L
'attentat du Réconciliation et la macabre découverte faite dans ses sous-sols rappellent aux autorités locales que l’avenir de Metropolis n’est pas aussi radieux qu’elles le souhaiteraient. Afin de couper court à tout débordement, l'inspecteur Lohmann et Gabriel Fauve, le citoyen n°1 de la ville, sont chargés de résoudre promptement et en toute discrétion ces deux affaires. Des tréfonds des ruelles, une rumeur monte et présage d’un futur tourmenté.
Au début de l’année, le premier volet de cette tétralogie avait marqué les esprits, tant par l’inventivité de son scénario que par la qualité de son graphisme. Qu’en est-il de ce second opus ?
Le choc de la couverture passé, le lecteur (re)trouve un univers graphique déjà familier. Les codes sont désormais en place et la palette de couleurs de Dimitris Martinos continue d'instaurer une ambiance à la fois pesante et un rien surannée - nous sommes en 1935 -, mais aussi de donner corps à la menace sourde qui pèse sur la cité. Seule note de couleur dans cet univers oppressant : Louise, souvent de rouge vêtue.
Après avoir tracé le cadre historique et posé les bases de la double intrigue policière dans le premier album, Serge Lehman développe son récit sur un registre plus intimiste où l’enquête et les hommes prennent le pas sur la mégalopole et son architecture. Si l’uchronie implique de reprendre certaines figures connues, celles-ci connaissent d’autres destins. Ainsi, un certain Hitler est peintre et le dénommé Einstein devient le père de la conquête spatiale européenne. Serge Lehman réécrit l’Histoire, mais il s’en inspire fortement et reste imprégné ce qui marqua le début de XXe siècle, notamment l’Art nouveau. À l’image de ce dernier, qui su aborder tous les genres artistiques, son scénario fait appel à de nombreuses disciplines. Il en est ainsi de la peinture, avec de superbes planches de Stéphane De Caneva inspirées de quelques-unes des plus célèbres œuvres de Gustav Klimt, telles Le baiser ou la sublime Danaé, du cinéma, avec Athéna, réplique de l’androïde de Maria immortalisé par Fritz Lang, ou de la bande dessinée avec une pleine page dont la filiation à Objectif lune est évidente.
Bénéficiant d’une réflexion uchronique aboutie et s’appuyant sur un trait et une colorisation maîtrisant parfaitement les formes et leurs rendus, Metropolis pourrait - en seulement quatre volumes - devenir une référence en la matière.
Si le mélange , enquête dans un monde probable en 1930 est intéressante , les dessins trop "U.S.A " avec des couleurs bien pales m'ont déplus .On se laisse mener par le héros sans problème mais la Bd aurait peut être été valorisé en noir et blanc , se lit sans plus