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Le cycle de Cyann 6. Les aubes douces d'Aldalarann

06/10/2014 21718 visiteurs 7.3/10 (3 notes)

L orsqu’en 1993 les lecteurs découvrirent La sOurce et la sOnde, premier volet du cycle de Cyann, peu se doutaient qu’il leur faudrait patienter plus de vingt ans pour connaître le fin mot de l’histoire. Mais ce dont ils eurent d’emblée la certitude, c’est d’avoir entre les mains une œuvre hors du commun, un de ces albums fondateurs, marquants, incontournables quand il s’agit de baliser le genre. Jamais la science-fiction n’avait été déclinée ainsi en bande dessinée, un univers aussi foisonnant, cohérent, densément orné, aussi soigneusement pensé et pourtant tellement extravagant, c’était proprement inédit. Et Six saisons sur ilO plus tard, en enrichissant encore le monde de Cyann tout en donnant une profondeur insoupçonnée au personnage, le deuxième tome allait définitivement placer ce diptyque inaugural au panthéon du 9e Art.

Six albums et quatre éditeurs passés, que reste-t-il du mythe créé par Lacroix et Bourgeon ? D’abord, un conseil précieux : il est impératif de relire toute la série pour savourer à leur juste mesure ces douces aubes d’Aldalarann. Et un préambule libérateur : oui, cet opus final répond à toutes les questions en suspens et clôt tous les fils narratifs, même les plus ténus, tissés au cours des longues années de tribulations de l’héroïne. Alors certes, d’aucuns se sont émus que depuis un, deux – voire trois tomes pour les plus sévères –, la magie se soit estompée, que le charme n’opère plus autant. Mais l’aura de l’auteur est suffisante pour que le public réponde présent néanmoins. Et quoi qu’en disent les esprits chagrins, un Bourgeon, même minO, reste cent coudées au-dessus du tout venant de la production ordinaire. Au cours des ans, le trait du dessinateur s’est simplifié, allégé, les détails se sont estompés, mais ce lent processus est tempéré par une colorisation demeurée uniforme et le travail constant sur les ombres, cet encrage à base d’entrelacs pointillistes si particulier.

Le cycle de Cyann, c’est d’abord l'exploration de planètes incomparablement dépaysantes : Olh la luxuriante à la société fortement hiérarchisée, traversée de luttes de pouvoir entre aristocratie et clergé ; ilO et son écosystème si varié, ses rebelles, ses exploiteurs, ses esclaves ; la parenthèse oppressante d’Aldaal, cette fuite échevelée devant l’hiver ; puis Marcade l’industrieuse, ultra-monétarisée, déshumanisée. Les couloirs de l’entretemps rompait avec cette dynamique, en précipitant la jolie majO – désormais bien loin de la froide et impudente écervelée des débuts – dans une folle course à travers le temps et l’espace en quête de réponses sur son passé et d’espoir pour son futur. Enfin, ce dernier recueil renoue élégamment avec les principes cardinaux de la série en proposant une ultime découverte : astre lointain, sauvage, ignoré mais attachant, suave et redoutable, Aldalarann marque l’aboutissement des mésaventures de Cyann. Une fin qui sonne comme un accomplissement, une plénitude insoupçonnable, un apaisement mérité qui déborde sur le lecteur… un au revoir serein mais chargé d’émotion après deux décennies de complicité avec celle qui restera comme l’une des plus fortes personnalités du genre.

Par O. Boussin
Moyenne des chroniqueurs
7.3

Informations sur l'album

Le cycle de Cyann
6. Les aubes douces d'Aldalarann

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L'avis des visiteurs

    DomonkoSz Le 28/07/2017 à 17:25:24

    Il est temps que Bourgeon et Lacroix ferment leur "cycle de cyann" qui va en s'anémiant irrémédiablement, au fil des albums, depuis la "catastrophe" (au sens étymologique du terme) qui se produisit après les deux premiers volumes (et le troisième qui présentait les coulisses de l'univers d'O).
    Pour ma part, je me serais satisfait qu'il s'achevât à ce stade, ayant atteint ses sommets, se terminant sur une sorte d'acmé. Après les interruptions, les procès, les errements d'un éditeur à l'autre, l'inspiration, peut-être la force, le souffle, s'étaient perdus. Oui, le dessin s'est simplifié et allégé, de façon fort regrettable, mais c'est aussi le cas pour le scénario qui est devenu plus classique (il pourrait y avoir autant de volumes inintéressants qu'il y a de planètes dans l'univers), les décors et les mondes moins fouillés, moins complexes.
    Cyann elle-même avait atteint sa pleine maturité à la fin du tome II et l'on aurait aimé qu'on nous laisse imaginer sa vie future, plutôt que de nous la montrer en héroïne ordinaire, vivant des aventures ordinaires.
    Même chose pour l'intrigue principale ou les intrigues secondaires : pourquoi faudrait-il tout expliquer, tout dénouer et clôre cette histoire avec un cadenas ? Le lecteur n'a-t-il pas le droit de laisser aussi vagabonder son imagination, de se perdre dans cet univers mystérieux ? Cela ressemble plutôt à un prétexte pour poursuivre une saga quand on n'a plus grande chose à raconter et faire tourner la machine à imprimer de l'éditeur...
    Quel gâchis !
    Mais rien ne peut abîmer ce chef-d'oeuvre que constituent les deux premiers volumes et leur volume d'annexes. C'est un pur joyau qui demeure non terni.
    C'est d'ailleurs pourquoi, en reconnaissance de la grandeur de Bourgeon dans ce premier cycle, ainsi que dans celui des "Passagers du Vent" (qui a, lui aussi connu, tardivement, une suite inutile avec "La fille de Bois-Caïman") que j'ai maintenu 3 étoiles. Je ne peux me résoudre à donner à ce dernier tome la véritable note qu'il aurait mérité s'il avait existé seul : une ou deux étoiles maximum.

