L
a petite bande d’orphelins menée par la cruelle Belle a faim et le froid qui règne sur Snowy city n’arrange rien. Bravant le couvre-feu et risquant ainsi la potence, l’implacable meneuse envoie Gamine dans le domaine de celui qui est surnommé le sorcier. À peine introduite dans le parc, elle se retrouve nez à nez avec deux molosses en porcelaine, mais bien vivants, bientôt rejoints par le propriétaire des lieux. Malgré les mensonges de Gamine qui prétend qu'elle s'est perdue et que ses frères l’attendent, l’homme comprend sa situation et l’invite à venir se réchauffer et se restaurer. Après une bonne nuit de sommeil, il lui propose de s’installer au manoir avec lui et lui fait découvrir une partie des secrets de fabrication de ses automates.
Benjamin Read compose un conte gothique qui n’est pas sans évoquer les univers de Charles Dickens, Lewis Carrol ou encore Tim Burton. Autour de la rencontre de deux êtres marqués par l’abandon et la solitude, il bâtit un monde cohérent, mystérieux et, à mesure que les informations sont délivrées, plutôt glaçant. Sans se précipiter, il construit la relation entre ces personnes affectées par de profondes blessures qui doivent apprendre à faire se confiance et à vivre ensemble. C’est grâce à cette minutie dans la mise en place de l’ambiance que le lecteur est progressivement happé, les événements tardant à s’emballer et aboutissant à un dénouement quelque peu attendu. Si la magie fonctionne, c’est aussi grâce au travail de Chris Wildgoose. À travers un découpage plutôt habituel des comics, mais dans un format franco-belge, il développe un graphisme envoûtant, aux décors précis et élégants et aux personnages expressifs et bien caractérisés.
S’il faut faire preuve de patience pour apprécier cette histoire joliment écrite, il n’en faudra pas énormément pour connaître la suite, les deux prochains tomes de la trilogie (comme celui-ci, auto-conclusifs) étant prévus pour mi-2015 et début 2016. Ces ouvrages s’intéresseront à la femme puis à la mère que l’enfant deviendra.
Avis pour la totalité du tryptique "Porcelaine".
J'ai été très très bluffé par ces BD.
Elles sont l'oeuvre d'un scénariste et d'un dessinateur anglais ; or, j'étais resté dans l'idée que les anglais (comme les américains) ne réalisaient que ce que nous appelons des "comics", c'est-à-dire selon moi, un ersatz de bande dessinée.
Quelle n'a pas été ma surprise de découvrir de "vraies BD", au sens franco-belge du terme, et pas des moindres : un scénario fort bien construit dans une atmosphère de conte onirique, très prenant et ... quel dessin !! à ne rattacher à aucun style connu, très précis (et précieux), colorisé à merveille.
En creux, le fait que le texte soit traduit de l'anglais au français et, comme chacun sait : traduction -> trahison.
Rigoureusement indispensable pour rêver en BD.
Merci aux éditions Delcourt de publier ce genre d'oeuvre majeure.
L'ambiance morbide et l'univers inquiétant sont très prenants, la lecture dégageant un certain stress. Dommage cependant qu'il y ait trop de longueurs (surtout en première partie d'album) et que le dessin, même s'il n'est pas désagréable, soit un peu trop "standard". Mais globalement, c'est une bonne BD de fantastique.
Excellent album !
Le scénario est original et très travaillé. Les personnages sont bien construits tout en gardant leur part de mystère : le scénariste se concentre sur l'important. L'important c'est aussi l'ambiance et là, c'est du tout bon. C'est (comme quelqu'un l'a écrit précédemment) assez froid et inquiétant mais c'est tellement bien écrit que la lecture est fluide et ça se lit très bien.
Pour le dessin et les couleurs, c'est réussi et on souhaite vraiment découvrir ce monde que l'on nous dépeint avec parcimonie.
Un album à lire d'urgence !
Ambiance inquiétante et particulière.
Les personnages sont très intéressants.
Les dessins et couleurs collent parfaitement à cet univers.
Pour ma part, je m'y suis plongé totalement.
Je recommande donc.