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eut-on réécrire une histoire d’amour alors qu’elle n’a jamais vraiment existé ? C’est ce que voudrait croire Simon !
Jim est un auteur éclectique qui manie avec dextérité le stylo comme le crayon ou la caméra. Il sait donc user à bon escient de ces trois arts pour produire une œuvre parfaitement calibrée qui n’est pas sans présenter une certaine analogie avec celle d’un écrivain français : il y a du Marc Levy en Thierry Terrasson, ou inversement. Les deux auteurs savent raconter de jolies histoires d’amour avec un rien de romantisme et suffisamment d’introspection de la part de leurs héros pour interpeller le lecteur dans son propre vécu. La recette est imparable et plait autant qu’elle peut insupporter.
Ainsi selon l’humeur, Héléna offre une double lecture. D’un coté, un trentenaire qui n’hésite pas à faire des choix sur lesquels d’autres auraient procrastinés à l’envi ; de l’autre un homme qui n’arrive pas à assumer un amour d’adolescence à sens unique. Cette ambiguïté se retrouve dans sa relation avec Héléna. D’aucuns y verront le caprice d’un nouveau riche qui s'offre ce qu’il n’est pas capable de conquérir, d’autres le pouvoir rédempteur de l’amour apprivoisé. Loser patenté ou éternel amoureux transi ? La question, si question il y a, reste posée.
Ceci dit, il faut également évoquer le volet graphique de cette incursion niçoise qui présente une étrange parenté avec sa prédécessrice romaine. La raison en est certainement à rechercher dans la mise en couleur de Delphine, qui œuvra sur les pérégrinations italiennes de Raphaël, et la similitude du trait de Lounis Chabane et de Jim. C’est là le reproche qui peut être fait à Héléna , celui d’être trop proche d’Une nuit à Rome et de ne pas avoir coupé le cordon, ne serait-ce que graphiquement. Il n’en demeure pas moins que l’album se lit et s’apprécie sans problème, notamment pour ceux qui ignoreraient tout des déboires sentimentaux de Marie !
Jim capitalise sur les états d’âmes de ses contemporains. Mais à trop cultiver le thème, même en de nombreuses variations, n’existe-t-il pas un risque de se répéter et de finir par tourner en rond ?
À lire cette BD, le scénario est de Jim, ça ne fait aucun doute. On fait dans la comédie sentimentale. Le trait de L. Chabane est (selon moi) bien plus joli et élaboré que celui de Jim dans Une Nuit à Rome. Les couleurs servent bien le contexte et l'histoire. C'est un bon album.
C'est un 3/5 pour "bon album" que j'attribue comme note à la fin de cette lecture mais si j'avais eu le choix j'aurais plutôt mis un 2,5...
Difficile d'être le plus objectif possible lorsque depuis "Une nuit à Rome" je suis devenu adepte du boulot de Jim & surtout de sont talent scénaristique...
Ce sont donc les yeux fermés que je me procure ses dernières œuvres, dont "Héléna" la dernière en date. Et ce n'est pas cette (petite) déception qui me fera ouvrir les yeux....
Plusieurs raisons, donc, à cette note :
- Il est inéluctable de "comparer" le dessin de L. Chabane à celui de son compère tant la ressemblance est frappante avec l’œuvre romaine... Mais paradoxalement on ne devrait pas le faire : ce serait préjudiciable pour L. Chabane. Non pas que le dessin de ce dernier soit moins bon mais, au final, il est différent. Pour en finir avec ça : Marie n'est pas Héléna & la promenade des anglais n'est pas Rome. Un point commun tout de même : la superbe colorisation de Delphine !
- Non, ce qui m'a "gêné" dans le dessin c'est cette absence d'expression sur le visage des protagonistes & ce quel qu’ils soient. Cela m'a empêché d'éprouver de l'empathie, notamment pour Simon, & de ce fait, de lui attribuer tout crédibilité.
- Pour autant, le cadre, le décor est vraiment chouette & je trouve, notamment les dernières pages, bien réussies (concernant le parallèle des deux scènes...).
La 1ère de couverture de la version TL est superbe et en adéquation avec le contenu de l'histoire... En revanche petite parenthèse sur l'info de l'éditeur qui précise à la fin du tome : " Le présent tirage.... comporte 1000 exemplaires, numérotés et signés..." Bah, j'ai pas eu de chance, car il n'en est rien pour mon exemplaire...
Côté scénario, il est rôdé, aucun problème. Si Jim a voulu nous présenter un Simon puéril, irresponsable & égoïste, pour ma part, c'est gagné. Dans le cas contraire, je n'ai rien compris à la profondeur du personnage ! Mais au vu de ses différents comportements, je ne vois pas comment le considérer autrement.
Mais qui sait ? Peut-être que c'est Simon qui a raison ? Détruire ce qu'il a édifié "par défaut" pour tenter de récupérer un amour impossible, soit il faut être lâche soit il faut en avoir...
On le vérifiera au T2.
Je ne parle, volontairement, pas d'Héléna car mis à part sa plastique agréable & son côté "j'assume ce que je suis", on ne sait pas grand chose d'elle & j'imagine que sa vie sera un peu plus développée à l'avenir.
Bref, tout ça pour dire que Simon m'a légèrement "énervé" ! :p Il en sera peut-être autrement par la suite...
Depuis quelques années, Jim nous a habitué à ses bandes dessinées basées sur les rapports amoureux, ou plutôt sur la recherche des amours perdues. Avec notamment le très remarqué "Une nuit à Rome" où Jim abordait une crise de la quarantaine assez réaliste.
Avec "Héléna", on change de registre mais pas de thème.
Jim traite toujours des amours contrariées,peut-être pas à la quarantaine mais plutôt vers la trentaine.
Ici, Simon aime Héléna, de façon secrète voire discrète au début, puis cela prend de telles proportions , qu'après l'avoir revue il va ....oui , il va quoi?
Comment un homme décide, à la vue, d'une amourette de jeunesse, de bouleverser sa vie?
Telle est la réponse que va essayer de nous livrer Jim.
C'est un album élégant (j'ai choisi de le lire dans la version TL) que nous offre les éditions Bamboo, le tout servi par un dessin très réussi de Lounis Chabane, qui, comme les précédents dessinateurs des scénarii de Jim, se glisse parfaitement dans l'univers du scénariste.
Certains peuvent reprocher à Jim de présenter une nouvelle fois la même histoire, mais pour ma part, j'y vois, ici, une approche différente des rapports amoureux dans cette histoire de Simon, payant Héléna, trois heures par semaine pour, oh non vivre une histoire sexuelle, mais pour passer seulement un moment d'échange...mais jusqu'au cet échange ira-t-il.?
Réponse dans le prochain volume que j'attends avec, non pas avec impatience, mais avec plaisir.