    StephaneV Le 10/03/2015 à 12:46:58

    C'est exactement dans la lignée du tome précèdent : bavard et brouillon.
    Je suis très déçu par la fin de ce cycle. Ca sent le coup éditorial....

    willybouze Le 21/02/2015 à 07:56:36

    Je fais partie du camp des déçus, mais ça ne date pas de cet album. Autant les 2 premiers tomes m'ont bien accroché, autant les suivants s'apparentaient pour moi plus à du remplissage éditorial qu'à une véritable création, comme je l'ai déjà écrit ici.
    Ptète que c'est moi qui ai vieilli plus vite que les auteurs m'enfin, le résultat est là, ça ressemble plus à une BD à destination de grands ados qu'à celle d'adultes, qui ne se contentent pas de fantasmer sur les formes plantureuses de l'héroïne.

    Anlier Le 23/12/2014 à 16:55:25

    Merveilleux... une fin heureuse et pleine d'espoir pour une héroïne qui me fait rêver depuis si longtemps...
    Au terme de ces 6 albums passionnants, je me sens aussi apaisé que Cyann. Il n'y a pas que les aubes qui soient douces sur Aldalarann, et Cyann ne pouvait recevoir meilleur cadeau que d'être délivrée de son lourd passé.
    Je n'ai pas eu besoin de relire les tomes précédents pour comprendre le surprenant dénouement final, je connaissais par coeur chaque détail des aventures trépidantes de notre héroïne. Et bientôt j'aurai lu et relu cet album-ci comme si je l'avais toujours connu.
    Merci à nos deux auteurs géniaux pour m'avoir fait connaître ces mondes extraordinaires, j'ai vécu avec eux et Cyann une aventure fabuleuse !

    phelio Le 18/12/2014 à 10:57:52

    déçu...

    oui cela reste un beau dessin, épuré et chaleureusement mis en couleur mais désolé ce n'est pas tout pour apprécier une bande dessinée ! Et oui, le charme est rompu depuis 2 voire 3 tomes, tout à fait d'accord. Apporter un final, une explication à tous les fils de l'intrigue, etc... n'excuse en rien un laissé-aller flagrant à un scenario fade, lent et insipide pour une série devenue mytique et par là même très attendue et forcement très critiquée.

    CAPITAINEBD Le 09/11/2014 à 15:08:53

    Ohlà!là! Quelle fin ennuyeuse , alors que Bourgeon nous avait habitué à une Cyann trépidante et romanesque dans des univers extraordinaires .
    On a vraiment l'impression qu'il fallait trouver une fin à tout prix ! Que de blabla et de verbiage moralisateur .
    Vraiment décevant .

    hgervasi Le 20/10/2014 à 18:50:27

    Le tome qui conclut cette magnifique histoire. Messieurs Bourgeon et Lacroix sont finalement arrivés au bout de cette aventure avec plus de ménagement que l'on aurait pu croire. Cyann choisit d'arrêter le combat et de partir vivre paisiblement sur Aldalarann. On découvre son peuple, les origines d'Ilui et ce qui fait de ce treizième monde un havre de paix pour les bannis, les révoltés, tels que Cyann. Ce n'était pas sans compter sur les rebondissements et le dénouement final concoctés par les auteurs qui apportent tous les éclaircissements nécessaires à cette fresque temporelle, bien loin de là où elle a commencé.

    Hugui Le 12/10/2014 à 12:34:28

    François Bourgeon sait clôturer toutes les pistes ouvertes de main de maître, et c'est un véritable plaisir de tout relire pour comprendre toutes les clefs de cette histoire à tiroirs et où les paradoxe temporels ne facilitent pas les choses. Mais cela permet une fin optimiste malgré la surprise de son caractère un peu popote vue le caractère de l'héroïne. La sagesse vient peut-être avec l'âge et les responsabilités ?
    En tout cas les dessins sont sublimes et ne souffrent pas les critiques des épisodes précédents.
    Cette série est définitivement un must du genre et Bourgeon le Maître incontesté, car si j'aime aussi beaucoup Léo et ses mondes, il faut reconnaître que Bourgeon avait déjà tout inventé avec une dessin insurpassable.
    Chef d'oeuvre.

    monsieur burp Le 09/10/2014 à 23:37:59

    Tout le monde nous attends sur le propos: mon voisin pas sympathique, ma belle-mère qui s'en fout royalement et même mon collègue de boulot qui lit "Détective" et se fout du reste du monde.
    Donc nous sommes tous obligés d'en parler puisqu'il est là entre nos mains tout frais de l'imprimerie avec l'odeur qui va avec, près à être lu, sans tremblement, sur de nous dans une sérénité apparente (l’introduction est trop longue et le reste après aussi...).

