents. Bien sûr, le héros a toujours le profil du jeune premier plus prompt à agir qu’à réfléchir mais l’envie de lui voler dans les plumes est passé. Ce sont surtout les acteurs secondaires qui prennent véritablement de l’ampleur et sortent de leur fonction de faire-valoir. Par ailleurs, le scénariste distille quelques éléments dont il serait étonnant qu’ils restent sans conséquences sur la suite de l’aventure.
C’est donc avec plaisir et envie que se parcourt ce tome, d’autant plus que Jérôme Lereculey y démontre une nouvelle fois son talent à grand renfort de planches aussi élégantes qu'accrocheuses. Ses protagonistes – humains et monstres – sont toujours aussi justement représentés, tandis que son sens de la mise en scène allie dynamisme et fluidité.
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