    Bon.
    Rentrons dans le vif du sujet sans trop se presser puisque Monsieur Bourgeon et monsieur Lacroix ne se sont absolument pas pressés. Je le dis sans aucune rancœur de ma part enfin presque... Mais merde, attendre plusieurs longues années pour sortir ce dernier tome ça fait chier royalement. Il fallait le dire.

    Il suffit.
    L'histoire est suffisamment dense, complexe et intéressante pour vous en parler.
    Alors la fille qu'on aime beaucoup, voir plus, se retrouve confrontée à son passé de 5 albums remplis de riches aventures.
    Bon d'accord les gars, moi mes préférés c'est les tomes 1, 2 et 3. Mais bon la continuité de l'histoire est là toujours dans une imagination étonnante. Du belles ouvrages...
    Oui, le dessin a baissé sur les 2 derniers de la série. Mais bon le gars Bougeon et son compère on les connait ils sont grands, forts et il sont est intelligents (après moi) donc ils peuvent pas nous décevoir dans l'esprit du truc.
    C'est peut-être l'album le plus calme et le plus tranquille de la série. Une simple annonce d'une fin tranquille en opposition d'un début plein de mouvement. Une pose finale, un moment de vérité sans aucune violence. Un petit moment de sagesse dans un monde de brute...

    Merci Monsieur Bourgeon et Monsieur Lacroix pour ce moment clef d'un joli parcours de belle science fiction. Science-fiction bien traitée entre vos mains. On attend la prochaine série. Peu importe le sujet, vous avez le feeling pour la SF comme pour l'Histoire avec Brunelle et Colin, les passagers du vent et de notre pauvre Larcinet retrouvant, trop tard, un courage qu'il avait oublié.

    Pour tout ces rêves je vous dit merci.
    Les quelques maladresses du dessin... On s'en fout.

    Continuez je vous attends avec impatience...

    fol_de_doldoudi Le 06/10/2014 à 21:23:56

    Une très belle Série et un dernier tome qui téléporte une nouvelle fois le lecteur à l'autre bout de la Galaxie. La série a gardé une cohérence du début à la fin. Certes le graphisme et le découpage des premiers tomes se sont allégés, il n'en demeure pas moins que c'est toujours un plaisir de lire un Bourgeon. J'ai apprécié ce dernier tome qui ne tombe pas dans la facilité. L'auteur sait encore nous surprendre et c'est bien là l'essentiel. 35 ans de BD et que du bon ! BRAVO et MERCI !

    Mercutio_Untold Le 27/09/2014 à 18:23:56

    La fin d'une série de science-fiction devenue mythique par sa longévité mais aussi et surtout par sa beauté, son exotisme, sa sensualité et sa poésie. Le récit demeure toujours aussi complexe mais la lecture du hors-série La Clé des Confins permet de mieux comprendre le monde merveilleux de Cyann. Une série à lire et à relire !

    Gaston68 Le 27/09/2014 à 15:04:59

    Déçu par cette fin, moi qui en espérais tant; 2001 l'odyssée de l'espace en moins métaphysique.
    Le Wekan d'autre part évoque fortement FOL DE DOL de la quête de l'oiseau du temps.
    Le lecteur n'ayant que le QI d'un U et non d'un Vé il a du mal à suivre certaines explications et est en droit de se demander si les notions de temps et d'espace (et de gravité) sont correctes.
    Heureusement qu'on aborde pas les théories quantiques car il faudrait perspicacité d'un Wė.
    Pour ne pas finir certains personnages ne semblent pas avoir dessiné par la même plume (Vé et pitance).
    Mais qui aime bien châtie bien. Et en parlant de chattes après tout on est gâté tout au Long de ce cycle; bon la dernière rouquine.....

    bd91130 Le 17/09/2014 à 20:10:33

    Le dessin de Bourgeon s'est apuré (appauvri, voir les scènes sur Marcade ? ), quelques scènes de paysages font penser à Giraud ou Cosey, mais sans convaincre. La morale moralisatrice propre aux fins de séries est là, mais le scénario spatio-temporel est on ne peut plus... complexe, compliqué, tortueux, c'est selon. Barjavel, mais en moins compréhensible. Par contre, le personnage de Cyann reste intéressant jusqu'au bout. Mais la fin semble bien pauvre, rien à voir avec l'inoubliable dernière planche des Passagers du vent ... Bref, je persiste à penser que cette série aurait gagné à s'arrêter après les fabuleux deux premiers tomes. Désolé.